jeudi 22 octobre 2009

Villandry et ses jardins

Il faut que les jardins soient regardés de haut a énoncé Olivier de Serres, le père de l'agronomie, au XVIe siècle.
Et du belvédère, on découvre alors les trois jardins : le premier, le potager Renaissance, est composé de neuf carrés, avec des motifs différents. Selon les saisons, ils sont plantés de légumes aux couleurs contrastés, bleu du poireau, rouge du chou et de la betterave, vert des fanes de carotte, et qui donnent un damier multicolore, un vrai bonheur pour les yeux, un régal des sens, car les couleurs chantent...
Le second, le jardin d'ornement est conçu comme un lieu de réception et de convivialité, planté de buis et de fleurs et évoque des thèmes universels : l'amour, en particulier et là toutes les nuances de l'amour sont présentes, avec les formes et les couleurs des fleurs, un peu plus de blanc ou de rouge, et vont de l'amour volage à l'amour fou. Il faut savoir décrypter et lire dans les lignes des buis...
Le troisième, le jardin d'eau est situé au niveau le plus haut et au sud.
Et puis, le coup de coeur en continuant de flâner quand tout en haut on découvre... le jardin du soleil ! Il respecte les principes généraux d’organisation des jardins de Villandry et forme un cloître de verdure composé de trois chambres :
La chambre des enfants où sont implantés des jeux de plein air et des pommiers décoratifs,La chambre du soleil, partie centrale du jardin, où l’on trouve un bassin en forme de soleil, l’étoile à huit branches dessinée par Joachim Carvallo ainsi que des massifs de plantes vivaces, et là, en entrant dans cette partie, le soleil dans les yeux, les herbes folles et les fleurs multicolores qui semblaient nous saluer à notre entrée, une délicate odeur perceptible aux premiers pas, et c'était la bouffée de bonheur...

La chambre des nuages où de petites allées enherbées formant des triangles serpentent au milieu des rosiers et arbustes.

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lundi 19 octobre 2009

Les jardins de Chaumont sur Loire


Thème de l'année 2009 : Jardins de couleurs... des couleurs partout, dans tous les jardins des châteaux de la Loire, en cet automne splendide, et tout particulièrement à Chaumont.
Se promener par une magnifique fin d'après-midi à travers tous ce que les artistes, les paysagistes nous offrent comme palettes colorées, nuances délicates ou couleurs franches, est une expérience de bonheur, de surprises étonnantes, d'amusement gamin, de recherches de significations cachées et subtiles... Heureusement, des panneaux indicatifs donnent quelques clefs parfois bienvenues, car tout se joue à travers la couleur, phobie, prise de conscience, imaginaire et les artistes semblent très sensibilisés sur la notion d'environnement à protéger.
Mais nous voici dans un jardin "mange-tête" ou comment faire à partir de fleurs blanches des nuances multichromes... On met tout simplement sa tête dans les globes colorés et on regarde le jardin... A voir aussi de quelle façon nous abordons le monde, à travers quels filtres personnels...
Ici, c'est "UV (ultra-violet)" qui est le thème : "un camaïeu de violets qui accompagne le visiteur parmi feuilles et fleurs vers la fin du spectre visible. Symbole de la nécessité et du danger des ultra-violets sur l'environnement et sur l'homme, un filtre de verres solaires protecteurs créé un dialogue changeant entre photosynthèse et sécheresse, entre couleur et non-couleur" (tiré du panneau explicatif).
Un autre jardin qui m'a enchanté, celui où la lessive sèche, linges flottant au vent accordés aux couleurs des fleurs poussant en-dessous.D'autres sont plus radicaux sur la couleur, c'est rouge ou rien ! "Voir rouge" ! "La charmille qui limite la parcelle porte un entrelacs de lignes rouges. Un ruban de sécurité est tendu sur cette scène de crime. L'idée est sur le fil : danger environnemental, phobies sécuritaires... mais rien n'est perdu, car la vie est là, foisonnant dans l'éclat des végétaux. La nature gagne, la biodiversité, la communication entre les gens comme ressource" (tiré du panneau explicatif).
Belles promenades... à suivre !

samedi 17 octobre 2009

La vie de châteaux

Le château du Plessis-Bourré à Ecuillé, Maine et Loire

Une belle semaine ensoleillée à aller de forteresse médiévale en château Renaissance, de demeure seigneuriale en manoir familial, de jardin architecturé en fouillis fleuri, de parc musée en propriété élégante, à admirer les bords de la Loire, à visiter galeries au plafond à caissons délicatement peints, salles à manger aux tapisseries grandioses, écuries impeccables, à grimper des escaliers à vis et redescendre des allées bordées de buis élégamment taillées... Un bonheur qui étreint en voyant surgir le château d'Ussé, celui de la Belle au Bois Dormant, une bouffée de chaleur dans le coeur en entrant dans le jardin d'été de Villandry, un appel à la paix au coucher du soleil sur la Loire et ses gabarres abandonnées. Les bords de la Loire à Amboise

jeudi 8 octobre 2009

St Agrève, suite poétique

Nous poursuivons notre randonnée poétique autour du Mont Chiniac et arrivons vers les remparts du château. En dehors des remparts, les douves, ainsi que les espaces libérés par les maisons en ruines, ont été transformés en autant de "jardins de poche".

"Jardin, la nuit, comme une île qui voyage. Un homme écoute le songe des pivoines et les dures paroles des morts. Il supplie de délivrer le chant cousu dans la gorge d'enfance pour hisser l'aube à la pointe du ciel.
Les premiers rayons du soleil le surprendront en train de sarcler son carré de choux et d'éclaircir ses rangées de chicorée sauvage dite "barbe de capucin"."
Chants de la traversée, Ed. L'arbres à paroles, 1999
Nous continuons le long du mur d'enceinte et découvrons le beau panorama sur St Agrève.
"Le jardin contait une histoire
c'était un jardin très savant
qui écoutait notre mémoire.
Avez-vous déjà vu
un jardin suspendu
à vos lèvres ?"
Descendre au jardin, Ed. Cheyne, 1987

N'est-ce pas un extraordinaire voyage que de découvrir une fontaine, un jardin, un paysage, accompagnés de poésies ?

mardi 6 octobre 2009

Autour du Chiniac (Ardèche)

Belle promenade avec une amie autour du Mont Chiniac, promenade qui est proposée par la bibliothèque municipale de Saint-Agrève (07320). Le document est disponible à la bibliothèque et hop ! on part vagabonder en compagnie des poésies d'André Rochedy, enfant du pays qui a passé toute son enfance dans ces lieux. Je me laisse guider et enchanter par Dom, lectrice émérite, qui illustre la balade de quelques lignes adaptées à chaque monument. Merci à Eveline Valla-Terrier qui a conçu l'itinéraire de cette promenade et choisi les textes.
Voici un tout petit aperçu de cette promenade poétique !
On entre dans ce qu'on appelle le "vieux village" du Chiniac et on passe devant l'ancien lavoir rénové sur la Place du Blé.
"La nuit, il y avait toujours la voix d'une fontaine posant
sur les lèvres du dormeur la juste louange."
Par le violet des roses, Ed. Cheyne, 1992
Nous arrivons ensuite devant le puits surmonté d'une croix, à l'avant de la Place de l'Aune, place du marché médiéval.
"Passants perdus dans la grande nuit du monde,
n'oubliez pas les paroles jetées vivantes dans le puits."
Chants de la traversée, Ed. L'arbre à paroles, 1999
Quelques maisons anciennes conservent encore de larges portes de grange ou d'étable, souvent borgnes, mystérieuses. Vestiges, avec les nombreux puits qui restent, orphelins de la maison qu'ils alimentaient en eau, qui constituent pour le poète un support à une espérance au-delà du visible.
"Il y a, il y a, des portes de bois,
de nuit ou de fer
que l'on n'ouvre pas.
Pourquoi ? Pourquoi ?
parce que derrière
il y a grand-père
le noir, la poussière,
des nids de sorcière.
Tu crois ? Tu crois ?
Pourquoi ? Pourquoi ?
Parce que derrière,
il y a la guerre,
la faim, la misère,
tes amis, ton frère.
Parce que p'tit père,
porte et coeur ouverts
font des courants d'air."
Descendre au jardin, E, Cheyne 1987
Le puits rénové de la cure
"La vérité qui sort du puits
a fait : "coucou, je suis ici".
La vérité qui sort du puits
a fait : "coucou, je suis jolie.
Vous m'appeliez, je suis venue,
comme je suis,
toute nue.
Alors on se voila les paupières.
On lui jeta même des pierres.
La vérité toute nue
dans le puits est redescendue
et n'en sortira jamais plus."
Bêtes à rire et à pleurer, Ed. Magnard, 1984
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