vendredi 18 juin 2010

Les tribulations d'un Indien en France

Un Indien, du fin fond de l'Inde, et le fond se trouve dans un coin paumé à 150 km de Calcutta, qui arrive en France, que voit-il, que remarque-t-il, que fait-il ? Déjà, il a été très heureux d'être aidé dans les aéroports par des gens très polis. Ce qui le change de l'Inde. Ensuite il a trouvé qu'il y avait d'immenses propriétés agricoles avec beaucoup de plantations de maïs dès la sortie de l'aéroport, et il ne s'attendait pas à voir autant de terres agricoles ni de forêts en France. Il y a de belles routes, bien propres et il est certain que je n'oublie pas certaines voies d'accès à des villages tribaux perdus dans la nature !
 Puis en parlant de la gastronomie lyonnaise et du vin, il m'apprend que nous faisons grève en France quand le gouvernement socialiste (!) ne nous donne plus nos deux litres de vin par semaine. Ben oui, nous sommes connus pour être des soulards et nous manifestons pour nos litrons... C'est intéressant de voir ce qui peut se dire sur nous ! Ensuite, toutes ses demandes sont des questions pour savoir si les logements, les usines, les terres appartiennent au gouvernement. Ce dernier point est très important car en Inde, la terre appartient au gouvernement, qui n'hésite pas à spolier les habitants et les priver des forêts ou des terres où ils vivent depuis des siècles parfois (et sans titre de propriété évidemment), pour que des sociétés industrielles en profitent et jettent les occupants dehors. Ce sont les luttes principales, le droit à la terre et à l'eau, en plus de la dignité. Lutte violente par les maoïstes-naxalites, qui habituellement s'en prennent plutôt aux autorités, police et armée, mais qui maintenant s'attaquent également aux civils en faisant dérailler les trains (voir le dernier accident du 28 mai dernier), ou combat non-violent avec de nombreuses marches dont notre ami indien que j'appellerai Ram est le principal instigateur dans cette partie du pays.
Les dernières finitions par une institutrice et Martine avant l'inauguration
Aujourd'hui, nous avons visité une école qui, avec l'aide de Martine Burianne (qui en est à sa dixième fresque au moins !) a décidé de repeindre son vieux mur... et l'inauguration aura lieu dans quelques jours. Nous avons donc pu suivre dans le cahier de l'histoire de la fresque tous les détails, l'approche, la conception, la réparation du mur, la création de la fresque, comment Martine travaille avec le français, les maths, les couleurs, la géométrie, les traits en collaboration avec les institutrices. 
Plein de nouvelles idées pour Ram, restera à trouver des murs à peindre et des sponsors généreux pour les futurs projets ! Quand on connait les écoles de son petit coin d'Inde, il y a du travail !
 l'unique salle de classe de "l'école" d'un des villages tribaux
Bien sûr Fourvière et voir Lyon d'en haut est une des premières sorties à faire pour avoir une idée de la ville. Nous sommes entrés dans la basilique, et Ram plein de piété et de tradition indienne a voulu mettre un lumignon... mais, ici, ce n'est pas comme en Inde, il faut payer deux euros pour déclarer sa flamme à la divinité. Alors, il a renoncé.

mardi 15 juin 2010

Amour ou violence ?

Est-ce l'amour qui changera le monde ou bien la violence ? Nous avons déjà plus de 2000 ans de guerres, de tueries, de massacres en tous genres. La raison du plus fort ne sert qu'à faire du tort, le désir de puissance exacerbe la violence. Si l'homme n'est pas mené par l'amour et le désir intense de liberté, il est vite dominé par son agressivité. En même temps, on ne peut pas laisser faire n'importe quoi. La question du jour : les financiers, les banquiers, les policiers, les politiques, entre autres, sont des êtres humains. Qu'ont-ils à gagner avec leurs trafics, leurs mesquineries, leurs duperies, leurs mensonges, leurs tromperies ? Pourquoi certains ont-ils un tel désir de puissance, un égo démesuré, une soif de dominer ? Ils vont mourir, comme tout le monde. Mais je suis d'une naïveté enfantine, je sais.
En même temps, quand je constate que les voix des pauvres n'est pas entendue, je dirais plutôt oubliée, bafouée, que chacun devient un suspect en puissance (on peut se retrouver menotté et en garde à vue pour avoir pris une photo d'une voiture brûlée...) je comprends qu'on puisse appeler à la violence pour se faire entendre. Notre espace de liberté est en train de se restreindre, d'être grignoté voracement, notre capacité de révolte et notre possibilité d'indignation se réduisent à peau de chagrin. La peur d'agir, la peur de dire, la peur de s'interposer, la peur de contester, voilà le monde où nous sommes actuellement. On ne s'en rend compte que lorsque nous sommes touchés personnellement, ou de pas trop loin. C'est, et je continue à insister, "matin brun". Nous y sommes. Ce n'est pas demain. Soyez inquiets, ce sera bientôt notre tour.
 belle croix traditionnelle en Corse.

jeudi 10 juin 2010

Bavure ?

