mercredi 29 juillet 2009

Retour à Jaisalmer

Le groupe s'est envolé vers la France et des températures plus sereines. Je repars dans le désert en espérant paradoxalement un peu plus de fraîcheur (je veux dire un peu moins de lourdeur et de chaleur) qu'à Delhi où à cinq heures du matin on mouille la chemise dès qu'on s'éloigne de la clim...
Je prends le train, départ à 17 h 40 en gare de Delhi pour arriver à Jaisalmer le lendemain à 14 heures, avec trois heures de retard (mais à ce tarif je n'en suis pas à une heure près ! et le wagon est bien climatisé.)
A 11 heures le train s'arrête une bonne demi-heure pour laisser passer un train de marchandises venant en sens inverse. Voie unique oblige et il n'y a que peu d'endroits à deux voies pour les croisements. Le paysage devient quasi fantomatique avec la mousson ; on se croirait presque dans les plaines désertiques de l'Ouest américain, prêt à voir déboucher Peaux-Rouges et police montée, si quelque sari flamboyant, portant des branchages d'épineux sur la tête n'apparaissait, surgi de nulle part. Quelques troupeaux de vaches maigres (pléonasme indien) grignotent des brins d'herbe rare au milieu du sable.
Tout au long du trajet, ciel bouché, vent de sable, horizon chargé de poussière, fantômes d'arbustes épineux, troupeaux de chèvres et petits bergers accroupis, chameaux errant à la recherche de feuillage inexistant, dunes chevauchant des dunes, quelques terres juste griffées et assoiffées, patchwork de futures cultures dont on ignore si elles existeront, à la merci de la pluie à venir.
Et puis, après des heures de brinqueballement ferroviaire tranquille, se dessine au loin les contours affadis de poussière de la forteresse de Jaisalmer la dorée...

Visite de Delhi

Avec le groupe, belle occasion de redécouvrir quelques sites historiques à Delhi.. D'abord le tombeau d'Humayun. (voir une belle photo ici) Cela faisait très longtemps que je n'étais pas venue et le site a été complètement restauré entre 2001 et 2005. C'est devenu un lieu calme et serein, clos de murs et inaccessible de la rue, les jardins ont été entièrement refaits, les bâtiments bien restaurés. Ce lieu fait partie maintenant du patrimoine mondial et c'est un vrai plaisir de le retrouver dans une belle splendeur. Cependant, quand je l'ai découvert, 20 ans auparavant, il y avait en plus l'ambiance indienne de la rue : le charmeur de serpents qui se tenait à l'entrée du mausolée d'Isa Khan (1547), un des fidèles de l'empereur Sher Shah, le marchand de glaces indiennes qui râclait au couteau un énorme bloc de glace pour en faire un tas de paillettes arrosé ensuite de sirop de grenadine ou de citron. La modernité a fait disparaître ces nids de tourista pour proposer désormais petits pots ou cônes emballés hygièniquement. On ne cherchera pas à vérifier la chaîne du froid...
L'entrée dans ce mausolée présentait un aspect d'abandon romantique, les murs rongés par la mousson, les herbes folles parmi les vieilles pierres de grès rouge provoquaient chez le touriste d'alors une émotion de découverte de trésors enfouis ; on pénétrait dans une gravure sépia du XIXe siècle avec un esprit d'aventure et de curiosité que le gazon vert actuel tondu ras et la réfection impeccable des balustrades en dentelle de pierre ne provoquent plus.
Mais ne boudons pas le plaisir d'admirer le dôme de marbre blanc étincelant sous le soleil, protégé par l'ombre des frangipaniers et d'apprécier ce tombeau dérivé des mausolées persans. Impeccable symétrie, organisation de l'espace entre jardins et bâtiments qui laissent augurer la perfection du Taj Mahal un siècle plus tard.
Nous partons ensuite vers le temple du Lotus, construction moderne de la religion baha'i (doctrine du XIXe siècle préconisant un synchrétisme religieux). "La Terre n'est qu'un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens". Et chaque fois que je visite ce temple je me demande pourquoi il n'y a pas plus d'adeptes... comme pour l'esperanto. Mais le dimanche est le nouveau jour de fermeture, au lieu du lundi. Perdu ! Le dôme aux 27 pétales ne sera photographié que derrière les grilles d'entrée.
Ensuite, droit sur le Qutub Minar, là encore 250 roupies l'entrée, cela devient le prix normal des entrées pour les étrangers, environ 4 euros, alors que les Indiens ne paient que 5 roupies. Imaginez la tête des Américains si on leur faisait payer l'entrée du Louvre 450 euros et nous 9 euros... Mais on peut découvrir le site depuis le jardin archéologique qui le jouxte, actuellement en réfection, ce qui signifie une prochaine entrée payante. On se faufile à travers les deux battants de l'immense portail lâchement fermés par une énorme chaîne et on rejoint un lieu encore sauvage et peu protégé des inévitables graffitis des jeunes Indiens amoureux ou des bandes de copains voulant laisser pour l'éternité le souvenir de leur voyage scolaire. Des mausolées, toujours sur le même modèle, laissent entrevoir leur ancienne magnificence par les petites mosaïques vernissées bleues, jaunes et vertes organisées en étoiles et en entrelacs géométriques, rescapées des descellements touristiques grâce à leur hauteur, même si de partout des panneaux "prenez soin de votre patrimoine" laissent augurer d'une petite conscience administrative. De là, on admire l'immense tour de 72 mètres aux trois premiers étages en grès rouge avec des bandeaux d'arabesques ciselées et les deux étages suivants en marbre blanc.
Retour sur le centre ville où le seul bâtiment qui nous intéresse est un restaurant chic à la climatisation parfaite !

