Nous avons passé un super bon temps avec Thierry Renard en atelier d'écriture. Nous avons commencé à jouer aux dix mots, ceux choisis pour fêter la XIIe semaine de la langue française.
Pour 2007 année d'entrée en application de la convention de l'Unesco sur la diversité culturelle, les dix mots sont migrateurs : ils ont voyagé d'une langue à l'autre, sont restés ou repartis, se sont métamorphosés : bijou est un emprunt du breton, bizarre vient d'Italie, abricot est venu de l'arabe en passant par l'espagnol, clown est anglais, l'allemand nous a envoyé valser, de même le mot chic, bachi-bouzouk est emprunté au turc, amour vient du latin, mètre également, passe-partout est bien français. Nous avons brassé toutes ces cultures ainsi que quelques mots venant d'un "Dictionnaire francophone de poche, Le pouvoir des mots sur le mouvoir des peaux", (éditions La passe du vent) de Khal Torabully, né à l'île Maurice, docteur en linguistique générale.
Nous y avons trouvé une langue francophone délicieuse, façonnée par de nombreuses contrées d'Afrique, la Suisse, le Québec, les régions françaises. J'ai retrouvé le mot "nioniotte" dont ma grand-mère me traitait petite fille, des images rigolotes comme "soutien-papayes" ou "chôcôbiteux" de la Côte d'Ivoire, qui se dit d'une personne communicant en français avec l'accent parisien !
Ensuite après des lectures sur des métiers imaginaires (le semeur de bruits, le charmeur de nuages, l'égareur... ) nous avons cogité sur nos métiers imaginaires et nous avons trouvé entre autres : le vendeur de baisers, le carreleur d'infini, l'architecte des mensonges, le rénovateur d'illusions, le chasse-dispute...
Je vous invite à jouer et à trouver votre métier imaginaire et à écrire ce qu'il peut être ! Pour moi, je me suis penché sur le creuseur de trous de vie :
Il s'en va tout au long des destinées accomplir son travail de non-mémoire. Il sait comme parfois certains actes vécus ou accomplis sont difficiles à assumer. Alors, avec élégance et légèreté, il s'en vient doucement sur votre chemin de vie et regarde derrière vous les cailloux sur lesquels vous avez trébuché, les ornières où vous vous êtes embourbé, les épineux auprès desquels vous vous êtes déchiré et où restent accrochés quelques lambeaux de coeur douloureux ou d'âme tourmentée.
Et là, plein d'une sollicitude tendre, avec sa grande bêche à oubli, il va creuser dans ce lieu de douleur, profondément, jusqu'à la racine triste, puis verser des pelletées de nuages et de brume, quelques seaux de ténébres. Puis, le trou terminé, il glissera une nébuleuse à quelques dizaines de sentiments-lumière pour qu'un jour l'espoir puisse aussi renaître.
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