Pourquoi cet article ? Parce que R. B est l'ami d'un ami et qu'il lui a  envoyé un mail explicatif dès son retour de l'hôpital. Délit de fuite pour un octogénaire en pantoufles et pyjama ? il y en a dans la police qui se prennent vraiment pour Tarzan... Mais ça on le sait depuis longtemps. Et c'est pratiquement tous les jours que des histoires comme ça arrivent. Le citoyen moyen ne doit plus rien dire, plus rien faire, mais tout laisser dire et tout laisser faire ? Je vous l'avais déjà dit... « matin brun » ce n'est pas demain... Aujourd'hui c'est lui, demain c'est moi. Affaire à suivre. Et j'ai à disposition le courriel original de R.B.
Publié le jeudi 10 juin 2010 à 08H33 - Nice-matin 
Un octogénaire cagnois victime d'une bavure policère?
Un Cagnois a été réveillé en pleine nuit par un incendie qui s'est déclaré à proximité de son domicile. L'octogénaire qui a alerté les forces de l'ordre arrivées aussitôt sur place, porte plainte contre la police pour "violences aggravées" sur sa personne
Avant-hier après-midi, un résident cagnois de 80 ans, ancien confrère de Nice-Matin, était entendu au commissariat de Cagnes-sur-Mer dans le cadre d’une affaire peu banale. « Une affaire de rébellion qui n’est pas admissible », selon le commissaire de Cagnes, Gilles Goudard. « Une bavure », jure de son côté Robert Buson.

Les faits remontent au 3 juin. Cette nuit-là, l’octogénaire, qui réside avenue Victor-Hugo, est réveillé vers 5 heures du matin par des bruits sourds. De sa fenêtre, il aperçoit une fumée noire : une voiture commence à brûler à 20 mètres à peine, sur l’avenue du Parc. 
Il compose le 17 (la police) et le 18 (les pompiers), puis sort de chez lui « en pyjama et charentaises ». « J’ai regardé à l’intérieur de la voiture. Il n’y avait heureusement personne. Et je l’ai poussée un peu pour que le feu, qui avait déjà roussi la haie à côté, ne se propage pas à la dizaine de véhicules en stationnement », rapporte Robert Buson. Une explosion le fait alors reculer. .

« Je fais une photo pour Nice-Matin »
La police nationale arrive sur place, puis les pompiers. Robert Buson va alors chercher son appareil photo. « Je fais une photo pour Nice-Matin », a-t-il répondu aux policiers nationaux qui lui demandent de reculer. « Ce monsieur les a envoyés balader ; il a voulu forcer le périmètre de sécurité, alors que c’était dangereux », argumente le commissaire. Notre ancien confrère nie avoir élevé la voix et s’être rebellé et déclare qu’au moment où il prenait les photos, « le feu était déjà circonscrit » (ce qui apparaît, en effet, sur les clichés : ndlr). Il dit avoir été saisi brutalement par le col par un des policiers, puis menotté et avoir ensuite chuté sur le trottoir.
« Les fonctionnaires ont voulu le repousser, d’abord gentiment, puis, comme il se débattait, ils l’ont repoussé de façon un peu plus virulente. Et il est tombé en essayant de se soustraire», se défend le commissaire.
« En tombant, j’ai heurté le sol de la tête et me suis mis à saigner. Le policier m’a relevé, en criant “ debout, debout ”, et il m’a poussé dans le véhicule de la police nationale. Je l’ai alerté que j’étais en mauvaise santé et sous anticoagulant, mais en vain », rapporte notre ancien confrère qui est alors conduit au commissariat.

Après lui avoir enlevé les menottes, on le fait attendre sur un banc « pendant une demi-heure ». « Quand on a vu qu’il était blessé, on a appelé les pompiers qui l’ont transporté aux urgences de la Fontonne » déclare Gilles Goudard.
Sur son rapport, le médecin urgentiste a délivré 5 jours d’ITT. Robert Buson souffre d’un traumatisme crânien qui lui occasionne des maux de tête. Et les menottes lui ont laissé des vilaines traces aux poignets.

Mais surtout le sentiment d’avoir été traité comme un « vulgaire malfaiteur », alors « qu’il a agi en citoyen ».

Entendu avant-hier pendant près de 3 heures au commissariat de Cagnes, il se dit meurtri «par les propos qui figurent sur le procès-verbal établi par le policier après les faits».
« Il a écrit qu’il m’avait menotté parce que j’avais tenté de prendre la fuite ». Robert Buson a déposé plainte pour « violences aggravées ». Plainte aussitôt transmise au procureur de la République qui a ordonné une enquête. Un autre commissariat en a été saisi.


mercredi 9 juin 2010

Petits cimetières de Haute Corse


Lieux tranquilles, souvent avec une vue magnifique, j'aime les cimetières... Ceux d'ici, dans ce petit coin de Castagniccia, sont parfois complètement désertés et abandonnés aux herbes folles, une grille ouvragée offrant une entrée sur une forêt de fougères, d'herbes agrémentées de fleurs diverses, de senteurs printanières et provencales, de croix ouvragées des siècles derniers ou de caveaux familiaux bien entretenus qui font parfois face à la mer du haut de la colline.
Une particularité corse, les tombes peuvent se trouver dans une propriété familiale, sur un bout de terre perdue au milieu des terrasses désertées, au beau milieu de châtaigniers centenaires.