vendredi 30 septembre 2011

Eloge de la lenteur

Le Kumu Art Museum, étonnant bâtiment, à Tallinn (Estonie) qui accueillait les escargots du 13 mai au 25 septembre 2011.
Dans le dernier Télérama 3220 du 28 septembre, un petit article page 10 intitulé "on bave d'impatience" a déclenché une réflexion : mais... je connais ça ! La photo d'un petit escargot avec un 007 écrit en blanc sur la coquille et équipé d'une puce sur le dos, c'est mon copain ! mais oui, et je l'ai même pris en photo, lui qui a enregistré mon message internet ! Mais comme je n'ai pas terminé mes articles sur le dernier voyage aux Pays Baltes, et que cette petite histoire a eu lieu dans les derniers jours, bien sûr vous n'êtes pas au courant !
Magnifique musée Kumu de Tallinn en Estonie, dans la partie communication, où le visiteur peut tester plein de choses étonnantes comme par exemple faire un voyage virtuel, casque sur les oreilles, et écouter tous les bruits qu'il rencontre en suivant un parcours dans la ville. Il peut lui-même tester un parcours réel et faire son propre enregistrement de bruits et l'ajouter à la banque des sons du musée.
Mais l'idée pour le moins originale et rigolote, et que Télérama nomme "génialement inefficace" c'est le Real Snail Mail, oeuvre de Boredom Research, un duo d'artistes chercheurs britanniques adeptes du "slow art".Les escargots sont partis voir ailleurs s'il y avait de nouveaux messages...
Ce sont de vrais escargots (snail en anglais) équipés d'une puce, qui se déplacent entre des bornes pour récupérer des messages envoyés depuis un ordinateur à côté et d'autres bornes pour les ré-expédier vers les destinataires. Je me suis donc envoyé un petit message personnel en juillet 2011 et il arrivera d'ici quelques mois ou quelques années... je n'ai pas intérêt à annuler mon adresse-mail ! Délai moyen de distribution d'un message : 722 jours !Mais là, si en plus ils se font des bises chaque fois qu'ils se rencontrent, je serai centenaire quand je recevrai mon message !
Les auteurs rejettent le paradigme de messagerie en temps réel, où d'un bout à l'autre du globe si je peux m'exprimer ainsi, on peut lire immédiatement le message envoyé. Le Real Snail Mail offre une alternative radicale à nos modes de communication technologiques dominants.
Il commence à y avoir une voie pour dire "stop" : on prend son temps, on ne réagit plus au quart de tour, on abandonne les cours de la Bourse suivis à la minute près pour aller écrire ses mémoires dans une cabane au Canada. Ca c'est pour les traders... pour nous, cela va se transformer en : flemmarder, buller, rêver, penser, réfléchir, rencontrer, partager, admirer, à chacun de trouver son chemin de lenteur et de beauté du monde redécouverte. Même à France-Inter un matin de cette semaine il y a eu une émission sur la méditation... si, si, les temps changent les ami-e-s !

lundi 26 septembre 2011

Et ben voyons...


Vu dans Libération ce jour. Mais ce qui est assez amusant, c'est de lire les commentaires ! car bien sûr, il y a toujours les provocateurs de service qui en profitent pour mettre des messages violents, contradictoires et quelquefois odieux pour que les gens réagissent. Malheureusement il y en a encore pas mal qui n'ont pas compris et qui, justement, tombent dans le piège...

PEKIN (AFP) - Le futur choix par le chef spirituel des Tibétains de son successeur sera "illégal", a prévenu lundi Pékin, en affirmant que le titre de "dalaï lama" était conféré par le gouvernement central chinois.

"Le titre de "dalaï lama" est conféré par le gouvernement central et est illégal dans tout autre cas de figure", a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, deux jours après que le dalaï lama a déclaré que lui seul choisirait son successeur.

Le chef spirituel des Tibétains, âgé de 76 ans et en exil depuis 1959, a déclaré samedi qu'il déciderait "autour de ses 90 ans" de sa réincarnation.

"Lorsque j'approcherai de mes 90 ans, je consulterai les grands lamas des traditions bouddhiques tibétaines, les Tibétains et les autres adeptes du bouddhisme tibétain et procéderai à une réévaluation de l'institution du dalaï lama pour savoir si elle doit ou non être pérennisée. Ma décision sera prise sur cette base", a-t-il assuré.

