vendredi 13 mai 2011

Le "cimetière joyeux" de Sapanta



A la frontière entre Roumanie et Ukraine, un "drôle" de cimetière qui attire les touristes... Les croix y sont toutes colorées et sculptées et raconte en quelques lignes l'histoire de vie du mort (!) ou les circonstances de sa mort, comme sur la photo de droite l'histoire de ce jeune homme de 17 ans mort pour être tombé sous le métro, ses rollers aux pieds.
Dimitri Pop, le successeur et disciple du premier sculpteur Ioan Stan Patras (né en 1909 et mort en 1977 et qui sculpta lui-même sa propre tombe)La tombe faite de son vivant, par le créateur du cimetière, Ioan Stan Patras
continue son oeuvre et nous l'avons rencontré. Chez Dimitri Pop, accrochés au mur, de nombreuses saynètes sculptées sur bois raconte la vie des gens d'ici.

Chez le sculpteur-poète, Dimitri Pop, où nous lisons quelques épitaphes originales aux détails parfois piquants !
C'est lui qui se renseigne sur la vie du mort et qui est le poète inspiré pour écrire en quelques lignes une "belle" histoire mettant en relief une qualité, un défaut, un métier, une vie exemplaire ou au contraire, pas très "catholique", surtout dans un pays à majorité orthodoxe...

Très imagées ces petites strophes qui, au niveau de l'écriture, ont donné le thème pour écrire quelques épitaphes aux "héros" des histoires que nous avions inventées dans ce voyage.
Pour ma part, voilà ce que ça donne, dans le style de Dimitri Pop, qui n'hésite pas à employer parfois quelques mots d'argot et à placer une petite morale également. C'est ce qu'on appelle "écrire sur l'esprit des lieux", ce qui est le thème principal de notre voyage-écriture.

Je m'appelle Ioan de Botiza
Et je suis en tenue de gala
A la sortie du bal j'ai reçu
Un coup sur la tête, un autre dans le cul.
Un copain jaloux m'a frappé
Car sa fiancée j'avais fauchée
Et à 20 ans j'ai disparu.
Soyez fidèle, jamais cocu.

Viorica mes parents m'ont appelée,
Tatiana le monastère l'a transformé.
A 60 ans d'une crise cardiaque,
Devant les fresques mon coeur fit crac.
Tous les jours tes louanges j'ai chanté,
Jésus, toi qui m'a emportée
Et dans tes bras pas de soucis,
Sous les rosiers suis bien ici.

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