Ca y est, j'y suis, dans les plantations de thé assamaises ! A plus de 2000 km à l'est de Delhi, plus de trois heures d'avion ou 26 heures de train, j'ai atterri à Dibrugarh. La carte ne donne pas la position de l'Assam dans l'état indien mais ça va donner l'occasion de ressortir ce bon vieil atlas...
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la carte touristique de l'Assam, complètement à l'Est de l'Inde |
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j'ai fait des XXX pour indiquer le lieu où je me trouve |
La première saison du riz est terminée ici, la moisson est faite et les troupeaux de vaches paissent tranquillement dans les anciennes rizières. On attend la pluie pour planter de nouveau et faire la deuxième récolte de l'année. Les plaines de thé sont immenses, pas une seule colline ici, tout est plat et le vert tendre des jeunes pousses de thé luisent sous le ciel couvert. Il fait bon, dix degrés de moins qu'à Delhi, on respire bien à 25°, le temps est gris et peut-être va-t-il pleuvoir bientôt ! En fait il pleut tous les jours, par petits instants. La meilleure saison pour le tourisme ici est jusqu'à fin mars, après c'est la pluie jusqu'en octobre.
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le salon-véranda entouré par le jardin |
Je suis dans une belle maison, un bungalow comme avaient les Anglais au début du XXe siècle, meublé d'époque. Le maitre de maison, le fils de mon amie indienne, s'occupe de cette plantation de thé depuis bientôt quatre ans et dirige environ quatre cents personnes qui travaillent dans cette propriété de 200 hectares. Il a fallu apprendre le langage de l'état, l'assamais, car ici l'hindi n'est pas considéré comme langue nationale prioritaire (seulement 2e langue à l'école), et quelques mots des langages tribaux, qui ne parlent pas forcément assamais et qui sont parfois installés ici depuis presque un siècle. Apprendre aussi tout sur le thé, le ramassage, la qualité. Ici on ne fabrique que du thé noir, plutôt fort.
Il a des avantages en nature comme l'eau, l'électricité, le gaz pour la cuisine, le bungalow entièrement meublé d'époque, sept personnes à son service, gardien, cuisinier, jardinier, chauffeur, blanchisseur, homme à tout faire... l'essence pour mettre dans sa voiture et l'organisation de son travail comme il l'entend. Une vie au naturel, il mange les légumes de son jardin, profite de soirées entre planteurs au club du coin, n'a pas le stress ni de la ville ni des horaires. Une vie saine, sans pollution, mais quasiment sans salaire aussi, bien occupée, c'est un choix de vie à faire ! Mais depuis qu'il a ce poste sa plantation a reçu chaque année le meilleur label de qualité.... Ce qui signifie quand même beaucoup de travail !
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le jardinier tond la pelouse... au sabre ! |
Les cueilleuses et cueilleurs gagnent un salaire de base de 90 roupies (environ un euro trente) par jour à condition de ramasser 24 kg de thé, puis ils sont payés une demi-roupie supplémentaire par kilo jusqu'au 27 ou 28e kilo en fonction de la qualité du thé puis ensuite une roupie par kilo supplémentaire. Lorsqu'ils veulent faire de "grosses" journées, ils arrivent à ramasser cent kilos de feuilles de thé dans la journée ! Mais dans cette plantation les horaires de travail sont de 7 h 30 à 15 h 30 avec une heure pour le repas. Si ce sont des cueilleurs "permanents" ils ont droit au logement gratuit avec eau et électricité, à l'école et au dispensaire gratuitement.
Même quand il pleut ils travaillent sous la pluie avec un grand parapluie et un grand tablier qui les protège car ils sont obligés de travailler dans les buissons de thé. Les feuilles sont cueillies exactement une fois par semaine, en fonction des lieux, là c'est le mercredi, ici le jeudi. On ne déroge pas à cette règle car ici on recherche l'excellence et la qualité pour l'exportation uniquement. Le travail se fait sept jours sur sept. Il y a un jour de congé par semaine et on embauche alors des journaliers.
Tout sur le thé, les plantations, la culture, les soins à donner, ce sera dans un prochain article !
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les plantations sont en plaine, le décor change par rapport aux collines du Kérala ! |
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