dimanche 26 juillet 2009

Affaires à suivre...

L'éclipse a été l'événement vraiment remarquable pour l'Inde, les journaux locaux, nationaux, les quotidiens et les hebdomadaires, tous ont fait leurs gros titres sur la lune et le soleil, la vente incroyable de lunettes specifiques, l'autorisation des gurus pour voir le phénomène, même si ensuite les habitudes de prendre un bain de purification dans le Gange pour enlever le mauvais sort ont été conservées. L'Inde a perdu un peu de supersitition pour gagner en observation et en curiosité.

A Delhi nous avons rencontré Avani, un homme qui s'occupe de commerce équitable pour les artisans tisserands et il nous a fait rencontrer une jeune styliste et dessinatrice sur tissus absolument passionnée par toutes les techniques traditionnelles de tissage, teinture naturelle aux plantes, impression sur tissu avec des blocs en bois sculptés. Il reste encore quelques familles qui travaillent de cette façon près de Jaisalmer et dans le Gujarat, plus au sud-ouest du Rajasthan. Bonne occasion de nouvelles découvertes !
Le groupe rentre en France demain et je repars sur Jaisalmer... avec quelques projets en tête dont celui de trouver ces familles de tisserands.
Affaire à suivre.

mercredi 22 juillet 2009

Eclipse totale, succès total !