Selon la tradition tibétaine, les moines doivent identifier un jeune garçon présentant des signes selon lesquels il est la réincarnation du dernier chef spirituel.

Mais le dalaï lama a évoqué dans le passé une rupture possible avec cette tradition en choisissant un successeur avant sa mort ou parmi les Tibétains en exil. Il a aussi dit qu'il pourrait être ouvert à une élection du prochain dalaï lama.

"Un ensemble de rituels religieux et de conventions historiques interviennent dans la réincarnation du dalaï lama et il n'y a jamais eu la coutume d'un dalaï lama choisissant son propre successeur", a affirmé M. Hong.

En Chine, le Parti communiste au pouvoir gère les affaires religieuses et nomme les dirigeants des confessions tolérées, tout en affirmant que la liberté de culte règne dans le pays.

En 1995 Pékin avait rejeté le choix du dalaï lama concernant la réincarnation du panchen lama, le deuxième plus haut titre dans le bouddhisme tibétain.

Le panchen lama choisi par la Chine, Gyaincain Norbu, est aujourd'hui âgé de 21 ans et fait souvent l'éloge de l'administration chinoise au Tibet.

Le panchen lama choisi par le dalaï lama, Gedhun Choekyi Nyima, n'a pas été vu depuis 1995, après avoir été arrêté par la Chine.

La Chine affirme avoir "libéré pacifiquement" le Tibet en l'occupant en 1951 et contrôle très étroitement cette région autonome.

Le dalaï lama, chef spirituel vénéré par les Tibétains, prix Nobel de la paix en 1989, demande une autonomie réelle pour le Toit du monde mais reste considéré par Pékin comme un dangereux "séparatiste".

© 2011 AFP

vendredi 23 septembre 2011

Vonnas, luxe et gourmandise

Découverte aujourd'hui de Vonnas dans l'Ain, entre Mâcon et Bourg-en-Bresse, l'hôtel et le spa Georges Blanc dans un beau parc fleuri où il fait bon se promener en admirant les arbres fruitiers, cognassiers, poiriers, croûlant sous des fruits magnifiques, le potager avec toutes ses herbes, rhubarbe, blettes, dans un bel arrangement de verts, agrémentés de quelques rosiers. Pelouses impeccables, statues, spa de luxe font de ce lieu un cadre reposant pour une retraite de nantis. La publicité est gratuite et ne m'apportera même pas une assiette de macarons...



le joli pigeonnier bressan, reconstruit à l'identique sur un modèle de 1704 est installé au milieu du parc (voir panneau de la promenade)




Tout le petit village de Vonnas couvert de fleurs offre au touriste gourmand un restaurant *** de luxe, celui de Georges Blanc, (menu de 130 à 210 €) et une promenade pour se mettre en appétit avec l'histoire de la famille Blanc, où dès 1872, les arrière-grands-parents de G. Blanc s'installent comme cafetiers-limonadiers et où ensuite, les femmes faisaient à manger pour les "coquetiers" du marché de la place. Les commerçants d'aujourd'hui seraient bien en peine de se payer le moindre plat chez leur descendant... Mais depuis 40 ans qu'il est sur la place, G. Blanc a profondément transformé les lieux tout en oeuvrant pour la défense de l'environnement. Cuisinier, j'ose dire, mondialement connu, il a acheté, rénové, transformé une quinzaine de maisons pour en faire, tout autour du restaurant d'origine, un "village gourmand". De jolis petits panneaux illustrent ces modifications, raconte l'histoire des vieux métiers et la vie de l'ancien quartier.
Et si vous ne pouvez pas vous payer un fondant de blanc de poularde de Bresse marbré de foie gras ou un coeur de carré de veau mijoté aux petits oignons, (voir les menus ici) il semble que les crêpes vonnassiennes de l'arrière-grand-mère soient restées célèbres, même si elles sont maintenant au saumon et caviar...


Un beau lieu à découvrir, même si vous allez manger une pizza sur la place à côté !

