Comme Louis qui est parti en Orissa pendant la marche, avec Gilbert nous sommes partis au Jharkhand, immédiatement après la marche et nous sommes "rentrés au pays" avec une équipe de 5 militants d'Ekta Parishad. Plus de 1 000 km en train, 17 heures de voyage pour arriver à Parasnath, au coeur du Jharkhand. C'est le 28e etat indien, il existe depuis l'an 2000 et est situé au nord est de l'Inde, au sud du Bihar et au nord de l'Orissa. Etat très pauvre, comme en Orissa (voir le message de Louis ci-dessous), 65 % d'analphabètes et de nombreux "peuples tribaux" appelés en Inde "adivasis".
Birendra, Ram et Sanju se sont occupés de nous avec attention et bienveillance, comme de leur père et mère et ont su nous faire partager leurs préoccupations de travailleurs sociaux.
Les conditions de vie ont été parfois très précaires, sans eau ni électricité, à coucher par terre dans le bureau de Birendra car pas de possibilité d'hébergement autre que celle-là. Mais nous avons eu la possibilité de rencontrer ces peuples, qui, il y a seulement dix ans vivaient nus dans des sortes de gros nids couverts de branchages. Ils étaient nomades et chasseurs dans la forêt.
Grâce au travail avec Ekta Parishad (EP) et Naya Sawera Vikas Kendra (NSVK) ces travailleurs sociaux infatigables ont pu obtenir du gouvernement que soit réalisé le premier voeu de ce peuple tribal que nous avons été voir : une maison. Le gouvernement a accordé 20 mille roupies de subvention pour chaque famille et chacun a construit sa petite maison, une pièce avec une porte, pour s'abriter et garder la nourriture, une autre pour abriter le bétail. En 1988, ils ont été stabilisés et le gouvernement leur a donné 32 acres de terrain. En tant que peuple cueilleur-chasseur, ils ne connaissaient pas l'agriculture. La difficulté est qu'ils ont le terrain, mais aucune facilité d'irrigation, aucun outil agricole et pas de bétail. Pas d'argent bien sûr pour acheter tout ça ! Ils gardent donc leurs habitudes de chasse, avec leur arc, leurs flèches et leur filet pour attraper les animaux.
Progressivement les deux associations EP et NSVK font des réunions d'information, leur procure deux buffles et des graines. On peut voir aujourd'hui deux champs de riz prêts à être fauchés.
Photo : en chemin vers le village d'un peuple tribal à travers les rizières.
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