Dans le journal "New Sunday express" de Madras du 19 août 2007, je trouve un article concernant le taux de naissance des filles qui diminue encore au Tamil Nadu entre 2001 et 2006. Dans certains districts, le taux est descendu jusqu'à 785 filles (pour 1000 garçons). Pour les ONG ceci est le signe que la pratique de "foeticide femelle" et d'infanticide pour les bébés filles est en augmentation, due aux avortements sélectifs à la suite d'échographie (pratiquée par des cliniques privées car dans le public il est maintenant interdit de révéler le sexe de l'enfant à naître). En France, pour information, les naissances se répartissent en moyenne ces dix dernières années en 105 garçons pour 100 filles. Et sur 100 naissances féminines, 99 filles survivent à l'âge de 30 ans, qui est approximativement l'âge moyen des mères à la maternité. Pour les filles indiennes c'est encore bien pire car non seulement on les supprime en tant que foetus ou à la naissance, mais une fois née, il n'est pas rare qu'on s'occupe peu d'elles, qu'on les nourrissent moins bien et qu'on ne les soignent pas. La situation est extrêmement critique et malheureusement contrairement à ce que l'on pourrait croire, cela dessert extrêmement les femmes restant. Sur ce même journal, la semaine précédente, un article indiquait qu'il y avait 32% d'augmentation de sévices, d'injures et de coups sur les femmes en Inde... Cela ne signifie pas forcément qu'il y en a plus qu'avant, mais que les femmes, comme cela a été le cas en France, se sentent plus en confiance pour déclarer les mauvais traitements qu'elles subissent.
A lire sur ce sujet :
Quand les femmes auront disparu. L'élimination des filles en Inde et en Asie de Bénédicte Manier.
« Cent millions de femmes manquent en Asie. » Bénédicte Manier, journaliste spécialisée dans les transformations sociales, explore les raisons de ce rejet collectif des petites filles. Tradition patriarcale, coût financier de la dot notamment transforment, depuis des siècles, la naissance d’une fille en un fardeau, celle d’un garçon en un cadeau du ciel. Avec l’arrivée de l’échographie en 1979, l’infanticide actif ou passif a, sans disparaître, souvent laissé la place à l’avortement sélectif. Dopé par le détournement des techniques de connaissance prénatale du corps médical, qui en a fait un « business florissant », le déficit de filles s’est creusé depuis vingt-cinq ans, amenant l’utilisation du terme « fœticide ». De l’Inde à la Chine, en passant par le Pakistan, l’Afghanistan, le Bangladesh, etc., l’auteure analyse les conséquences politiques et sociales de cette fracture démographique jamais observée dans l’histoire.
Léonore Mahieux, Le Monde Diplomatique de mars 2007
A lire sur ce sujet :
Quand les femmes auront disparu. L'élimination des filles en Inde et en Asie de Bénédicte Manier.
« Cent millions de femmes manquent en Asie. » Bénédicte Manier, journaliste spécialisée dans les transformations sociales, explore les raisons de ce rejet collectif des petites filles. Tradition patriarcale, coût financier de la dot notamment transforment, depuis des siècles, la naissance d’une fille en un fardeau, celle d’un garçon en un cadeau du ciel. Avec l’arrivée de l’échographie en 1979, l’infanticide actif ou passif a, sans disparaître, souvent laissé la place à l’avortement sélectif. Dopé par le détournement des techniques de connaissance prénatale du corps médical, qui en a fait un « business florissant », le déficit de filles s’est creusé depuis vingt-cinq ans, amenant l’utilisation du terme « fœticide ». De l’Inde à la Chine, en passant par le Pakistan, l’Afghanistan, le Bangladesh, etc., l’auteure analyse les conséquences politiques et sociales de cette fracture démographique jamais observée dans l’histoire.
Léonore Mahieux, Le Monde Diplomatique de mars 2007
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire