dimanche 28 avril 2013

Sicile, arrivée à Palerme


Sicile – Palerme

L’arrivée à Palerme se fait presque sous le soleil, un peu voilé, mais le temps est doux. Notre hôtel est légèrement en périphérie et le spectacle affligeant de tonnes d’ordures jonchant les trottoirs font penser à la grève des éboueurs marseillais.
Dure l'arrivée à Palerme !
 Mais bien vite la beauté de cette ville où se sont mélangés hardiment Grecs, Romains, Byzantins, Normands, Arabes et autres Espagnols nous fait oublier la saleté. Les visites incroyables du premier jour nous invitent à savourer le côté crème chantilly et bébés angelots des oratoires baroques comme le merveilleux tableau à Abatellis d’Antonello de Messine d’une annonciation où seul se présente le portrait de la Vierge sous un grand voile bleu. Elle a un petit regard en coin avec la main droite qui se soulève. Et chose incroyable par ces infimes détails elle nous fait sentir la présence de l’ange derrière elle et la sensation où elle se dit « il m’arrive quelque chose »…(photo interdite)
l'église Santa Maria de Valverde

Le Christ Pantocrator de Valverde, la plus grande icône byzantine du monde
Plein de photos incroyables de ce baroque sicilien que j'espère mettre en ligne quand j'aurai une connexion plus tenace !

mercredi 24 avril 2013

vendredi 19 avril 2013

Couleurs pour faire venir le soleil

Superbes poivrons sur l'étal du marchand de légumes à Calcutta
De retour à la maison, ça y est, mais avant de repartir la semaine prochaine pour... la Sicile !
Voyage culturel, alors à bientôt pour Messine, Agrigente, Syracuse, Palerme...

samedi 13 avril 2013

La fabrique de thé


La fabrique  
Voir aussi sur ce même blog en complément : la fabrication du thé, article du 28 janvier 2012 pendant notre dernier voyage au Kérala.
A l'entrée de la fabrique, un panneau récapitulant les points obligés pour travailler ici : prendre sa douche quotidienne, avant d'entrer se laver les mains et les pieds, ne pas mâcher de chewing-gum ou de "pan" (la "prise" indienne, feuille de bétel qui enveloppe divers ingrédients avec parfois du tabac), pas de lésion de la peau, pas de bijou, pas de parfum...
le panneau de recommandations à l'entrée de la fabrique
Nous suivons notre camion plein de sacs ramassés aux points de pesage jusqu’à la fabrique de thé. Ils sont versés immédiatement sur une immense plaque trouée où passe de l’air et les feuilles, toutes répandues à la main, vont ainsi prendre le frais pendant quelques heures ou une journée, tout dépend de la température et du taux d’humidité de l’air ambiant. 

les feuilles fraîches sont disposées manuellement sur d'immenses supports aérés
Ensuite ces feuilles seront de nouveau remises dans ces sacs pour être transportés dans un autre bâtiment. 

après l'épandage les feuilles sont remises en sac et transportées dans
le lieu de traitement
l'arrivee des feuilles dans la "zone humide" et apres c'est "secret defense" !


En fonction du type de feuilles ramassées et du lieu de ramassage, ces feuilles vont avoir des destinations différentes. Soit cela va être de la catégorie normale soit la catégorie appelée « orthodox » qui sera exclusivement réservée à l’export : très belle qualité d’abord, belles feuilles qui seront conservées en morceaux et non pas complètement hachées comme pour le marché national.
Nous passons d’abord par la partie « zone humide ».
Les feuilles vont donc être acheminées vers des « moulinettes » aérées avec trois passages de suite pour être bien hachées menu. Cette mixture est ensuite mise dans des bassines carrées dont la base est trouée, posées sur un circuit d’air et la mixture est remuée à la main dans chaque bassine. Le but étant de ne jamais faire « chauffer » les feuilles ou la mixture. Ceci entre une heure trente et deux heures : le réglage se fait à dix minutes près en fonction de la température ambiante et du taux d’humidité lorsque les feuilles sont mises dans la bassine.

Après cela cette mixture est acheminée par des tapis roulants vers des séchoirs pour réduire leur taux d’humidité de 22 % à 4 ou 5 %. A la sortie du séchoir, il y a toute une série de trieurs de la mixture séchée avec des extracteurs de fibres afin qu’il ne reste absolument aucun minuscule débris de bois ou d’autres fibres autres que le thé.
Les poudres de thé sont triées un nombre important de fois et passent dans des rouleaux chauffants pour finir de sécher le thé. Puis ces poudres sont réparties en fonction de la taille, en, par exemple Broken Pekoe, Pekoe Fennings, Pekoe Dust, ces deux dernières étant les préférées des Indiens car cela donne une poudre très fine et une liqueur bien plus forte. Les occidentaux n’aiment guère ce thé qui doit être bu plutôt avec du lait et des épices, bref, à l’indienne !

Le thé « orthodox » lui a une « ligne » de fabrication complètement à part mais suit le même processus général sauf que les feuilles ne sont pas hachées menu et que le taux d’humidité doit être baissé jusqu’à 3 %.
Toutes les poudres sont ensuite envoyées dans de grands conteneurs par catégories. On peut ensuite mettre en sac, 37 kg pour le marché indien et 28 kg pour le marché international, principalement l’Angleterre et l’Allemagne.
Chaque jour, toutes les catégories de thé sont testées au goût et à la couleur par les « taste-thé » (comme les taste-vin) maison et un échantillon de chaque catégorie est envoyé tous les jours à Calcutta à la maison mère pour être testé également. Le thé fabriqué ici est un thé fort en goût et en couleur !
Tous les matins, il faut goûter (et recracher !)
Conseils de professionnel : achetez votre thé en petite quantité pour qu’il soit le plus frais possible car il perd tous les jours de sa qualité et si possible utilisez le dans le mois qui suit l’achat… Inutile donc, si vous êtes amateur de faire des provisions !

dimanche 7 avril 2013

Week-end indien


Si un jour des amis Indiens fort bien intentionnés et chez qui vous êtes invitée pour un long séjour vous propose pour le prochain week-end une sortie « nature » dans un parc proche, avec une nuit en bungalow dans la forêt pour assister dès cinq heures du matin au réveil des oiseaux, surtout considérez cela d’abord comme une invitation à rêver pendant quelques jours : un week-end idyllique entre amis, une soirée sympathique avec peut-être un petit feu dans la cheminée, supportable le soir ici même en avril, un grand lit sous la moustiquaire façon « Out of Africa » ou tout autre film où l’on joue la gentry britannique dans les colonies.

La réalité sera tout autre. Ne soyez pas déçue, car vous aurez bien rêvé avant ! Et la satisfaction n’est pas dans la destination mais dans le voyage, réel ou virtuel.
Le vendredi vous apprendrez que finalement vous ne partirez que le dimanche matin probablement que la nuit en bungalow était trop chère et on vous dira le samedi soir que le départ se fera à 6 h 30 parce que de toute façon les oiseaux sont partis depuis début mars. Et ce dont vous ne vous doutiez pas c’est que le maître des lieux et son assistant qui habite aussi dans le bungalow se feront une petite soirée sympa entre copains au club du coin jusqu’à trois heures du matin, que votre amie passera la soirée vautrée sur son lit à regarder son feuilleton préféré à la télé et que vous dinerez en tête à tête avec vous-même. Mais les chapatis étaient bien chaudes et les légumes pas épicés.

Le dimanche matin vous avez mis votre réveil à cinq heures trente afin d’être tranquillement à l’heure, vous cherchez un fruit sur le buffet, buvez une boisson chaude et préparez le sac. Comme vous voyez que rien ni personne n’a bougé, vous vous préparez des toasts beurrés. Voyant cela votre amie trouve que c’est une excellente idée et elle en fait autant. Et le temps passe, il est six heures trente bien dépassés. Votre amie décide enfin d’aller mettre son sari dans la salle de bains. Le départ se fera gentiment à l’heure indienne c’est-à-dire à sept heures trente. Après tout, les oiseaux migrateurs sont déjà partis depuis longtemps et on ne va pas leur voler après.

Vous partez donc en direction de ce fameux parc national de Dibaru Saikhowa. Bon point, un guide vous attend au parking d’arrivée et vous emmène en bateau. Celui-ci prend l’eau, votre amie prend peur car elle ne sait pas nager, mais pas de problème. 
paysage du parc
Le guide connaît tous les coins du parc pour voir les oiseaux qui ne sont plus là, vous l’avez compris, mais vous aurez quand même la chance de voir virevolter trois martins pêcheurs au-dessus de l’eau et un oiseau qui vous montrera dans un vol rapide ses belles ailes lustrées bleu nuit.
Sur cette immense rivière, la Luhit, affluent du Brahmapoutre, des dauphins remontent et le guide vous fera patienter dans un lieu où ils sont sensés venir. Pas de chance, vous avez beau siffler, imaginer le chant des sirènes et les appeler télépathiquement, personne au rendez-vous. Mais vous les verrez par chance dans un autre endroit et ils seront trois à faire des sauts pour vous montrer leur dos rond.
Un abordage sur une île un peu plus tard vous fera découvrir un grand banyan, cet arbre qui replante ses branches et qui refont des arbres et qui replantent leurs branches et tout ça s’entrelace, se noue, se ramifie de partout. Bel arbre dont la frondaison s’étend très largement et qui vous permet de retrouver quelques souvenirs d’enfance sportive avec vos amis tout aussi intéressés pour grimper dans les entrelacs, même en sari !
une Indienne en sari sait tout faire, même grimper aux arbres !
les pêcheurs du dimanche !
Des pêcheurs glissent sur leur barque fine, leur ligne à la main, un carrelet se distingue sur une petite île à côté d’une petite tente, une barque proche et un vélo couché sur le sable. Pas facile d’aller faire ses provisions à la ville en face !

le carrelet, en ayant épuré la photo pour garder les lignes principales, sur sa petite île
Cette matinée vous aura finalement fait découvrir cet immense étendue d’eau, bien peu touristique à cette époque, mais qui peut donner une petite idée de ce que peuvent être les ramifications du Brahmapoutre qui court vers le Bangladesh pour terminer en immense delta.

ambiance particulière...
Et comme toute bonne journée, cela se terminera par un repas sympathique dans un « resort » chic, le seul du coin d’ailleurs, où vous pouvez nourrir les poissons du bassin dans le parc en demandant de la nourriture à la réception ! 
les canards ont une tête bizarre (?)
Les Indiens se font photographier parmi les fleurs et les canards et les enfants sur les balançoires. Au retour, vous vous arrêterez au marché de Tinsukia, la grande ville proche, avec le plaisir d’admirer les saris brodés d’Assam dont la soie est célèbre (au moins en Inde !). Les immenses plantations de thé vous accompagneront ensuite jusqu’à votre bungalow avec des routes abominables où il faut zigzaguer entre les marmites, les trous, les effondrements dès que vous avez quitté la partie « oil » pour entrer dans la partie « garden ». En effet, la ville où vous habitez, Duliajan, est une « oil township », de grandes raffineries de pétrole côtoient de loin les jardins de thé et les routes pour le pétrole sont grandes et goudronnées correctement, celles pour les jardins sont à faire en 4x4 ! Et vous avez deux sortes de véhicules : ceux qui sont « on oil duty » et les autres plus écologiques : « on green leaf duty » !

samedi 6 avril 2013

Une journée de cueillette : le matin

Comme  mieux vaut une photo que des pages d'explication, voici illustrée une journée de ramassage dans un domaine de thé. D'abord la matinée.
Il est 7 h 20 et je suis les cueilleuses qui savent la veille au soir
quelle partie du domaine elles doivent cueillir le lendemain matin.
petit à petit les femmes se regroupent
et elles viennent se positionner devant une rangée
elles sortent de leur corbeille un grand tablier de plastique qu'elles se mettent
autour de la taille pour éviter de se faire déchirer leurs vêtements par les
branches des théiers, très dures
quand elles arrivent le contremaître leur donne à chacune un petit
bâton qui leur indique la hauteur à partir de laquelle il faut ramasser
le "flush" (bouton+2 feuilles) à partir de la dernière taille.
et après, au travail !
rapidité et concentration...

Quelques retardataires arrivent en vitesse (elles ont droit à 10 min)
mettent leur tablier et vont rejoindre les buissons
Après, il faut avancer, avancer...
et terminer la parcelle dans la matinée. Mieux vaut ne pas
regarder tout de suite au bout !

