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Dansons... sur un volcan, toujours prêt à se rallumer, sur un tremblement de terre, toujours prêt à bouger, sur un nuage radioactif toujours prêt à s'envoler... la danse, différents aspects, différentes cultures, mais toujours l'humain au centre, avec la recherche de la beauté et de l'amour.
Hier, Maison de la Danse à Lyon, Akram Khan, danseur du Bangladesh.
Triangle étroit de lumière sur la scène, comme une entrée de caverne secrète. Vertical. Rectangle lumineux sur le sol. Noir tout autour. Une statue de samouraï, les épaules faiblement éclairées, reflets du tissu, sobriété japonaise. Silence. Grondement du violoncelle. La statue se déplace, lentement, glissant à pas minuscules vers l'avant de la scène. Dans la deuxième partie aussi, le départ est identique, la danseuse ne sera d'abord qu'un long rectangle noir avec un petit pied blanc qui avance doucement.
Les ombres et la lumière sont très travaillées pour donner cette impression de solennité, de recueillement et de tension. On s'imagine partir pour un spectacle de théâtre buto qui se transforme en forme de tai-chi-chuan, puis le violon indien, les tablas, l'harmonium, c'est bien l'Inde pourtant. Un chanteur sublime, Faheem Mashar, un danseur parfait, Akram Khan qui nous dira à la fin de la première partie dans un anglais pressé et haletant que ce qui importe c'est la recherche de l'Unité. Avec soi, avec les autres, les musiciens, l'univers.
Impossible de sentir les milliers d'heures de travail, l'intensité des répétitions des frappes de pieds, la recherche de la fluidité, des épaules au bout des doigts. Tout est harmonie, souplesse, ondulations vibrantes, pirouettes parfaites, arrêt au millimètre.
Ce spectacle est un récital de danse indienne traditionnelle kathak, une des huit danses classiques de l'Inde. Mais tout est transformé, épuré, modernisé. Seuls les habitués de ces danses ont pu reconnaître les salutations initiales au guru, au dieu, aux points cardinaux. Puis c'est le récit raconté par le corps des textes sacrés indiens, Ramayana, Bhagavad-Gita. Danse de derviche tourneur, arrêt parfait, virtuosité des bras, des poignets, des doigts, qui ondulent dans tous les sens, claquement des pieds, tintement rythmé des grelots de chevilles. Tout bouge, tout tourne, tout s'arrête, tout bruisse, tinte, frappe, monte en puissance, tourne encore, les percussions résonnent profondément jusque sous les sièges et l'air tremble. C'est étonnant de perfection. Il semble que c'est parfait depuis toujours. Shiva Jai, Shiva Jai, mais Shiva est-il là ? Shiva est-il cette perfection ? J'ai l'impression que dans ce spectacle, tout est tellement calculé, travaillé, préparé, répété, que le souffle divin que le danseur voudrait nous faire partager dans cette virtuosité étonnante n'arrive pas à s'échapper de ce corps parfaitement dompté.
Dansons... sur un volcan, toujours prêt à se rallumer, sur un tremblement de terre, toujours prêt à bouger, sur un nuage radioactif toujours prêt à s'envoler... la danse, différents aspects, différentes cultures, mais toujours l'humain au centre, avec la recherche de la beauté et de l'amour.
Hier, Maison de la Danse à Lyon, Akram Khan, danseur du Bangladesh.
Triangle étroit de lumière sur la scène, comme une entrée de caverne secrète. Vertical. Rectangle lumineux sur le sol. Noir tout autour. Une statue de samouraï, les épaules faiblement éclairées, reflets du tissu, sobriété japonaise. Silence. Grondement du violoncelle. La statue se déplace, lentement, glissant à pas minuscules vers l'avant de la scène. Dans la deuxième partie aussi, le départ est identique, la danseuse ne sera d'abord qu'un long rectangle noir avec un petit pied blanc qui avance doucement.
Les ombres et la lumière sont très travaillées pour donner cette impression de solennité, de recueillement et de tension. On s'imagine partir pour un spectacle de théâtre buto qui se transforme en forme de tai-chi-chuan, puis le violon indien, les tablas, l'harmonium, c'est bien l'Inde pourtant. Un chanteur sublime, Faheem Mashar, un danseur parfait, Akram Khan qui nous dira à la fin de la première partie dans un anglais pressé et haletant que ce qui importe c'est la recherche de l'Unité. Avec soi, avec les autres, les musiciens, l'univers.
Impossible de sentir les milliers d'heures de travail, l'intensité des répétitions des frappes de pieds, la recherche de la fluidité, des épaules au bout des doigts. Tout est harmonie, souplesse, ondulations vibrantes, pirouettes parfaites, arrêt au millimètre.
Ce spectacle est un récital de danse indienne traditionnelle kathak, une des huit danses classiques de l'Inde. Mais tout est transformé, épuré, modernisé. Seuls les habitués de ces danses ont pu reconnaître les salutations initiales au guru, au dieu, aux points cardinaux. Puis c'est le récit raconté par le corps des textes sacrés indiens, Ramayana, Bhagavad-Gita. Danse de derviche tourneur, arrêt parfait, virtuosité des bras, des poignets, des doigts, qui ondulent dans tous les sens, claquement des pieds, tintement rythmé des grelots de chevilles. Tout bouge, tout tourne, tout s'arrête, tout bruisse, tinte, frappe, monte en puissance, tourne encore, les percussions résonnent profondément jusque sous les sièges et l'air tremble. C'est étonnant de perfection. Il semble que c'est parfait depuis toujours. Shiva Jai, Shiva Jai, mais Shiva est-il là ? Shiva est-il cette perfection ? J'ai l'impression que dans ce spectacle, tout est tellement calculé, travaillé, préparé, répété, que le souffle divin que le danseur voudrait nous faire partager dans cette virtuosité étonnante n'arrive pas à s'échapper de ce corps parfaitement dompté.
Bien différent est le film de Wim Wenders sur Pina Bausch où cette recherche d'amour, de pulsion de vie, de folie est parfois dramatiquement présente. A la sortie du film (en 3D, ce qui donne vraiment l'impression d'être sur la scène avec les danseurs), j'ai envie de danser dans le métro, de m'accrocher aux barres et d'enlacer les gens. Dansons, donc, pour nous retrouver, pour célébrer la vie, le soleil, le printemps... c'est encore temps.
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