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mercredi 21 septembre 2011

La pauvreté en Inde

En Inde, la pauvreté commence à moins de 0,38 euro par jour

LEMONDE.FR avec AFP | 21.09.11 | 13h34


Les personnes ayant un salaire quotidien de 25 roupies (0,38 euro) à la campagne et de 32 roupies (0,48 euro) en ville ne devraient pas pouvoir bénéficier des plans d'aide gouvernementaux.

Les personnes ayant un salaire quotidien de 25 roupies (0,38 euro) à la campagne et de 32 roupies (0,48 euro) en ville ne devraient pas pouvoir bénéficier des plans d'aide gouvernementaux.AFP/NARINDER NANU

La commission économique au plan en Inde a affirmé qu'un villageois gagnant au moins 0,38 euro par jour n'était pas pauvre et ne pouvait, de facto, bénéficier d'aides sociales. Quiconque vivant avec un salaire supérieur à ce seuil peut subvenir à ses besoins en "nourriture, éducation et santé", a assuré l'organisme. Un chiffre contesté par les experts, et bien en deçà du seuil fixé par la Banque mondiale.

Les personnes ayant un salaire quotidien de 25 roupies (0,38 euro) à la campagne et de 32 roupies (0,48 euro) en ville ne devraient pas pouvoir bénéficier des plans d'aide gouvernementaux, a indiqué la commission au plan dans une note adressée mardi 20 septembre à la Cour suprême.

UN TIERS DE LA POPULATION BÉNÉFICIE D'AIDES ALIMENTAIRES

Cette recommandation de la commission au plan était une réponse à une requête de la Cour suprême concernant une réactualisation des chiffres du seuil de pauvreté en Inde dans un contexte d'envolée des prix fragilisant encore davantage les plus défavorisés. Les derniers chiffres du seuil de pauvreté, fondés sur des niveaux de prix datant de 2004-2005, étaient de 19 roupies par jour pour un citadin et de 15 roupies pour un villageois.

La révision proposée par la commission au plan – et approuvée par le cabinet du premier ministre, Manmohan Singh – reste néanmoins bien loin du seuil de pauvreté de 0,91 euro fixé par la Banque mondiale. Le chiffre réactualisé a été contesté par des experts qui y voient une tentative gouvernementale de réduire articiellement le nombre de pauvres. Selon la commission au plan, environ 360 millions de personnes, soit plus d'un tiers de la population, de 1,2 milliard d'habitants, bénéficient actuellement d'aides alimentaires.

mardi 13 septembre 2011

Lyon Free VTT

La préparation des tables le matin, car une fois que les cyclistes arrivent il n'est plus question de perdre du temps à ouvrir des boites de biscuits, tout doit être prêt !





Et voilà un beau dimanche bien occupé ! de bonne heure, et de bonne humeur notre belle équipe qui se retrouve au fil des ans et grâce au VTT, sur la place des Terreaux de Lyon, un dimanche de septembre pour servir les milliers de cyclistes, était là, sous la houlette de notre cher directeur d'équipe, Pierre, fidèle au poste au milieu des palettes à déballer et pour une fois pas sur son vélo !
Découpage des tranches pour le pain d'épice, des quartiers pour les oranges, enlever tous les emballages pour que chacun puisse prendre aisément les tartelettes à l'abricot et les barquettes à la fraise, et opération délicate en ce beau matin ensoleillé, préparer les tablettes de chocolat sans les laisser fondre... mais le chocolat au lait a terminé, pour le plaisir des petits et des grands en Nutella où plonger sa madeleine dans la bassine onctueuse avait un petit goût enfantin de plaisir interdit.
Les premiers cyclistes se sont fait attendre... mais vers 9 h 30 un premier "les voilà !" nous a tous mis au garde-à-vous devant nos bouteilles d'eau... mais les premiers ne se sont même pas arrêtés, trop pressés par le chrono, même pas le temps d'admirer la façade de l'hôtel de ville encore un peu dans l'ombre, encore moins l'exposition photo "un autre regard sur le Sud".
Et puis petit à petit, on a vu arriver, après les beaux, les costauds, les vrais en maillot sport, ceux qui avaient pris quelques gamelles au bas des escaliers ou des coups de pédale sur les tibias, la foule des amateurs de promenade, de découverte d'une belle ville, qui ont pris le temps d'admirer le paysage du haut de Fourvière, de découvrir des ruelles inconnues, de faire le parcours "famille" avec les enfants et qui appréciaient un verre de nectar d'orange ou d'eau plus très fraîche, mais désaltérante. Même plus le temps de dire des "bonjour" chaleureux et individuels pour ceux qui transpiraient, il fallait servir, sans lever la tête pour assurer la cadence ! Dix mille personnes qui passent, même en trois heures, ça vous évite le chômage et vous prive des bavardages.
Et voilà, après c'est le ramassage des gobelets jetés par terre par les inattentifs alors que les sacs sont devant leur nez, c'est le nettoyage des tables, le rangement des barrières, la dernière bouteille donnée au dernier qui passe et qui a dévalé les escaliers sur le dos et pas sur la selle, le rendez-vous au bistrot, à nous de boire enfin un petit coup, et se féliciter une nouvelle fois de cette belle réussite. Merci à tous et à Pierre pour les photos de cet article !




mercredi 7 septembre 2011

Cadran solaire à Nida (Lituanie)

Comme promis aux amateurs de cadran solaire (suivez, non pas mon regard mais le lien ici !) je mets quelques photos du superbe cadran solaire construit en 1995 sur la dune de Parnidis sur l'isthme de Courlande près de Klaipéda en Lituanie. La sculpture de granit s'élève à 53 m au-dessus du niveau de la mer.
La stèle allonge son ombre sur un système de marches d'escalier. Les rangées de marches en pierre claire représentent les mois, les rangées en pierre grise sont les équinoxes et les solstices, les pierres noires le temps d'obscurité du jour.
L'obélisque au centre du carré est décorée de symboles des fêtes traditionnelles et des événements phonologiques des calendriers runiques (les runes sont les caractères des plus anciens alphabets germaniques et scandinaves).
L'obélisque, d'une hauteur de 12 m fut cassée par l'ouragan Anatoliy en 1999. Le cadran solaire a été dessiné par l'architecte Ricardas Kristopavicius, le sculpteur Pudimas et le Professeur Dr Libertas Klimka.






















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dimanche 4 septembre 2011

Nucléaire et Japon

De retour de Fukushima, où le silence et les mensonges tuent
Par Corinne Lepage | Présidente de Cap21 | 02/09/2011 | 19H10
Depuis plusieurs semaines déjà, la catastrophe de Fukushima ne fait plus la une de l'actualité. Pour l'immense majorité de nos concitoyens, la question est réglée et il va quasi de soi que Tepco, et Areva pour ce qui est du traitement des eaux polluées, maîtrisent parfaitement la situation.
Les personnes qui devaient être évacuées l'ont été, le taux de radioactivité baisse et le Japon, vu de France, est prêt à faire redémarrer des centrales. Du reste, régulièrement, la presse, informée par les soins du lobby nucléaire français, indique que telle ou telle centrale va redémarrer.
Cela est dramatiquement et tragiquement faux.

Des millions de mètres cube d'eau contaminée

Tout d'abord, les autorités japonaises - j'ai rencontré le secrétaire d'Etat à l'Environnement, le vice-ministre de l'Environnement et le vice-gouverneur de Fukushima - reconnaissent que la catastrophe est en cours et que rien n'est réglé. Les informations sont très rares.
Les autorités admettent que trois cœurs nucléaires ont fondu et que les cuves ont été transpercées. Cependant, ils ignorent ce qu'il se passe aujourd'hui, en particulier ce point vital de savoir si le radié a été percé par le corium ou non, ce qui signifierait, bien entendu, la pollution irréversible de la nappe phréatique.
Concernant le traitement de l'eau, Greenpeace considère qu'il vient à peine de débuter. Les autorités reconnaissent l'entassement de boues radioactives dont évidemment personne ne veut parler mais aussi les millions de mètres cube d'eau contaminée.

Les dosimètres encore bloqués à l'aéroport

En second lieu, et c'est tout aussi préoccupant, la situation des familles qui vivent dans la région de Fukushima est, au sens propre du terme, véritablement tragique. J'ai passé près de deux heures avec l'association, qui regroupe plusieurs centaines de familles et qui est animée par des femmes déterminées et révoltées.
On peut les comprendre. Ce qui leur est arrivé rappelle de très près ce que nous avons vécu avec Tchernobyl et la manière dont les choses se mettent en place nous renvoie au spectre du passé.
Tout d'abord, et même si on peut comprendre que, vivant en même temps un tremblement de terre et un tsunami, la situation était passablement désorganisée, l'organisation météorologique japonaise était tout de même dans l'incapacité suspecte de fournir les cartes des vents au moment de la catastrophe de Fukushima. Les populations n'avaient aucune idée d'où venaient les vents.
Aucune instruction ne leur a été donnée, aucune pastille d'iode ne leur a été distribuée. Il a fallu attendre plus d'un mois pour qu'elles puissent disposer d'une information publique sur le niveau de contamination et aujourd'hui, ce sont 40 000 dosimètres qui restent bloqués par décision politique à l'aéroport de Tokyo. Les familles ne savent donc pas quel est le niveau de la radioactivité dans laquelle elles vivent.

Les mères inquiètes pour leurs enfants

Sur le plan de l'alimentation, des prélèvements sont faits mais leurs résultats sont donnés bien après que les aliments ont été mis sur le marché et consommés. L'essentiel pour ces mères est, bien entendu, la situation de leurs enfants.
Au Japon, comme partout dans les pays membres de l'AIEA, le niveau admissible pour les populations est de 1 millisievert par an. Il est de 20 millisieverts pour les travailleurs du nucléaire. Aujourd'hui, dans les zones où vivent ces gens, dans la préfecture de Fukushima, le niveau est largement supérieur avec 5 millisieverts, jusque parfois 20 millisieverts.
Ces femmes exigent pour leurs enfants comme pour elles-mêmes le droit de vivre dans un environnement à 1 millisievert. Le problème est que personne n'a les moyens de répondre positivement à leurs questions.

Il faut envisager une évacuation plus large

Deux solutions sont envisageables : soit la décontamination - et on en parle beaucoup au Japon - soit l'évacuation. Il semblerait que quelques cours de récréation aient fait l'objet d'une décontamination, qui consiste à retirer 50 à 60 cm de terre, dont on ne sait du reste pas où on va la stocker.
Cela permet de réduire le niveau de la pollution. C'est peut-être possible au niveau local avec des résultats qu'il conviendrait de vérifier. C'est évidemment impossible à l'échelle d'une préfecture entière.
De ce fait, c'est bien la deuxième solution qu'il faut envisager. Elle consiste bien évidemment à permettre aux gens qui le veulent de partir. Mais pour qu'ils puissent s'en aller, encore faut-il leur permettre d'aller vivre ailleurs.
La vérité de la situation, et c'est là tout son aspect tragique, c'est que les autorités japonaises font ce qu'elles peuvent dans une certaine mesure. Toutefois, puisque l'information est confisquée, les moyens donnés aux gens pour connaître la réalité de la situation leur sont refusés.

Les agriculteurs pas indemnisés

Du point de vue du changement et des décisions techniques à prendre, le monde agricole n'est pas en reste et devient lui aussi victime de la défaillance des autorités.
La préfecture de Fukushima promeut les produits agricoles de la région de Fukushima et se plaint des mauvaises rumeurs qui les concernent. Il m'a été fait cadeau d'un magnifique cageot de pêches. La vérité est, bien entendu, que l'immense majorité des produits de cette zone ne devrait pas être consommée mais pour qu'ils ne le soient pas, encore faut-il que les agriculteurs qui les produisent puissent être indemnisés et gagner leur vie. Or, tel n'est pas le cas.
Cette situation absolument tragique à laquelle est exposée le Japon s'exprimerait ainsi pour tout pays industrialisé, les mêmes risques produisant probablement les mêmes effets. C'est précisément la raison pour laquelle la chape du silence s'est mise sur le Japon.

Les médecins montent des réseaux parallèles

Les médecins n'ont plus le droit de parler et n'osent plus parler. Il semblerait qu'un réseau de pédiatres essaye de se mettre en place, que certains médecins, notamment dans les zones rurales, essayent d'organiser la population de manière à ce qu'elle se protège le mieux possible et qu'un suivi médical puisse être mis sur pied.
Mais tout ceci se fait par une voie citoyenne, par une voie parallèle, j'allais dire occulte, car de manière tout à fait évidente. Les autorités nucléaires ont décidé qu'il n'y aurait pas de connaissances fines et précises des effets épidémiologiques de cette catastrophe.
C'est contre ce mur de silence qu'il convient que, nous tous, nous nous révoltions car il s'agit d'enfants et les enfants de Fukushima pourraient être enfants de Fessenheim, du Buget ou du Blayet. C'est notre responsabilité de parler, d'agir et d'aider les associations qui se battent avec les plus grandes difficultés sur place.