Aujourd'hui, 22 juillet à Bénarès, lever du soleil à 5.09, lever du groupe à 5.00 pour voir sur la terrasse de l'hôtel nos chances de voir l'éclipse. Brumes matinales, rien de dangereux, pas de gros cumulus s'accumulant dans l'atmosphère, après les grosses pluies d'hier soir, on pouvait craindre...
Nous changeons donc d'hôtel et de terrasse afin d'avoir une vue sans obstacle sur la rive Est du Gange. A 5h45 nous sommes tous là avec le cinéaste de la télé pour le journal de 13 h sur TF1 avec qui nous sommes depuis hier après-midi, à attendre que le soleil sorte des nuages. Nous venons de rater le tout premier contact de la lune avec le soleil, mais ce n'est pas grave... On voit bien l'amorce maintenant et la lune arrive par-dessus et va manger lentement le soleil pendant presque une heure.
Dans la rue, déjà à 5.30 une foule dense est là. Tous les journaux, la TV, avaient annoncé l'événement et cette fois, au lieu de se terrer dans leur maison par crainte d'un malheur, les moyens de communication modernes ont fait leur devoir d'éducation et les gens sont moins superstitieux et plus curieux. Pas de bain rituel sur notre bout de Gange, pas de prières, pas de fleurs ni de mains jointes. Juste le regard et l'attente, distinguer le cercle lumineux de l'autre côté du Gange qui monte doucement dans le ciel bleu, persillés de petits nuages légers. Du haut de notre terrasse on entend la rumeur monter des berges.Photo Joël Robic
Les nuages cachent l'amorce de la lune commençant à mordre le soleil puis tout se dissout et le festival commence, les yeux cachés sous nos lunettes nous observons cette descente de la lune quasiment à la verticale, sur le disque solaire. La sensation physique est bien différente de celle de l'an dernier, en Chine, où la lune arrivait par la droite et glissait doucement vers la gauche comme un doux baiser. Là, cela devient plus glouton et plus intérieur, quasiment anthropophage. Sur la terrasse à côté une équipe de photographes indiens clament avec excitation : plus que six minutes.... plus que deux minutes... et puis ça y est ! tout devient obscur, la lune couvre totalement le soleil, c'est superbe ! Tout le monde en a la chair de poule... Cette année comme je ne suis pas les yeux rivés sur l'appareil photo, je profite au maximum du miracle de la nature et c'est vraiment excitant ! Nous attendons maintenant le diamant, le moment où la lune amorce la descente et laisse passer l'espace d'un éclair une extraordinaire lumière, grosse comme un diamant, qui est étincelant cette année ! Gagné sur toute la ligne !
La foule sur les ghats en dessous de l'hôtel laisse sourdre une gigantesque rumeur, et va prendre un bain dans le Gange pour se purifier. Sur les ghats principaux, plus loin au nord, la foule est immense et une vieille femme va tomber à l'eau et perdre la vie, enroulée dans son sari. Pendant encore une heure des cohortes de mendiants vont recevoir des poignées de riz, cadeau d'usage de la population pour les pauvres à cette occasion spéciale et repartiront avec leurs sacs pleins et souvent des habits d'occasion donnés par les femmes plus riches. Le sol, quelques heures plus tard sera jonché de grains de riz léchés par les vaches et les chèvres et de guenilles crasseuses laissées sur place.Photo Joël Robic
Le cinéaste est emballé, il faut maintenant qu'il fasse très vite pour envoyer le reportage pour les nouvelles de 13 h sur TF1, nous verrons ça plus tard... et nous fêtons ça avec un grand verre d'eau minérale, pas d'alcool autorisé dans une ville sainte... Mais le coeur est bien au champagne !

dimanche 19 juillet 2009

Taj Mahal

En route pour cette petite merveille qu'est le Taj Mahal, et au passage, nous nous arrêtons vers les fameuses carrières de marbre qui ont servi à sa construction et chez les tailleurs de pierre.
Puis bonne nouvelle, aujourd'hui : admiration gratuite de ce monument mondialement connu ! Sûr, 12 euros d'économie sur l'entrée (oui, ils ont compris que tous les touristes étrangers venait voir ça, donc inutile de se priver pour augmenter les prix !) c'est déjà sympa, mais en prime et un dimanche soir, des centaines, sinon des milliers d'Indiens sont venus faire leurs dévotions devant le mausolée de Mumtaz Mahal. Saris colorés, douce odeur des frangipaniers, chaleur du marbre sous les pieds et queue immense serpentant autour des pierres si finement incrustées de cornaline, malachite, d'onyx et lapis-lazuli. Merveilleux coucher de soleil sur les minarets élancées de la mosquée et la foule de nouveau, dense, vivante pour la fête de Shivaratri demain.

samedi 18 juillet 2009

Petits papiers

Photo Joël Robic
Sanganer, petit village dans la banlieue de Jaipur, possède un magnifique temple jain du XIe siècle et est aussi connu pour ses impressions sur tissus à l'aide de blocs et ses fabriques de papier fait main. Pour les impressions sur tissus, ce n'est pas la bonne saison, les tissus imprimés étant séchés dehors sur des claies, la moindre goutte fait ressembler le tissu à une actrice qui pleure et dont le rimmel fond doucement sur les joues. Nous avons donc fait nos dévotions auprès des 24 tirthankaras jains puis avons visité une des plus importantes fabriques de papier. Quatre usines dans le village, 1200 ouvriers travaillent à la fabrication, la découpe, la confection des divers objets réalisés à base de papier : carnets, album photos, cadres divers, belles enveloppes et papier à lettres incrusté de fleurs naturelles ou bien de fils d'or ou d'argent, papier de soie et coton, papier décoré pour les sacs des magasins de luxe parisien... 1550 kg de beau coton blanc sont utilisés chaque jour pour fabriquer quatre tonnes de papiers variés. Le coton arrive des usines de textile en lambeaux, toutes les chutes sont utilisés et triées à la main, puis hâchées menu. Ensuite, tout part dans un grand bac plein d'eau avec un hâchoir qui continue de malaxer, mixer, hâcher pendant six heures jusqu'à obtenir une pâte épaisse. Pas de solvant, ni chlore, ni produit chimique quelconque. Cette pâte est ensuite versée sur des cadres métalliques de la dimension de la feuille, égouttée, pressée, séchée une par une sur un étendage avec des pinces à linge. Ils font aussi du papier de couleur, avec des teintures naturelles, chaque couleur pouvant se décliner en 50 nuances, au total, quatre mille nuances possibles...
C'est une usine qui depuis très longtemps respecte l'interdiction de faire travailler les enfants de moins de 18 ans et c'est clairement affiché, petite pub gratuite pour eux. Heureusement car déjà pour les adultes les conditions de travail sont assez difficiles, voir les photos ! Mais que font les syndicats !!
Je n'ai pas pris mon appareil photo... Les photos d'Inde cette fois sont prises par Joel Robic, grand professionnel de cadrans solaires. Allez donc faire un petit tour sur son site : http://www.cadrans-solaires.fr/

vendredi 17 juillet 2009

Le Fort d'Amber

Le Fort d'Amber vu du fort de Jaigarth, photo de Joël Robic Enfin la pluie, comme quoi le temps est toujours un sujet de conversation banal et bien venu partout à travers le monde ! Mais ici la pluie brutale et courte pendant deux brèves ondées cet après-midi, nettoie la poussière, offre aux arbres un vert étincelant et brillant qui pétille devant les gros nuages gris qui filent doux devant le bleu léger qui les lézardent.

Visite du fort d'Amber et du fort militaire qui se tient derrière l'autre colline et qui le domine. Le paysage est superbe. Les 17 km de murailles bordant les alentours du fort commencent à prendre tournure grâce aux petits ânes gris portant pierres et sable pour conforter les escaliers (de bien braves marches de 38 cm de haut en moyenne que j'ai commencé à escalader ce matin pour aller sur la ligne de crête en face du fort. On la voit se dessiner sur la photo pour monter vers deux petites tourelles d'où la vue est splendide, d'un côté sur Jaipur, de l'autre sur le fort d'Amber) et aux jeunes garçons qui font les travaux, doucement, en prenant leur temps, mais à force... tout se fait.

jeudi 16 juillet 2009

chaud, chaud

Photo Joël Robic
Toujours pas de pluie, ou alors nous passons à côté... comme aujourd'hui où ce matin avant de partir sur Jaipur nous avons vu cette photo étonnante dans le journal local d'un gamin sautant du toit d'une voiture lui servant de plongeoir dans une rue de Jaipur, pas loin de notre futur hôtel... de quoi avoir quelques sueurs chaudes quant à notre arrivée prochaine. Et puis non, rien de rien, même pas la moindre coulée de boue en arrivant dans la ville. Dans les campagnes environnantes, déjà quelques friselis verdissant laissait présager de prochaines cultures à condition que les gros nuages noirs ne se bousculent pas trop pour laisser la place au bleu ensoleillé comme aujourd'hui. Donc la chaleur est toujours d'actualité, comme Sarko en première page du journal local en hindi qui serre affectueusement la main du Premier Ministre indien pour le 14 juillet.

