mardi 25 octobre 2011

Nous dansons sur un volcan

Je viens de recevoir un mail avec cette video que je vous transmets, car c'est un argument de taille pour comprendre et demander l'arrêt du nucléaire...
Comme dit le commentateur à la fin : l'homme a la mémoire courte mais l'atome a la vie longue...
donc, arrêtez-vous, prenez le temps de regarder ce film si vous ne l'avez pas encore vu, et bien sûr, on pense au Japon où c'est encore bien pire. Et dans 25 ans, où en sera-t-on ? Pour voir la video, cliquer sur :  Tchernobyl : 26 avril 1986.

samedi 22 octobre 2011

J'aime les clowns !

Le cirque m'a toujours fait rêver. Mes premiers souvenirs d'enfance sont des souvenirs de cirque où ma grand-mère m'avait emmené un dimanche après-midi alors que je devais avoir trois ans... c'est dire si ça m'a marqué ! Mais je ne me souviens que des clowns, et c'est ce que je préfère, par-dessous tous les autres spectacles. L'occasion d'un billet à tarif très réduit (merci Groupon !) m'a conduit ce samedi au cirque Medrano. Les prix normaux sont assez prohibitifs dès que l'on veut emmener sa petite famille...
Tout commence quand assise à ma place, bien placée je le reconnais, je vois un balayeur affairé qui tente d'attraper une énorme barbe à papa devant le stand odorant qui fabrique ces incroyables cotons de sucre au pied des gradins. Petit jeu de clown pour occuper la foule en attendant le début du spectacle, il distribue des bouts de barbe à papa aux enfants qui accourent vers lui. Il fait balayer le gamin qui en a attrapé le plus gros morceau et le fait acclamer par la foule, petite minute de gloire dont il se souviendra peut-être dans quarante ans... Puis les lions arrivent. Alors, tu y vas, tu sautes à travers le cerceau ? Ah ! Quand même ! Mon coeur se serre à l'idée que ces animaux ne sont pas à leur place ici, assis sagement sur leur tabouret et bougeant au moindre claquement de fouet.
Des hommes de piste tels des araignées géantes s'empressent d'enlever le filet au-dessus de la piste pour laisser la place à ... l'homme-araignée ! Spiderman qui grimpe, pas aux rideaux mais tout là-haut au sommet du chapiteau. Puis un gymnaste chinois tout fin, tout mince qui passe en sautant en flip arrière au travers de cerceaux tournants. Bon, suis-je blasée vraiment ?
Viennent ensuite de placides chameaux plus habitués à courir dans les steppes que sur une piste de cirque et qui remuent la queue comme des chiots en levant le museau d'un air hautain aux sons d'une musique Bollywood. Ils ont l'air de dire, "on nous oblige à faire les cons mais vous savez on n'est pas dupes". En tout cas leurs bosses sont belles et bien remplies, ils semblent au moins bien nourris mais les voir courir en rond puis se dresser tels de petits chiens me rend plutôt triste. Un petit poney et un beau lama viennent nous distraire quelques instants, puis deux grandes autruches viennent jouer les effrontées et agiter leurs plumes comme de belles coquettes. Un hippopotame, sorti de sa vase lointaine, il est super briqué et sentirait presque l'eau de Cologne, l'oeil incisif et un peu hargneux, accepte de se laisser monter par son dompteur, jeune garçon, talentueux semble-t-il.
Jay, notre garçon de piste à la barbe à papa, revient faire son numéro de balayage intempestif devant le présentateur et se transforme en clown désopilant en utilisant un trampoline. C'est lui que je préfère !
Et puis, comme tu as de grandes dents mon éléphant ! Trois éléphantes d'Afrique ajustent leurs quatre grosses patounes sur un minuscule tabouret et lèvent les pattes en cadence aux clappements des applaudissements. Puis se tiennent sur les deux pattes arrière leurs grandes oreilles en éventail. Comme je préfère les voir donner des bénédictions contre des roupies dans les temples du Tamil Nadu ! L'éléphant est une bête sacrée, vénérée, Ganesh, le dieu à la tête d'éléphant, le fils de Shiva et Parvati en est leur digne représentant !

Trois Brésiliens, fins comme des lianes, s'enroulent sur leurs trapèzes volants et font un excellent numéro.
Après l'entracte, on se croirait presque aux Folies Bergères, mais ce sont des juments blanches, des toupets de plumets bleu vif sur la tête, qui caracolent autour de la piste. Puis un grand double rideau bleu tombe du haut du chapiteau et de magnifiques figures aériennes sont exécutées par un Français primé au Festival du cirque de Monte-Carlo, Romain Cabon. J'aime beaucoup, c'est élégant, de belles trouvailles pour les entrelacements entre le tissu et le corps, une belle harmonie qui se dégage de ce numéro

Romain Cabon Monaco 2009 par super1698

Deux Ukrainiens, font un étonnant numéro de main à main et même de tête à tête impressionnant et étonnant, avec une belle recherche artistique dans les mouvements.
Et puis ce qui se veut le clou du spectacle et alors là je le dis franchement, je trouve ça absolument nul dans un cirque (ou ailleurs), des motos qui tournent dans une cage sphérique à 80 km/h avec un homme qui se tient au milieu de la cage... ça fait fureur à Las Vegas paraît-il... qu'on les y laisse !
C'est la fin du spectacle, tous les artistes viennent saluer avec le drapeau de leur pays, le cirque est une grande fraternité, on l'a toujours dit... Mais à la sortie un groupe de militants pour la dignité animale semble s'époumoner vainement devant la longue queue des futurs spectateurs. Tous ensemble pour le droit à la liberté et la fin de l'esclavage sous toutes ses formes ! Donc c'est sûr, la prochaine fois que j'irai au cirque, ce sera sans animaux ! Sauf pour une belle écuyère qui danse sur sa jument pommelée... et les spectacles de Bartabas!

samedi 15 octobre 2011

Aujourd'hui Karva Chauth en Inde du Nord

Karva Chauth est un festival qui se tient juste pour une journée en Inde du Nord et qui est suivi par les femmes Hindoues et les femmes Sikh du Nord et de l'Ouest de l'Inde. Ce festival,  qui se tient après l'équinoxe d'automne, le 4e jour qui suit la pleine lune du mois de Kartik selon le calendrier hindou, a lieu le 15 octobre cette année,  et est célébré par les femmes pour demander la prospérité, longévité et bien-être pour leur mari... et j'imagine, à condition qu'elles s'entendent bien avec lui ! Elles jeûnent depuis l'aube jusqu'au lever de la lune. A certaines occasions, les célibataires font de même pour leur fiancé bien-aimé ou ceux qui vont le devenir.
Rituel au bord de la rivière au lever du soleil à Bodhgaya
Cette fête est placée sous le signe de l'affection et de l'amour entre la femme et son mari. Un ou deux jours avant la fête, les femmes se préparent en achetant différentes ornementations rituelles, des décorations, des colifichets pour leur toilette et embellir leur coiffure, du maquillage, se font dessiner de belles arabesques au henné sur les pieds et les mains et des articles particuliers qui sont requis pour procéder à la puja comme des plats spéciaux décorés, des gâteaux faits à base de sucre, de lait et de semoule, des fruits, un pot pour mettre de l'eau. Les chants de Karva Chauth sont chantées sept fois dans la journée.
préparation des paniers d'offrande
 L'origine de cette fête n'était pas à vrai dire pour les maris, mais pour la femme témoin de la mariée. Il n'y a pas si longtemps, les femmes en Inde étaient mariées très jeunes, souvent adolescentes et devaient aller vivre dans la belle-famille, loin de leur village et de leurs parents. Elles n'avaient aucune personne à qui se confier si elles avaient des problèmes avec la belle-mère ou le mari, ce qui arrivait bien souvent ! Donc au mariage la mariée avait une bonne amie qui était proche et lui servait de confidente et leur amitié était alors célébrée par une petite cérémonie hindoue qui avait lieu également en même temps que la cérémonie du mariage.
Cette fête était donc initialement pour célébrer cette amitié et cette confiance entre femmes. Le fait de prier et de jeûner pour leur mari vint bien plus tard et était secondaire. De fait le mari était toujours associé à cette fête puisqu'elle célébrait cette belle amitié entre deux femmes qui avaient commencé le jour de leur mariage.

vendredi 14 octobre 2011

Tribulations d'une Lyonnaise à Paris

Ah ! Paris ! la capitale ! et bien je la trouve splendide, superbe, magnifique... cela faisait bien longtemps que je n'avais humé l'odeur du métro parisien ; surprise ! l'odeur a changé ! et maintenant cela sent presque bon, même lorsqu'on passe aux heures de pointe et dans les stations pieuvre  comme le Châtelet ou Montparnasse. Un bon point donc. Toujours autant de pubs sur les murs des stations, mais certaines sont faites avec humour pour l'éducation du citoyen désinvolte, fraudeur ou grossier. Deuxième bon point. Quant à être efficace, le contrôleur l'est certainement davantage. Mais je ne résiste pas à vous offrir ces petites merveilles de créativité !
Découverte de l'exposition "L'aventure des Stein, Matisse, Cezanne, Picasso..." jusqu'au 16 janvier 2012 au Grand Palais. J'aurais aimé être invitée un samedi soir chez les Stein, à découvrir leurs murs tapissés de tableaux parfois au parfum de scandale. Leo, le frère de Gertrude, achètait les tableaux refusés par le public, qui découvre Matisse et Picasso, le fauvisme, le début du cubisme... Magnifique flair de cette famille qui a su soutenir les artistes, devenir leurs amis. Et régal pour nous que d'admirer de près ces oeuvres marquantes. De près, il faut vraiment le vouloir car la foule est là. Mais en règle générale, entre gens bien élevés, on trouve toujours un petit espace pour s'abreuver de la beauté offerte.
Petit tour à l'Orangerie pour Monet bien sûr, les Nymphéas, personne ne s'en lasse... les bleus, les mauves, les petites touches parcimonieuses de rouge et de vert, la rêverie délicate des nuages se mirant dans l'eau, le bonheur quoi !
Les Nymphéas de Monet à l'Orangerie

Et puis, surprise, une exposition temporaire flamboyante, on entendrait presque les castagnettes,
L'Espagne entre deux siècles, de Zuloaga à Picasso (1890-1920) du 7 octobre 2011 au 9 janvier 2012.
Une petite merveille... J'ai craqué devant ce portrait "Granadina" bien mis en lumière. Des peintres qui m'étaient totalement inconnus, avec des réminiscences de Cézanne avouées, de Matisse et d'autres contemporains car tout ce monde se retrouvait bien sûr souvent à Paris. Belle découverte !
Hermen Anglada Camarasa, Granadina© MNAC, Barcelona / © ADAGP, Paris 201
Pour changer des expositions, petit tour au temple de Ganesh à côté du métro La Chapelle. C'était le dernier jour des navaratris, célébrés durant les neuf jours suivant la nouvelle lune de septembre-octobre. 
Le temple de Ganesh,  un petit coin du Tamil Nadu dans la capitale !
 Grande puja à la déesse Durga célébrant sa victoire sur le démon Mahisasura. Une heure d'encens, de mantras en tamil, d'arati (offrande du feu) aux différents dieux, de bonheur de se retrouver dans "l'indian atmosphere" !

l'offrande du feu aux représentations des "neuf planètes"

vendredi 7 octobre 2011

Edvard Munch au Centre Pompidou

Jusqu'au 9 janvier 2012, vous avez la chance d'aller voir cette exposition à Paris, et voir d'autres tableaux que le fameux "Cri" par lequel Munch est connu dans le monde entier (ou quasiment... ?). Surprise, étonnement, questionnement, devant les tableaux de ce peintre, 140 oeuvres dont une soixantaine de peintures entre 1900 et 1940. Pour voir une explication du tableau "le Vampire" cliquer sur ce lien : http://dai.ly/sDv0TY
De nombreux autoportraits au moment où la photographie fait son entrée et qui nourrit son inspiration, montre un homme qui visiblement s'interroge sur la vie, sur lui-même.
 La maladie, la mort, l'angoisse, bref ses tableaux ne respirent guère la joie de vivre et il fait bon d'aller faire un tour aux Nymphéas de Monet pour se remettre dans une énergie moins morbide. Quand je regarde certains tableaux, il semble que le peintre nous engloutit avec lui dans la forme qu'il donne, la force qu'il met à exprimer le désespoir, la tristesse, la maladie, l'attente, la jalousie.
Jalousie - 1907
 On sent qu'il est photographe aussi, peignant comme s'il regardait à travers un objectif zoom ou grand angle, regard moderne sur les choses et les êtres, il sait donner de la force à un mouvement, une intention puissante qui attire par son modernisme. J'ai bien aimé ce groupe d'ouvriers sortant de l'usine, présenté à travers un cadre découpé dans une cloison, le tableau étant sur un mur plus loin, la profondeur du tableau était renforcée et on aurait cru que ces hommes venaient sur nous.
Le mouvement ouvrier en marche...
Le regard sur les troncs d'arbres dans la forêt, leur mise en perspective avec cette belle lumière jaune en plein milieu et il note en mai 1929 :
« L’arbre n’est pas un tronc pourvu de branches et de racines – il a en réalité une autre forme – en vérité presque ronde – entourée d’une gaine en forme de boule […] la terre est entourée de l’atmosphère et de l’éther – qui font partie de la terre et peuvent avoir la forme d’une sphère […]  Il en est de même pour nous – Nous sommes entourés d’une gaine qui disons a une forme ronde. »

Lorsque nous sortons du musée, la nuit tombe sur Paris et le spectacle est superbe avec les gouttes de pluie sur la verrière... et le soleil couchant après l'orage, qui rejoint le soleil de Munch...
Le soleil 1910-1913



Le Cottage Marcadet à Paris

Grands délices en ce midi pluvieux et parisien. Métro Lamarck-Caulincourt, avec des marches en colimaçon pour se mettre en appétit avant d'aborder de nouveau une volée d'escaliers à descendre en cavalcade... nous sommes en retard pour le restaurant préféré de Diane et nous arrivons alors que le chef, sur le pas de la porte, aller fermer son restaurant, à moins qu'il ne soit là pour attendre les retardataires que nous sommes. Mais, ouf, nous arrivons juste à temps pour goûter l'accueil sympathique de Cyril Choisne, le chef, et de Nicolas, le tout aussi sympathique serveur.  Nicolas nous propose le menu "Quintessence" sélectionné et élaboré par le chef... cela me semble merveilleux comme idée, d'avoir un "fil rouge" pour un menu, un goût de référence en quelque sorte, mais je vais me contenter du plat principal, pour avoir le bonheur de déguster un "bar de ligne noisette, asperges croquantes-fondantes truffées, jus perlé". Poisson cuit parfaitement, le jus délicat laisse s'épanouir toute la saveur du poisson, la part est copieuse, l'assiette harmonieuse, les papilles rieuses.
bar aux asperges
 Diane s'offre un "nuage de printanière de légumes aux fleurs et foie gras, saveur de betterave" et semble disparaître derrière le grand verre multicolore et appétissant.
nuage de printanière de légumes...
Un granité de mâche au goût d'herbes odorantes et de persil, petites amandes grillées qui font la transition avec un très léger coulis de fruits rouges pour préparer la bouche au dessert, c'est délicat ! Avec prévenance, Nicolas veut me faire participer à la fête finale pour les desserts. Un petit granité à la violette me fait partir au siècle dernier (pas si loin quand même) lorsque ma grand-tante apportait ces petites fleurs sucrées, les violettes de Toulouse. Goût à l'ancienne, souvenirs d'enfance... Diane se régale avec son dessert préféré dans son restaurant préféré  : "la violette façon crème brûlée à l'ancienne et granité",
la violette façon crème brûlée à l'ancienne
et me laisse terminer avec de délicats petits macarons aux asperges, dont elle m'avais parlé en me disant : "je te les laisserai" ! présentés sur de longues cuillères dorées.
petits macarons aux asperges
 Ambiance douce jazzy, décor classique et raffiné, et le chef, Cyril Choisne, vous concocte des menus coordonnés, dont les saveurs se complètent, s'affinent et se fondent,  comme un couturier de luxe qui harmonise du chapeau aux escarpins.
l'ambiance raffinée du Cottage Marcadet
L'addition apporte un peu de piquant dans la grisaille morne de ce jour mais pour ces moments de bonheur tranquille et gastronomique on va faire un grand sourire à sa carte bancaire !
Si vous ne cliquez pas là, aller voir directement sur :http://www.cottagemarcadet.com/index.html et bien sûr prenez soin de réserver... et la prochaine fois je me ferai offrir le "doux caprice aux trois chocolats" pour avoir fait de la pub :)

mardi 4 octobre 2011

Saint-André de Bâgé (Ain)

Un bel automne qui permet d'apprécier sous un ciel méridional les beautés du terroir. Petit tour dans le fief de ma grand-mère paternel, retour aux sources, mais tout a bien changé depuis le début du XXe siècle !

Reste l’église de Saint-André de Bagé qui est le plus bel exemple, conservé dans l’Ain, de l’art roman bourguignon. Construite au Moyen Age à partir de 1075 par les moines de Tournus, elle a connu une longue évolution jusqu’à nos jours. Il ne reste rien de visible de la première chapelle du IXe siècle et de son abside.

Et surtout pas d'inquiétude quant à mon niveau élevé d'architecture médiévale, j'ai simplement recopié les panneaux explicatifs, très bien faits, qui se trouvent bien situés pour apprécier d'un oeil exercé les cannelures et autres voussures... et pensez à cliquer sur la photo si vous voulez l'agrandir.





































L’organisation en trois niveaux de la façade datée du XIIe siècle rappelle celle du clocher. Au niveau inférieur, le portail en arc brisé (1) est encadré de pilastres cannelés (2) reliés par des arcatures ornées (3). Les voussures (4) qui entourent le tympan (5) retombent sur deux colonnettes (6) à chapiteau (7). Un décor de feuilles d’acanthe inspiré du style corinthien (8) fait face au Christ portant un livre, à St Pierre portant une clé et à trois évangélistes (9). Au 2e niveau, bandes lombardes et arcatures (10) entourent un panneau en saillie (11). Au 3e niveau, une triple arcature (12) est ajourée d’une baie centrale.






















Son clocher octogonal en pierre est considéré comme le plus beau du département. La tour du XIIe siècle est typiquement bourguignonne. Trois cordons de pierre en soulignent les étages. Le niveau inférieur est aveugle avec ses bandes lombardes reliées par des arcatures en plein cintre. Des baies géminées ajourent les niveaux supérieurs. De petites lucarnes agrémentent la haute et fine flèche.








La façade nord de l’église montre l’évolution des constructions de la nef. L’élévation inférieure du mur fait de petites pierres, témoigne de la première église carolingienne du IXe siècle. Au-dessus, l’organisation différente des pierres du mur illustre les remaniements de la nef durant les siècles suivants.

Des pierres en saillie régulière ou corbeaux soutenaient la charpente d’une galerie, vestige peut-être d’un cloître disparu.

Cet édifice est classé au titre des Monuments Historiques. Il est répertorié dans la base Mérimée, base de données sur le patrimoine architectural français du ministère de la Culture, sous la référence PA00116541

dimanche 2 octobre 2011

Biennale d'Art Contemporain LYON

La 11e Biennale de Lyon avec le titre "Une terrible beauté est née" a lieu du 15 septembre au 31 décembre 2011 sur 4 lieux. En ce beau dimanche d'octobre, visite à La Sucrière, où le bleu de la Saône et le bleu du ciel nous menaient en vacances. La Sucrière est un entrepôt portuaire construit dans les années 30 et qui a été réaménagé en 2003 pour en faire un lieu d'exposition de la Biennale. Elle fait partie du site de la Confluence, immense aménagement en cours de toute cette partie de la presqu'île entre Rhône et Saône.

