jeudi 6 février 2014

Jaipur, l'anniversaire du dieu Soleil


A travers Jaipur, la procession des femmes
L’anniversaire du Soleil

Le 6 février naissait le Soleil, le dieu Surya, il y a quelques millions ou milliards d’années. On s’en souvient dans l’Inde traditionnelle ! Et on fête dignement cet anniversaire à coups de flonflons, de drapeaux, de défilés, de pétales de fleurs et de sages en carrosse d’argent.
La femme du brahmane du temple du Soleil à Galta m’avait dit, vous savez demain c’est une grande fête, nous préparons les guirlandes de fleurs et il y aura des éléphants !
C'est l'éléphant chef de file qui vient de m'arroser en guise de bénédiction !
les fiers dromadaires suivent l'éléphant
les carrosses en argent (ou argentés ?)
le carrosse principal portant les images de Shiva, Parvati et de leur fils céleste
Murugan (frère de Ganesh)
Me voici donc sur une grande avenue de Jaipur à admirer les animaux qui mènent le cortège : l’éléphant, symbole de Jaipur, la ville rose, capitale du Rajasthan et qui représente la royauté, la force, la chance, la puissance et la sagesse, suivi par les dromadaires, symboles de Jaisalmer, la ville jaune, représentant l’amour, puis par de beaux chevaux blancs caparaçonnés, symbole de la ville blanche d’Udaipur, signes du pouvoir.
Un des personnages importants de la procession
Ceux-là doivent l'être moins car ils n'arrêtent pas de téléphoner, peut-être en
communication directe avec Shiva qui sait ?
Suivent dans le désordre, de magnifiques carrosses en argent où trônent quelques brahmanes, le portable à la main ou à l’oreille comme la majorité des Indiens, quel que soit le lieu où ils se trouvent ou les personnes avec qui ils sont… ce qui donnent parfois des scènes absolument surprenantes. Comme ce que j’ai vu dans un mariage indien, le prêtre qui bénit le mariage en récitant ses immenses mantras et qui laisse tout le monde en plan pour répondre au téléphone sans que visiblement cela choque quiconque ! Vous imaginez le curé de la paroisse avec le portable sur l’autel entre le calice et la patène ?
La procession des femmes dans une grande artère de la Ville Rose
Pots sur la tête avec fleurs, feuillage et noix de coco
Les saris, tous couleur du soleil !

Les femmes en longue procession, toutes vêtues des couleurs du soleil, dans toutes les variations entre le jaune et le rouge portent sur leur tête un pot avec du feuillage et une noix de coco. Elles papotent, rigolent, se racontent les dernières du quartier, il faut bien passer le temps lorsque les fanfares jouent leurs morceaux entraînants à coup de trombones, de trompettes, de cornets à piston, des tubas sousaphone qui vous font vibrer l’intérieur du cerveau et des intestins, surtout quand on s’approche comme moi pour les prendre en photo tout près tout près et qu’ils sont trop contents de vous envoyer dans les oreilles leur son le plus profond !
plusieurs fanfares le long de l'impressionnant cortège mettent une ambiance
sonore comme on sait le faire en Inde !
et ravi de se faire prendre en photo !
Bonne ambiance, sympathique, les femmes se trémoussent un peu, les brahmanes restent sérieux comme des papes sur leur trône argenté, les éléphants en profitent pour m’arroser au passage en guise de salutation tandis que dans la fanfare certains s’évadent pour aller boire un coup dans la buvette ambulante au coin de la rue.
et hop, en passant le virage, on va s'en jeter dans le corniolon comme on dit
à Lyon, sauf que là c'est de l'eau de la charrette ambulante et pas du beaujolais
Longue procession qui dure trois à quatre heures faisant de beaux bouchons dans la circulation matinale du centre ville pour finalement arriver dans une petite rue minuscule (et oui, je suis tenace, je voulais connaître l’arrivée finale !) dans un tout petit temple.
préparation de la moquette à disposer dans la rue
On y met des kilos de pétales de fleurs achetés au poids au marché ce matin
Tout est prêt dans la petite rue pour accueillir la procession et deux brahmanes
viennent accueillir les invités
L'éléphant de tête arrive à destination
et toute cette immense procession uniquement pour arriver
dans ce temple minuscule !
les fanfares, à chaque extrémité de la rue se partagent les morceaux entraînants
Les éléphants ont du mal à faire passer leurs hôtes sous l’entrelacs compliqué des fils électriques et des cordes qui tiennent les affiches de la fête. Les habitants ont revêtu leur rue bien balayée de morceaux de moquette couverts de pétales de fleurs pour accueillir dignement les autorités religieuses. Un éléphant s’agenouille pour faire descendre le prêtre, les chevaux arrêtent leur carrosse pour se délester des leurs. Tous les animaux s’en vont ensuite avec leur propriétaire rejoindre leur écurie, manger un peu, après avoir été débarrassé de toutes leurs couvertures brodées et des étoles constellées de petits miroirs.
un peu surréaliste, un des carrosses s'en va le long des murs lépreux de la ruelle
Au bout de la ruelle, le cornac plie bagages...
et va rentrer au bercail
Les fanfares continuent à jouer pendant que les prêtres font l’offrande du feu à l’entrée du temple minuscule.
Puis c’est la fin de la cérémonie, les femmes vont essayer de récupérer leurs chaussures qu’elles ont laissées au fil de la procession chez des commerçants accueillants, les chefs de fanfare paient leurs troupes et comptent les billets, les riverains reprennent leur moto, vélo, pour repartir au travail. On va plier les moquettes, enlever les affiches au travers de la rue, les vaches vont manger les fleurs piétinées. La fête est finie.
on compte les billets, le chef fait la distribution
le dernier carrosse s'en va dans la petite rue et le cheval va
 rejoindre ses congénères pour son picotin pendant que les chefs de fanfare
fument leur petite cigarette...
et un grand merci à tous ceux qui se sont laissés photographiés de bonne grâce !


Aucun commentaire: