lundi 19 novembre 2007

La vie de l'Inde au fil des rails

Une certaine Inde et pas celle que nous avons connue en août dernier, s'étend et se faufile tout au long des voies ferrées indiennes.
Dans les longues banlieues de la capitale, de petits bidonvilles s'étirent le long du ballast, certains d'une pauvreté immonde au milieu des ordures, les toits, en films de plastique noir accrochés à quelques piquets, sont gonflés par la brise matinale. Les habitants sont là pour les ordures, vivent par elles, au milieu d'elles. Tout est trié, entassé dans d'immenses sacs de toile blanche qui attendent au soleil d'être embarqués (mais où ?).D'autres font plus "riches", on voit des murs de terre et même de briques qui délimitent de petits enclos privés. Des fenêtres du train, je peux voir le grand-père sur son lit de cordes, les femmes qui préparent la bouilloire de thé.
D'autres encore, profitent des piliers d'un autopont pour être à l'abri, et du soleil et de la pluie.
Tout au long de la voie ferrée, au plus près des villes, s'entassent donc les pauvres et les ordures. Les premiers se trouvant souvent confondus avec les secondes. Manque de place, manque d'eau, promiscuité, insécurité, faim, non reconnaissance, comment font-ils pour survivre ? Qu'est-ce qui les animent ?
Un peu plus loin, un petit carré de terrain avec des petites filles en bleu assises sur des petits bouts de tissu et qui travaillent si sagement. L'image de ma classe avec les ordinateurs à écran plat et certains élèves, blasés et désabusés qui cherchent le radiateur ou le chahut s'affiche dans ma mémoire comme un réflexe. Ils devraient venir ici, juste quinze jours, pour aider ces petits à faire leurs devoirs d'anglais !! Leur vie en serait certainement bouleversée.
Plus loin encore de minuscules maisons, huttes le long de marigots transformés en marégoûts. Eau stagnante polluée, insectes, maladies, encore un beau lot, et pas de consolation, pour ces populations. Et les petits culs nus courrent, les plus grands pédalent sur de vieux biclous, les femmes portent l'eau sur la tête.
Puis viennent des lieux plus naturels, parfois arides, parfois luxuriants et impénétrables. De temps à autres, une petite gare, quelques mendiants scotchés près du point d'eau, le petit vendeur de sodas et de biscuits s'il y a suffisamment de voyageurs.
Et la vie, partout, même aux passages à niveau les plus reculés, un tracteur, deux vélos, attendent que la barrière s'ouvre.
Une des nombreuses vies de l'Inde est là, le long de la voie ferrée, celle qu'on ne peut percevoir qu'en prenant le train.
Et quand il n'y a pas trop de monde, le voyage en train n'est-il pas confortable ??

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