mardi 27 juillet 2010

Inception, film de Nolan

Inception est un film de science-fiction américano-britannique écrit, réalisé et produit par Christopher Nolan, mettant en scène Ken Watanabe, Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard, Ellen Page, Cillian Murphy et Michael Caine. Produit par Warner Bros. Pictures, ce film est sorti sur les écrans le 16 juillet 2010 aux États-Unis et au Canada et le 21 juillet 2010 en France.
Le héros est Dom Cobb, un « extracteur », qui entre dans les rêves des autres pour soutirer des informations autrement inaccessibles. Ses capacités, pour lesquelles il est sollicité à des fins d'espionnage industriel, lui ont coûté sa famille et l'ont obligé à s'exiler, mais une chance de rédemption lui est offerte s'il décide avec son équipe d'experts de pratiquer une « inception », c'est-à-dire d'implanter une idée dans le subconscient d'un sujet. L'inception est moins familière, plus difficile et dangereuse que l'activité habituelle d'« extraction ». (Wikipedia)

Film étonnant, où je me suis dit au début, bonté, mais je n’y comprends rien à leur histoire ! et puis, petit à petit, au fur et à mesure des explications données, cela devient intéressant de voir comment se gèrent l’inconscient et les rêves… du réalisateur surtout ! La difficulté, c’est que la simplicité n’est pas de mise, pour montrer comment l’inconscient est retors, comment il imagine les labyrinthes, comment lorsqu’on connait une partie de ce qui est caché, le sens est faussé. Régal des psychanalystes j’imagine… Le rêve à triple étage est un peu difficile à suivre, car j’allais dire, chacun y met du sien. Mais c’est tout à fait ça. L’imaginaire et le fantastique de chacun s’ajoute à celui des autres, en fonction de ses propres limites et c’est intéressant à voir la gestion de la « réalité imaginée » en commun. Pas simple ! Comment fonctionnent les imaginaires en interdépendance  et en simultanéité ? En quoi notre conditionnement social peut agir sur notre liberté de penser ? Quel est la part du déterminisme ?  Comment produire un phénomène en amenant ensemble toutes les conditions requises ? Quels sont les liens de cause à effet lorsque l’imaginaire de l’un se confronte à l’inconscient de l’autre et à ses résistances ? N’y a-t-il pas d’autres moyens que la violence pour vaincre les résistances ? Aucune ouverture ne semble faite dans ce sens et je trouve ça vraiment dommage.
Grands thèmes philosophiques à aborder au café du coin en sortant de la séance ! Et à mon avis, les différentes écoles bouddhiques ont de quoi réfléchir sur la « co-production conditionnée ».
Difficile à suivre, bande son assez violente, il ne faut pas y aller pour se détendre !

lundi 26 juillet 2010

Longyearbyen, le centre administratif norvégien au Svalbard

L'arrivée au port de Longyearbyen. Rien de très attrayant !
 Capitale serait un bien grand mot pour cette petite cité de 2 140 habitants. Longyearbyen est située à 78°13'N, 15°38'E sur l'île principale de l'archipel du Svalbard, appelée Spitzberg. Ce dernier nom, est d'ailleurs souvent utilisé pour désigner le Svalbard. Elle est le deuxième lieu habité le plus au Nord (le premier étant Ny-Ålesund, Svalbard, 78°55'N, 11°56'E), et la capitale territoriale la plus au Nord de la planète.
Située au fond de l'Adventfjorden, au sud de l'Isfjorden, dans la vallée Longyeardalen, encadrée par Gruvefjellet à l'Est et Plateaufjellet à l'Ouest, et traversée par la rivière Longyear-Elva .
Ce lieu était essentiellement connu pour ses mines de charbon. D'une vingtaine exploitées depuis 1910 environ, une seule reste en service.
Les puits de mine dans la montagne
Ce qu'il reste du transport des bennes de charbon dans la vallée. Au fond l'église.
La cité se révèle une petite ville riche grâce au nouveau tourisme arctique. Le nombre de croisièristes augmente d'année en année, et il est grand temps si on veut encore approcher des grands glaciers arctiques avant qu'ils ne disparaissent. L'ennui, c'est que nombreux sont ceux qui auraient envie de s'y trouver tout seuls pour profiter de la nature et du paysage grandiose et qui sont obligés de "supporter" quelques centaines de personnes autour d'eux, heureux des mêmes découvertes...
En plus, impossible de s'éloigner du côté des montagnes et des glaciers environnants pour une petite randonnée individuelle, l'ours rôde... et les avertissements sont nombreux pour les prendre vraiment en considération.
Partout les avertissements : ne pas dépasser les limites sans être armé !
au musée de Longyearbyen, la bête impressionne !
Par contre, Bébert, lui, se sent tout à fait à l'aise avec ses potes des boutiques !
 Nous prenons donc une navette pour faire le tour des incontournables de la cité : le musée, où je peux voir le seul ours polaire du voyage. La petite église qui permet aussi de prendre une tasse de thé et un gâteau dans son petit salon de thé coquet !
Une vue partielle du musée

Nourritures terrestre et spirituelle font bon ménage, la convivialité est capitale ici.
Sûr que de nombreux paroissiens aimeraient cette convivialité en France ! Et comme de partout, il faut enlever ses chaussures avant d'entrer. Même en été.
Devant chaque maison, des places de parking, mais réservées aux motos-neige, véhicules indispensables l'hiver pour se rendre visite.

Les petites maisons de bois colorées semblent confortables et simples. Les skis des petits et grands sont accrochés sur le mur devant la porte d'entrée.
Il y a même une université, la plus septentrionale du monde, l'UNIS, qui a ouvert ses portes en 2001 et accueille 250 étudiants de toutes nationalités venus y apprendre la biologie, la géologie, la géophysique ou la technologie arctiques (26 nationalités différentes et 25 doctorants aujourd'hui).
Dans une ancienne mine située aux abords de l'aéroport, les autorités ont enfoui un conteneur renfermant plusieurs millions de gènes d'espèces végétales, afin de les préserver en cas de catastrophe géologique ou nucléaire : le Svalbard Global Seed Vault, inauguré le 26 février 2008.
l'explication de la conservation mondiale des semences

dimanche 18 juillet 2010

Spitzberg et pollution

Le Spitzberg est couvert à près de 60 % de glaciers.
Depuis 1973 la faune (ours blancs, plus de 3000 ! et oiseaux divers) est protégée de même que les paysages. 65 % sont des parcs nationaux et des réserves naturelles. Il y a maintenant plus d'ours polaires que d'habitants (2800 hab). Mais ils risquent de disparaître. Situés au sommet de la chaîne alimentaire marine arctique, ils sont victimes d'accumulations de polluants de toxicité prononcée (mercure entre autres). La disparition progressive de la banquise provoque la dégradation de son habitat. Où vont-ils aller ?
image Koreus car je n'ai vu ni iceberg, ni ours !
au musée, animation montrant l'évolution de la banquise au fil des ans
 La banquise ou glace de mer, se forme et se défait tous les ans et avec les changements climatiques elle est amenée à disparaitre. Elle enserre le Spitzberg de novembre à mai en règle générale mais quand on lit le livre de M. Desorbay "Spitzberg, terre boréale" il raconte que le 6 juillet 1952 leur équipe n'a pu être débarquée à Longyearbyen (la capitale, avec aujourd'hui environ 2 140 habitants) bloquée par la banquise, ce qui semble impensable aujourd'hui.
Actuellement la banquise arctique recouvre en hiver presque toute la totalité de l'océan glacial arctique soit 14 millions de km2. En été la moitié seulement résiste à la fonte mais en septembre 2007 l'étendue de glace ne couvrait plus que 4,14 millions de km2. Il y a des facteurs naturels qui expliquent ce recul : vents chauds, températures atmosphériques plus élevées que d'habitude, réchauffement de la surface de la mer par un ciel sans nuages... et d'autres facteurs comme la concentration en gaz à effet de serre d'origine humaine, l'augmentation du transport des polluants depuis l'Europe de l'Est et des aérosols qui absorbent une part du rayonnement solaire et par leur dépôt sur le manteau neigeux modifie la réflexion radiative de celui-ci. Les pratiques de brûlage de résidus et des terres agricoles dans les pays baltes apportent également des panaches de pollution sur le Spitzberg. Voir l'article très intéressant ici . La base scientifique de Ny Alesund n'étudie pas que les canards.. mais aussi, entre autres, la chimie atmosphérique du mercure en zone côtière. 
Bientôt les navires passeront par le passage du Nord-Ouest en traversant le Pôle pour aller du continent américain à l'eurasie.
A Longyearbyen, monticules de déblais
des mines de charbon abandonnées
(oxydation de la pyrite)




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La baie de la Madeleine

Au-delà de 79º30' Nord, la baie de la Madeleine (sainte patronne des baleiniers) se découvre à nos yeux ravis le soir à 23 heures. Le soleil est (un tout petit peu car le ciel reste couvert) de la partie. Avant d'arriver au bout de la baie nous dépassons une petite langue de terre avec un monument pyramidal en souvenir des explorateurs et baleiniers du Spitzberg. Les touristes pouvaient y débarquer mais c'est interdit maintenant à cause de la pollution laissée par les gens.

C'est une baie abritée (le vent à l'entrée du fjord était force 7 ce soir !) qui est enchassée dans de nombreux pics autour de 1200 m avec quatre grands glaciers dont deux sont encore vivants : le glacier de Waggonwaybreen mais qui recule avec régularité et le Gully, moins actif.
De petits récifs de part et d'autre de la baie oblige le paquebot à une avancée un peu en zig-zag.
Nous avançons au plus près du glacier qui tombe dans la mer, il fait bien au moins 30 mètres de hauteur. Notre conférencière nous annonce que depuis son dernier passage, deux des quatre glaciers sont devenus inactifs et ne vont plus jusqu'à la mer. En amont il n'y a donc plus assez de pression et de chutes de neige suffisamment importantes pour les alimenter.

samedi 17 juillet 2010

Ny Alesund, base scientifique

Vue générale de la base de Ny Alesund
Dans le Konsfjordrenna, le fjord du roi, la petite base scientifique de Ny alesund est la localité la plus septentrionale du monde (79 degrés Nord).
Autrefois centre minier en fonction jusqu'en 1963, elle est devenue la plus grande base internationale de recherches du Svalbard (ensemble des îles de l'archipel dont fait partie le Spitzberg). Une quinzaine de pays y font des recherches scientifiques. Certains sont spécialisés dans l'étude des oiseaux. 3 000 eiders, des bernaches et de nombreuses autres espèces s'y reproduisent.
En face de la base le glacier de Blomstrand et de nombreux autres font de ce fjord un lieu superbe et magique.

A Ny Alesund, impossible de quitter les rares routes du village sans avoir un fusil gros calibre pour se défendre des ours.
 Une équipe de chercheurs chinois vont sur leur terrain de recherche, bien armés... 
la petite poste a du succès quand la croisière débarque...

et retrouve son calme lorsque chacun doit repartir à bord...
Notre arrêt d'une demi-journée dans cette petite base (30 à 150 habitants en fonction de la saison) s'est limité à la petite poste pour y envoyer nos cartes postales avec un joli tampon  à mettre soi-même,
à la boutique de souvenirs, à photographier le buste d'Amundsen, les plaques des labos de recherche (dont celui de la France) et les sternes arctiques, agressives, qui attaquent en piqué tout être s'approchant de leur nid.
 
Mais quelle idée aussi de pondre ses oeufs par terre à peine camouflés dans une sorte de cuvette et près des voies de passage ! Et quelle idée aussi pour les touristes de venir les déranger dans un endroit pareil...

vendredi 16 juillet 2010

Pyramiden, Barentsburg, villes minières

le glacier Nordenskiold (1 050 m) près de Pyramiden

Ce que j'imaginais être une fabuleuse vision d'icebergs dérivants et de banquise où trottinent quelques oursons du printemps fut la vision d'un glacier, certes immense, mais d'une banalité de glacier, assez plat, s'arrêtant dans la mer, entouré de montagnes grises et beiges où s'accrochent encore quelques névés. Pas le moindre petit glaçon qui pourrait flotter sur l'horizon, ah ! si, en voila deux petits, qui feraient joli dans un whisky !
 Le temps est gris et froid (trois degrés) ce matin. Je dois souvent mettre mes mains au chaud entre les prises de vues. Un pâle rayon arrive juste pour redonner le moral sur le front du glacier avec un beau reflet doré sur l'eau à trois degrés aussi.
Nous repartons pour un nouveau fjord, Barentsburgfjord, et voir une petite ville minière soviétique nommée Barentsburg. Ici le sol est en multipropriété et chaque pays peut venir exploiter les mines (charbon essentiellement).
(Deux clauses du traité du Svalbard, signé en 1920, prévoient l'internationalisation et la démilitarisation de ce territoire d'outre-mer. En clair, la Norvège reçoit la souveraineté. Mais les nations signataires, dont la France, peuvent, sous certaines conditions, en extraire du minerai ou y mener des recherches scientifiques).
Nous sommes déjà passés devant une première ville minière, Pyramiden, au nord du premier fjord, mais qui est une ville abandonnée maintenant.
Barentsburg est une minuscule ville (environ 500 habitants) avec quelques immeubles à la russe, un hôpital.

Les mineurs sont obligés de travailler couchés dans les filons par des températures de moins quatre degrés. Ils vivent sous un régime collectiviste et sont nourris et logés, payés (s'ils s'en sortent vivants et s'ils rentrent en Russie un jour) lorsqu'ils reviendront au pays. Mais il parait que ceux qui vivent ici se trouvent encore mieux au Spitzberg qu'en Ukraine dont ils sont originaires. A voir, car les conditions de vie, ou de survie sont déplorables.
Un coup de grisou a fait 24 morts en 1997 et l'avion qui ramenait les enfants de vacances en Russie s'est écrasé en 1996 près de la piste de l'aéroport de Longyearbyen (1) où nous étions hier. Ce qui fait qu'il y a maintenant un grand nombre de femmes seules. Aujourd'hui tout est gris, les maisons, la mine et la poussière de charbon. Quelle vie... 

(1) Le Vol 2801 de Vnukovo Airlines
Le Vol 2801 de Vnukovo Airlines était un vol charter de la compagnie Russe Vnukovo qui s'est écrasé le 29 août 1996 sur Operafjellet à 907 m d'altitude à 14 km de l'aéroport de Longyearbyen, tuant ses 147 passagers.
Cette catastrophe a eu un impact profond sur les petites communautés minières Russes du Svalbard, Barentsburg et Pyramiden et a peut-être accéléré l'abandon par les Russes de la ville de Pyramiden.

 Adventfjord et Aéroport de Longyearbyen, photo Karsten Eig

mercredi 14 juillet 2010

En route vers le Spitzberg

Partis le 11 juillet de Paris sous un orage du tonnerre, arrivés toujours sous la pluie en Norvège à  l'aéroport de Narvick, nous filons en autocar prendre notre paquebot à Harstad. Petit tour en ville, prendre la température (11 degrés !) et voir l'ambiance. Dans l'épicerie/bureau de tabac/presse ça sent bon les saucisses chaudes que les jeunes du quartier viennent demander comme un carembar chez nous. Nous arpentons le ponton le long du port qui fait le tour de la petite baie en faisant du lèche-vitrines, sans risque pour la carte bleue, les magasins fermant entre 16 et 17 heures ! Un rayon de soleil joue le projecteur de cinéma en illuminant une belle maison de bois jaune puis la petite place où un énorme morse en bronze montre ses défenses. Sur l'avancée de bois, une musique africaine avive la mélancolie de deux immigrés affalés sur un banc. Que font-ils dans ce bout du monde si froid ?
 Nous larguons les amarres pour Tromso où nous arrivons le lendemain matin sous un ciel gris et pluvieux. Long trajet pédestre avec l'amie Mu sur un chemin mouillé pour nous assurer un pied marin les jours suivants. Mais pour Mu ca n'a pas marché... Visite du centre touristique Polaria avec film 180 degrés sur le Spitzberg pour nous mettre dans l'ambiance. Les fleurs au printemps, les nids et les oeufs de tous les oiseaux, la banquise (eau de mer qui gèle à moins deux degrés), survol des glaciers comme dans les jeux video, à toute allure du haut, à vous donner -déja- le mal de mer que vous aurez pour atteindre ces terres lointaines. Belle expositions sur la nature et l'environnement pollué, même ici, rennes morts par Tchernobyl, pollution petrolière... aquarium géant où filent les phoques le long d'une banquise en ciment blanc, explication de la toundra et du permafrost qu'on nous prie de tester sur deux mètres carrés pour sentir l'impression de marcher sur du caoutchouc mou.
 Nous quittons Tromso, son musée polaire, son église en forme d'iceberg et le passage du Cap Nord est annoncé pour 23 h. Le commandant arrête le bateau au pied de la fameuse falaise du bout du monde européen et la conférencière commente pour les courageux massés sur les coursives (il fait froid !!)
Si l'an dernier du haut de la falaise je n'avais pu voir la mer à cause du brouillard, cette année, de la mer, on distingue le globe planté au sommet et les installations touristiques. Les flashes des photographes du sommet lancent quelques éclairs dans le ciel gris.
Même sans soleil, il fait grand jour, nous sommes au temps du soleil de minuit et nous continuons notre navigation pour traverser la mer de Barents. Quelques rennes le long des falaises ponctuent de blanc les roches moussues.
 La traversée de la mer de Barents s'annonce houleuse jusqu'à ce jour, 14 juillet. Nous passons devant l'ile de l'Ours (Bjornoya), facilement reconnaissable grâce à sa corne de rhinocéros, où seuls sont assez fous pour s'y promener ou s'y installer quelques ornithologues et météorologues.
 Quelques petits orques commencent à nous accompagner.
Arrivée prévue au Spitzberg demain midi...

samedi 10 juillet 2010

Finie la canicule ! ou : Polo laisse la place à Bébert

et oui, Polo a décidé que ma prochaine destination n'était pas pour lui et il laisse sa place à son pote Bébert (1) dit aussi "Marco" pour son pote Polo. Effectivement, là où nous irons, Bébert a de grandes chances de retrouver des copains à lui... mais tous blancs ! au moins je ne le perdrai pas de vue !
Prochaine destination donc : le Spitzberg !
Situé entre 74° et 81° de latitude nord, le Spitzberg est à peu près à mi-chemin entre le cap Nord et le pôle Nord. Cette terre arctique est recouverte de glace à 60%, le plus long front glaciaire atteignant 200km. Et là, Polo avait les plus grandes chances de se geler les papattes.  
C'est la plus grande île de l'archipel du Svalbard dans l'océan Arctique. Elle a une surface de 37 673 km² et des dimensions de 280 km de long pour 40 à 225 km de large.
Et puis en plus, j'emporte avec moi le livre de Michel Desorbay "Spitzberg, Terre boréale, L'expédition française au Spitzberg, 1952, que j'ai en édition originale s'il vous plait ! et où Michel raconte leur lutte contre les éléments pendant deux mois pour inscrire à leur palmarès plusieurs ascensions parmi lesquels le point culminant de cette terre glacée. Rendons hommage à cette équipe de quatre alpinistes, Pierre Badin, Roger Duperron,  André Roux et Michel Desorbay qui ont atteint également l'extrême nord du Spitzberg au-delà du 80e parallèle de latitude nord. Je vais donc comparer, avec les cartes d'il y a presque 60 ans, les lieux d'hier et d'aujourd'hui.
(1) Bébert dont l'éthymologie vient de l'anglais : be bear (et tu seras un ours mon fils !)

mercredi 7 juillet 2010

Dans le dernier numéro du Monde des Religions

Dans le dernier numéro de juillet-août 2010 du Monde des Religions (en couverture, un dossier sur l'astrologie), vous découvrirez page 46 un grand article sur "Sâdhus, les saints errants" et en page 54 un autre sur "24 heures dans la vie de... un brahmane hindou". Mais celui du temple tamoul à Paris !
Les sâdhus, en Inde, sont très nombreux. Il y a ceux qui choisissent cette voie après avoir accompli leur devoir de mari, de père et qui partent sur les routes une fois leur vie professionnelle terminée, les enfants élevés. Il s'agit maintenant d'entrer dans la voie du renoncement et d'aller vers le "Je Suis". Certains ne sont que de faux moines errants, et ne font ça que pour gagner leur riz, leur chapati et quelques roupies en demandant l'aumône, parce que le travail, ce n'est pas leur choix. 
Groupe de sâdhus venant du Nord et restant au Gujarat pour la chaleur et le soleil pendant les mois d'hiver.
Parfois, ils habitent comme ermites dans les forêts ou vers les sources du Gange, parfois dans des ashrams autour d'un "gourou". Il y a de très nombreuses sectes et sous-sectes et à la Khumba Mela, cette grande fête religieuse qui a lieu une fois tous les douze ans dans une des quatre grandes villes saintes (Haridwar, Prayâg (Allahabad), Nasik et Ujjain), c'est parfois la foire d'empoigne pour savoir qui ira le premier se baigner dans le Gange au moment propice décidé par les astrologues. Il s'agit d'emmagasiner le plus de bienfaits pour éviter le cycle des renaissances et arrivé à la délivrance totale (moksha).
En règle générale, ils ne mangent pas grand chose, mais se réunissent autour d'un chillum et d'un tchaï, le cannabis parce qu'il paraît que Shiva en était un grand consommateur (on peut toujours imaginer !) et le thé indien aux épices, incontournable boisson qu'on déguste à toute heure du jour.
Un sâdhu "baba" à Bénarès sur les bords du Gange et dirigeant la puja le soir au coucher du soleil. Le corps barbouillé de cendres grises, un tissu synthétique faux tigre autour des reins et le corps enlacé de malas sacrés aux 108 boules, (en bois de santal ou en bois de l'arbre de Bouddha, le pipal) tout en ayant le téléphone portable dernier cri à portée de main...

mardi 6 juillet 2010

Les Adivasi en Inde

Petite visite à LACIM (Les Amis d'un Coin de l'Inde et du Monde) toujours avec "Ram," notre Indien travailleur social, qui passe sa vie d'une part à travailler avec le gouvernement pour exiger que soit mis en place le Forest Rights Act applicable depuis janvier 2008 et d'autre part avec les peuples tribaux (Adivasi) pour les aider à revendiquer leurs droits sur ces mêmes forêts...
LACIM, située à Croizet-sur-Gand près de Roanne, propose une très belle exposition sur les peuples tribaux du Karnataka, dont les traditions, bien que différentes (ils sont dans le sud et le Jharkhand de Ram est dans le Nord) restent très proches : habitat dans la forêt, alimentation minimum faite de rats, serpents,  racines et les bons jours d'un peu de riz, peuples de cueilleurs chasseurs, et autant de problèmes pour l'éducation et l'accès à l'école avec un instituteur qui serait capable de parler leur dialecte.
Cette association veut être solidaire des plus pauvres, quelque soit leur coin du monde, pour les aider à réaliser leurs projets de développement et leur faire trouver autonomie et dignité. Des jumelages, entre villages, entre habitants, d'ici et d'ailleurs, rendent ces actions plus chaleureuses, dans un esprit de partage et d'échanges réciproques.
Une exposition, belle, extrêmement bien documentée, est proposée à tout public, de l'école maternelle au lycée, en passant par tous ceux qui veulent bien ne pas oublier qu'il y a d'autres personnes qui sur terre vivent dans des conditions qu'il est parfois difficile d'imaginer lorsqu'on n'a pas été sur place...
 pour donner une petite idée de l'expo...
C'est en revenant de mission chez ces peuples oubliés que la responsable de communication de LACIM a travaillé pour présenter cette exposition, qui est mobile, qui peut et doit circuler, dans les établissements scolaires, les centres sociaux, les médiathèques... Contacter le secrétariat de LACIM au 04.77.63.25.42. Il y a également une exposition sur le Sahel qui peut circuler de partout...
Si vous passez par Paris, profitez-en jusqu'au 18 juillet 2010, l'exposition au Musée des Arts Premiers, quai Branly, vous offre un superbe complément avec "Autres maîtres de l'Inde", créations contemporaines des Adivasi.