Chut, le Japon va sortir du nucléaire

En revanche, les autorités japonaises, qui mesurent très probablement leurs limites, même si elles ne peuvent pas l'exprimer, semblent avoir pris une vraie décision : celle de sortir du nucléaire.En effet, il faut savoir, et cette information est soigneusement cachée en France pour des raisons que chacun peut comprendre, que le Japon a réduit de 28% sa consommation électrique depuis Fukushima et près de 40% dans la région de Tokyo. Il n'y a plus aujourd'hui que 14 réacteurs qui sont en activité sur 57.
Cette réduction massive a été obtenue par un éventail de mesures : par exemple, l'extinction des lumières dans les ministères pendant la journée, l'absence de climatisation (malgré les 38 degrés qu'il faisait à Kyoto voici quelques jours), l'extinction des grandes publicités dans Tokyo le soir ou une organisation différente du système de production industrielle qui travaille en roulement et qui a ainsi permis d'obtenir ce résultat remarquable.
Aussi, quand nous, Européens, nous demandons si nous arriverons à faire moins 20% d'ici 2020, il y a beaucoup à apprendre de nos amis japonais. Le nouveau Premier ministre l'a affirmé lors de sa campagne électorale : le Japon est décidé à ne plus construire de nouvelles centrales nucléaires, ce qui veut dire qu'il va sortir du nucléaire.
Quand ? Cela dépend, bien sûr, des stress-tests qui seront réalisés et de la réouverture ou non des centrales nucléaires fermées aujourd'hui en raison de la maintenance d'ici mars 2012.

samedi 3 septembre 2011

Les nouvelles moutondeuses sont arrivées !

Petit tour aujourd'hui vers les propriétés des CRS à Chassieu dans la banlieue lyonnaise pour rendre visite aux nouvelles tondeuses à gazon écologiques. C'est Naturama qui les a mises là !

Créée en 2000, NATURAMA est une association d'éducation à l'environnement. Elle a pour but d'améliorer la relation entre l'homme et son environnement et ce, dans un souci de protection de la nature. Et ces jolies petites tondeuses à quatre pattes sont parquées dans un immense enclos, non pas gardées à vue mais pour défricher et entretenir les prés où les herbes étaient si hautes qu'il a fallu leur mettre une petite cloche au cou pour les repérer par le son ! Maintenant l'herbe est presque rase, les lieux sont propres, et le petit troupeau a l'air heureux. Il se compose de moutons de Soay.
Carte et photo de l'île de Soay tirées de l'article sur Wikipédia



"Soay est une île britannique inhabitée de l'archipel de Saint-Kilda situé au nord-ouest de l'Écosse. Elle se trouve à environ 65 kilomètres au nord-ouest de l'île de North Uist et à deux kilomètres au nord-ouest d'Hirta.
Comme le reste de l'archipel, l'île est détenue par le National Trust for Scotland. Elle est connue pour être le lieu d'origine d'une espèce primitive d'ovin, le mouton de Soay." dixit Wikipédia.
Ces moutons sont tout marron et leur laine tombe naturellement au printemps, pas besoin de passer chez le coiffeur... Une petite brebis d'Ouessant, race rustique qui peut rester toute l'année dehors, a rejoint le troupeau et s'est mise copine avec le beau bélier dont elle a eu un héritier. Avec elle, il y a deux mâles, Faune et Fabre, et deux femelles, Flanelle et Frisette.
Donc si vous avez de grandes étendues à tondre, si vous avez l'âme non pas d'un berger car ils se gardent fort bien tout seuls, mais d'un écologiste d'avant-garde, louez donc ces moutons... L'idée était dans l'air il y a déjà bien longtemps, car en 1969 je faisais un stage dans une entreprise de la région lyonnaise et le chef comptable m'avait confié sous le sceau du secret qu'il comptait mettre des moutons pour économiser l'entretien des pelouses, ce qui à l'époque avait fait rire toute la boîte... Il était seulement un peu en avance sur son époque.