lundi 13 juillet 2009

Mal de dents

et oui, ce sont des petits bobos qui n'arrivent pas qu'aux autres... et les souvenirs lointains d'un arracheur de dents sur la place du marché de Jodhpur ou encore plus récemment dans un petit recoin de village au fin fond du Spiti (Ladakh) où, chaque fois, la jeune femme manquait s'évanouir, car bien sûr, pas d'anti-douleur, aucun anesthésiant... et il s'agit de tenir bon quand tout le monde regarde autour ! m'avaient fait passé en prévision juste avant mon départ chez ma dentiste qui m'avait pourvu en antibiotiques au cas où... Et ce qui ne devait pas arriver, survint... Surtout ne pas attendre pour prendre les antibiotiques, éviter le pire, donc, amatrice d'homéopathie et d'autres remèdes ayurvédiques (médecine traditionnelle indienne), me voici à avaler mes cachets et prendre rendez-vous à Jaisalmer.
Et là, heureuse surprise, cabinet moderne, fauteuil confortable, et jeune dentiste, un grand jeune homme brahmane et cultivé, fort sympathique. Pas de problème, comme il est de tradition en Inde, c'est toujours "no problem", mes antibiotiques étaient complètement inutiles, il me donne d'autres cachets (aïe aïe aïe, encore !) adaptés cette fois çi, me déleste gentiment de 500 roupies parce que je suis touriste, et me promet que la prochaine consultation sera gratuite (super !).
J'irai donc vérifier ça fin juillet lors de mon retour dans cette ville dorée...

samedi 11 juillet 2009

Les bottes de sept lieues

Photo Joël Robic
Et HOP ! par un grand coup de baguette magique et grâce à tous nos merveilleux moyens de transport planétaires et polluants (ce n'est plus guère écologique de prendre l'avion de nos jours...) mais comment passer du cercle polaire arctique au tropique du Cancer aussi rapidement ? ou de la doudoune-coupe-vent au ventilateur-climatiseur-eau glacée, sans forcément se balancer en montgolfière pendant trois mois ? Bon, je fais donc acte de contrition et vous envoie du désert du Rajasthan des bouffées de vent délicieusement brûlantes.
Depuis notre arrivée à Delhi le 7 juillet au petit matin (un petit groupe du Cevied dont je suis l'accompagnatrice), nous sommes plongés dans une chaleur de four, la campagne pour aller dans le Rajasthan se prépare à recevoir la bénédiction du ciel, mais elle se fait attendre dans cette partie de l'Inde cette année...
Les derniers labours sont faits, on admire les beaux sillons dans la terre qui a déjà reçue une toute petite pluie la semaine précédente pour dire de commencer à verdir de plaisir. Bien sûr, l'arrivée de la mousson fait toujours la une des journaux indiens et là, on commence à se faire un peu de souci pour les semences et la nourriture pour les bêtes. Au 6 juillet, la mousson en Inde du Nord était en déficit de 44 % dans les états "grenier à blé" du pays, le Penjab, l'Haryana et l'ouest de l'Uttar Pradesh. Pratiquement pas d'averses de pré-mousson dans toute cette partie de l'Inde.
Nous sommes donc arrivés à Jaisalmer dans cette ambiance de 42 degrés à l'ombre. Le soir nous trouvons la terrasse sympathique de mon petit restaurant habituel où Shiva me servait mes petits déjeuners au debut de cette année, située tout au sommet du bâtiment pour trouver un souffle de vent frais. Mais là, et parce que je suis arrivée aujourd'hui, que tout le monde dans le quartier était content de me revoir - mieux vaut être célèbre à Asani road (petite rue de Jaisalmer) qu'inconnue à Lyon ! - en me disant que mon retour allait porter chance, tout a changé... Du fond du desert, le ciel vire d'un bleu délavé à un jaune sale, ce qui signifie qu'il est chargé de sable... Le vent se lève et Shiva ramasse précipitamment les salières et les serviettes en papier disposées sur les tables avant que le vent de tempête ne les transforme en petites bombes et en papillons multiformes. Nous essayons de nous cacher dans l'escalier, derrière des piliers pour éviter le marchand de sable et nous endormir avant d'avoir goûté aux délicieuses aloo paratha, les sortes de crêpes à la pomme de terre que j'adore. Après le sable, la pluie, oui, miracle, un gros nuage de pluie qui va faire tomber la température d'une bonne dizaine de degrés, ouf, à 35 on trouve qu'il fait délicieusement frais ce soir, soudainement... Et puis, cerise sur le gâteau, un feu d'artifice naturel illumine un décor de théâtre fantastique pendant plus d'une demi-heure. Le profil de la forteresse se découpe en noir -car bien sûr, il y a une grosse panne de courant, non, je veux dire que pendant le spectacle on a éteint toutes les lumières...- sur un ciel zébré d'éclairs fantastiques qui parcourt le ciel en flashant comme pour les stars au festival de Cannes. Mais nous sommes au premier rang et je suis excitée, c'est la première fois, la première pluie à Jaisalmer...photo Joël Robic

dimanche 5 juillet 2009

encore un, le dernier

A la sortie du Nordfjord, un bateau suit le nôtre tranquillement et sa fumée, toute légère (restons romantiques...) qui s'élève sous le soleil de presque minuit, me fait rêver aux croisières des grands explorateurs nordiques.

et les petits moutons, sautant sur le gazon...

et dans les Lofoten, il y en a même qui sont sur les toits ! Les Norvégiens ont compris depuis longtemps que d'avoir un toit "écologique" recouvert d'herbe était un isolant thermique idéal. Mais il faut éviter aussi que la végétation ne devienne trop abondante, que les arbres y poussent abîmant la toiture... et ici, sous leur petite maisonnette construite sur le toit, les moutons paissent tranquillement. On les monte et on les descend régulièrement, le toit est entretenu et les moutons, qui ont déjà le pied marin, acquièrent le pied alpin !

samedi 4 juillet 2009

Le poisson

Les îles Lofoten sont connues pour leurs sécheries de poissons. La pêche annuelle au cabillaud, qui deviendra la morue, est vraiment typique de ces îles et les pêcheurs occupaient de janvier à mars de petits cabanons en bordure de mer, les rorbuer. Avec la disparition de la pêche saisonnière au profit de la pêche hauturière, ces petites maisons, souvent de couleur rouge (il parait qu'avant c'était peint au sang de baleine...), sont devenues des locations confortables pour touristes. Mais jusqu'à fin juin, la morue pend toujours aux séchoirs traditionnels.
Après, c'est trop tard pour voir toutes les têtes de morue qui ouvrent leur gueule pleine de petites dents acérées et qui vont finir comme plat principal en Afrique... il va faire trop chaud et les mouches arrivent alors.

vendredi 3 juillet 2009

les îles Lofoten





hop ! hop ! quelques photos en vitesse de ces superbes îles avant que je reprenne mes valises pour partir de nouveau en Inde !!
Entre le froid et le chaud, à Lyon en ce moment les Dialogues en Humanité... un programme extra pour se motiver pour agir !

jeudi 2 juillet 2009

Les grosses bêtes de l'Arctique



Petit tour au musée de Tromso, avec des phoques barbus tout mignons et qui adorent se faire gratter le dos ! il y a aussi de gros nounours qui font semblant de dormir alors qu'ils sont ... empaillés ? mais tellement réels ! et puis un peu plus haut dans le Spitzberg, un ensemble d'îles appartenant à la Norvège et situé bien au-delà du cercle polaire, on a retrouvé également des fossiles des équivalents jurassiques des baleines : les ichtyosaures et plésiosaures. Ces reptiles géants hantaient les mers de l’ère secondaire. Les seconds ne disparurent qu’à la fin du crétacé, en même temps que les dinosaures.
Et là, je me dis qu'à cette époque, il devait y avoir une mer gigantesque, car on a retrouvé également un fossile d'ichtyosaure à 10 km de Digne dans les Alpes de Haute-Provence !
Et puis dans un autre genre il y a les rennes. Ils ont beaucoup souffert de la pollution nucléaire de Tchernobyl, le lichen ayant absorbé goulûment la radio-activité, et pas que de Tchernobyl d'ailleurs...