Une journée de cueillette : l'après-midi

Après avoir travaillé une bonne matinée et fais une pause pour leur déjeuner, nous voici repartis sur une autre partie du domaine pour le ramassage de l'après-midi, jusqu'à 15 h 30. Il y a une plage de quinze minutes supplémentaires pour celles qui veulent encore ramasser un peu plus pour atteindre leur quota ou faire un ou deux kilos de plus.
et c'est reparti pour une rangée !


les corbeilles en osier sont vidées dans des sacs aérés pour
éviter que les feuilles chauffent. Le sac pèse ici une bonne
dizaine de kilos.
les sacs sont mis à l'ombre des théiers en attendant la fin
de la journée (sans oublier l'inévitable parapluie !)
A 15 h 30 la majorité des cueilleuses s'arrêtent et vident leur corbeille dans leur sac
elles s'aident toutes pour mettre leur sac sur la tête, en règle générale cet après-midi
ils font entre 10 et 15 kg
quelques une restent encore et cueillent à toute vitesse les petites feuilles

les femmes partent à la station de pesage située près de l'école primaire

la queue pour le pesage des sacs
le peseur entre le numéro d'enregistrement de la personne
la machine affiche le nom et enregistre le poids du sac
les sacs personnels sont ensuite vidés dans de plus grands sacs
les feuilles sont rapidement entassées et bourrées dans les grands sacs
puis les sacs sont chargés dans un camion à claire-voie pour partir
tout de suite à l'usine
La suite : l'usine et le traitement des feuilles au prochain numéro !

vendredi 5 avril 2013

Les "tea-gardens" en Assam

tous les domaines sont classés, répertoriés afin de faciliter le planning annuel de la
cueillette

A l'arrivée dans le domaine, des dizaines de cueilleuses qui s'activent,
telles des fourmis

Je suis dans une région appelée « South Banks of Brahmapoutra », les rives sud du Brahmapoutre. C’est une région au climat plutôt tempéré sauf en mai juin où la température monte jusqu’à 40°C mais la singularité est que la pluie est présente quasiment toute l’année. Il pleut en ce moment énormément la nuit, avec des orages, du tonnerre et une pluie forte et dense, alors que la journée voit plutôt passer de petites averses avec parfois juste le temps d’aller chercher son parapluie. Le soleil, le ciel couvert, l’averse, alternent sans qu’on sache vraiment dans quel ordre cela va arriver ! La mousson se manifeste en juillet août et il faut voir la profondeur des drains le long des domaines de thé pour comprendre qu’il doit pleuvoir intensément.

Accrochés aux arbres, les parapluies ne sont pas loin en cas
d'averse inopinée !
Les « jardins » de thé ont une durée de vie moyenne de quarante ans et si le jardin donne bien avec une bonne qualité, cela peut aller jusqu’à soixante ans. Ensuite les pieds sont arrachés et la terre est mise en jachère avec des plantations d’herbes appelées « Guatelama grass » et qui sont des plantes qui réhabilitent le sol pendant deux ans. Ensuite on peut replanter des plants de théiers. Il y en a cinq catégories qui ont des propriétés différentes, résistance aux maladies, présence en tanins, etc et qui sont mixés au niveau des plantations. Pendant trois ans ces plants sont taillés à des hauteurs déterminées au cm près et on veille à ce que les rejets du centre ne soient pas prioritaires afin d’élargir le plus possible le bosquet. Le travail de la taille s’effectue pendant les mois d’hiver de janvier à mars en dehors de la saison de ramassage des feuilles. Les hommes viennent tailler très tôt le matin à partir de 4 h 30 car avec l’humidité de la nuit le bois est plus souple et le travail va plus vite.
comme pour la taille de la vigne, la taille du théier requiert compétence
et professionnalisme
Pendant ces trois mois on s’occupe également du nettoyage des tranchées et des drains, on fait le nettoyage des buissons, on installe le compost dans les allées avec les branches coupées en petits morceaux pour éviter de laisser pousser l’herbe.

l'attaque des chenilles !
l'araignée rouge, quasiment invisible à l'oeil nu mais qui fait des ravages

l'helopeltis est passé par là

un autre type d'insecte, le thrivs, qui abime la feuille
On s’occupe quasi quotidiennement de la santé des bosquets, on surveille très attentivement si les feuilles prennent de la maladie avec trois insectes principaux : helopeltis (sorte de moustique qui suce le jus de la feuille), red spidder (araignée rouge), looper (sorte de chenille qui dévore la feuille). On plante alors un petit piquet à l’endroit du bosquet atteint, avec un petit papier, blanc, bleu ou jaune en fonction de la maladie et on viendra mettre de l’insecticide.

les petits drapeaux indiquant les zones à traiter en fonction des maladies
Les feuilles à cet endroit devront attendre une semaine avant d’être ramassées afin d’obtenir l’homologation pour l’exportation. Si les feuilles sont ramassées avant, elles seront mises à part et réservées pour le marché national ! Donc, n’achetez jamais votre thé indien en Inde sauf s’il est certifié biologique ! Ou alors il faut demander la qualité « export » qu’on ne trouve que rarement. 

le long des routes, ces grosses touffes d'herbes odorantes qui repoussent les
insectes. On voit également bien le drainage le long du chemin.
Le long des domaines on peut observer des touffes d’herbe qui sentent la citronnelle et qui sont là pour éviter aux insectes de pénétrer dans les bosquets de thé.
Ce domaine doit répondre à certaines normes de qualité très strictes pour obtenir les meilleurs labels et en ce moment afin d’améliorer encore le niveau de qualification, le fils de mon amie met en place des normes de sécurité pour les travailleurs au niveau de l’épandage des insecticides avec obligation de passer dans un «sas» où on laisse ses propres vêtements, on passe une combinaison spéciale, puis gants et masque, avant de récupérer son arrosoir d’insecticides, lavé après chaque utilisation.

La même chose au retour avec douche avant de reprendre ses vêtements. Les travailleurs ne sont pas contents car cela leur prend du temps en plus et l’argument est que « mon grand-père, mon père faisait déjà comme ça » ! Toute une éducation qui doit se faire au niveau de la prévention pour une meilleure santé de la personne et de son environnement. La même chose pour le travail avec les engrais, avoir des grosses chaussures et des gants alors qu’ils travaillent en tongues avec les mains nues. Les engrais sont composés de potasse, de dolomite (calcium) et d’autres ingrédients en fonction des analyses du terrain, afin de l’équilibrer.
La cueillette de mars à mai est ce qu’on appelle le premier flush. A partir de mai, c’est le deuxième flush, qui donne le meilleur thé. Après de patientes recherches, on a trouvé que pour du bon thé il faut ramasser ce « flush » : le bouton et les deux premières feuilles, car ce sont les plus riches en tanin (30 % pour le bouton c’est à dire la feuille non déployée). Toutes les semaines et à un jour donné, chaque partie du domaine est ramassée avec uniquement ce bouton et les deux premières feuilles. Il faut 3 à 4 semaines pour former cet ensemble. Il faut donc bien faire attention à la cueillette de ne prendre que ce qui est valable.
Durant la saison humide la teneur en tanin est moindre. De même s’il y a trop d’ombre. Les arbres plantés dans les jardins donnent de l’ombre légère, suffisamment pour que les buissons ne soient pas brûlés par le soleil et pour que les cueilleuses puissent profiter un peu de l’ombre au cours de leur cueillette.
en pleine cueillette

L’ensemble du domaine est découpé en parties inégales en fonction des dates de replantation. Le manager, aidé de trois aides ici savent exactement quelle partie doit être ramassée, si les feuilles sont denses ou pas et le nombre moyen de kilos à ramasser est fixé en fonction. Ce matin nous étions dans une nouvelle partie avec de jeunes pousses pas très denses et le minimum requis était de 17 kg pour la journée, alors que pour les buissons plus vieux et plus denses, c’est 24 kg. Ce sont des cueilleuses très majoritairement car elles sont plus patientes et plus soigneuses que les hommes pour ramasser les feuilles. En moyenne sur une année, une femme ramasse dix kilos de feuilles de plus qu’un homme par jour. Dans chaque partie du domaine des sortes de « lieutenants » sont là pour surveiller le travail, indiquer les zones, veiller au bon déroulement de la cueillette. Ce matin, trois jeunes filles ont été renvoyées car visiblement elles ne travaillaient pas trop… et on ne leur comptera qu’une demi-journée de travail.
Si on est malade, il faut aller au dispensaire du domaine et se faire faire un certificat qui permettra de percevoir son salaire minimum, dans une limite de quatorze jours par an.

deux femmes qui se rendent au dispensaire ce matin
Voici donc mes nouvelles observations, acquisitions de connaissance sur le thé jusqu’à aujourd’hui, au moins pour le plus important !