Je vous présente quelques oeuvres qui m'ont étonnée, époustouflée, surprise, fait réfléchir... La création de Barthélémy Toguo ci-dessous intitulée "Le Temps" (2011) représente 55 cercueils et c'est l'une des premières pièces qui nous apparaît vers l'entrée. Je me suis dit "ça commence dur !" Pour l'auteur, ces cercueils sont le constat de l'état dramatique dans lequel se trouvent actuellement les 55 pays d'Afrique. Oouuiii... et les 27 pays de l'Union européenne, comment les aurait-il représentés ?

Là sur un écran, un dessin animé, que notre guide nous laisse regarder, il y a beaucoup à dire, alors que le film est très court, violent par son symbole, être complice c'est quoi ? Gabriel Acevedo Velarde, né en 1976 au Pérou déclare pour ce film : "dans les moments où tout semble clair, on prend la décision de procéder à des changements radicaux. Sans solennité ni héroïsme, force est de constater désormais que l'heure est venue de cesser d'être complice." Puisse-t-il dire vrai... et comment le mettre en oeuvre ? Aller voir ce petit chef d'oeuvre à la Biennale.

Une architecture circulaire et inaccessible, (Stronghold, 2011) visible uniquement par le haut du Polonais Robert Kusmirowski, met en scène livres et papiers, apportés de Pologne par camion et achetés au poids, qui sont, d'une part, rangés très proprement dans des étagères, mais à l'envers, d'autre part, jetés en vrac et même pour certains brûlés sur place. Le poids de la mémoire, le respect pour l'écrit mais aussi la défiance envers l'Histoire... "Laissez parler les p'tits papiers"...

Et les dessins de Robbie Cornelissen sur tout un pan de mur, font référence à un univers urbain imaginaire mais oppressant. Bande dessinée futuriste, on aperçoit étonnamment un rhinocéros au lieu d'imaginer des fusées ou des avions furtifs qui survoleraient l'étrange cité de bandes dessinées. J'admire le graphisme des dessins à la mine de plomb, "Kafka est dans l'air ; ses histoires ont la même intention : celle d'inviter à se perdre dans le labyrinthe de la vie, entre les mondes intérieurs et extérieurs. Nous sommes enfermés. D'un autre côté, la perspective nous invite à entrer dans le dessin : entrez !" nous dit l'artiste. Difficile de répondre "avec plaisir" mais avec intérêt et curiosité en tout cas.


The Lebanese Rocket Society, 2011. de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, nés à Beyrouth, Liban en 1969 et qui vivent et travaillent à Paris et Beyrouth. Une histoire de modèles de fusées très performantes conçus et lancés dans le ciel libanais avec le soutien de l'Etat entre 1960 et 1967. Projet qui tombe dans l'oubli après une intervention (française semble-t-il) qui l'interdit. Avec documents et archives, les auteurs interrogent l'Histoire. Oeuvre que je trouve impressionnante, par le travail esthétique, la mise en oeuvre, le symbolisme pour tenter de redonner non pas une vie mais une mémoire pour ce programme de recherche spaciale tombée aux oubliettes. Que d'énergie, de savoir, de compétence, mis à la poubelle par décision politique probablement. Pour ceux qui sont intéressés par cette question libanaise et le regard critique de ces auteurs, voir vidéo ici.



Merci à notre guide et au guide papier gratuit de la Biennale pour le contenu de ces explications. Visite à suivre... il reste le MAC (Musée d'Art Contemporain), l'Usine T.A.S.E. et la Fondation Bullukian à découvrir d'ici le 31 décembre, mais pour moi ce sera avant le 9 novembre si j'y arrive car ensuite c'est.... devinez ? l'Inde bien sûr !
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