vendredi 17 janvier 2014

Rencontre deuxième village Jharkhand


Jeudi 16 janvier toujours, district de Chatra, la température extérieure dans la journée est correcte mais les débuts et fins de jour sont frisquets pour la région. Dans le district d’à côté, l’administration a fermé les écoles primaires du 16 au 18 janvier, la température variant d’un minimum de 9° à un maximum de 16°, rien n’est chauffé ni les maisons, (ni les hôtels !) Ni les écoles où on fait la plupart du temps la classe dehors en ce moment car il fait plus chaud au soleil, même d’hiver, qu’à l’intérieur des murs.
Une des statues du temple, rarement vue : Hanuman accompagné de ses "copains" colorés
de g. à dr : le Sanglier, avatar de Vishnu, Rama, Hanuman, Durga et Nanda la monture de Shiva.
Sur le même lieu, des vestiges de temple bouddhique mélangés au culte de Siva
Un sadhu shivaïte à l'entrée du temple avec son trident
Après notre visite au temple nous allons rendre visite dans un deuxième village. C’est une communauté qui mélange les dalits (intouchables) et les adivasi (peuple tribal).
Présentation du 2e village et de leur fabrication d'assiettes en feuilles
Les femmes nous présentent leurs groupes : le premier, appelé Manta groupe, comprend 25 femmes et fabrique des assiettes en feuilles qu’elles vendent sur le marché local. Les feuilles sont ramassées dans la forêt, elles font environ 400 articles par semaine ce qui leur rapporte 40 à 50 roupies (un demi euro) ce qui leur permet d’acheter petit à petit sel, huile, médicaments si nécessaire.
Une des femmes nous présente son groupe
Consola Devi nous présente son Navi groupe qui fait également des assiettes et qui vendent des feuilles fraîches sur le marché à 8 km de là, et gagne 12 roupies par semaine. Elles font un dépôt de 50 roupies par mois et par personne pour s’entraider. Elles possèdent un tout petit bout de terrain où elles arrivent à faire un peu de riz mais la plupart d’entre elles ne possèdent rien et se louent également comme ouvrières agricoles.
Ces deux groupes rêvent d’une emboutisseuse mécanique qui leur permettrait d’améliorer la quantité et la qualité de leur produit, mais qui se trouve hors de portée de leur bourse.

En fin de journée nous faisons la remarque à Birendra sur la différence d’énergie et de motivation entre le premier village qui semble actif, motivé, bien parti pour s’en sortir et le second où cela semble plus difficile. Ce n’est qu’une question de temps, nous explique-t-il, le premier village a commencé cette démarche il y a quatre ans avec des formations pour les leaders, des stages de motivation, de connaissance de ses droits, de gestion de groupe, alors que le second village n’est entré dans ce processus qu’il y a un an et demi.
De plus, dans le second village, nous sommes dans une zone de danger où les « Naxalites » (groupe violent maoïste) sévissent et où ce village vivait dans la peur et la violence, ces groupes armés (composés souvent de gens du pays) faisant pression pour avoir un soutien des villageois sans pour autant leur apporter des moyens de progresser et d’améliorer leur quotidien. C’est donc une démarche importante qu’a fait ce village pour sortir de cette situation.
Cela laisse donc beaucoup d’espoirs pour la suite. Mais quel courage ont toutes ces femmes (toutes analphabètes) pour faire un travail collectif et s’entraider ! Et avoir compris que ça marche.

Et tout au long de la route nous voyons ces forçats du vélo avec leurs centaines de kilos de charbon accrochés de partout de telle sorte qu’ils ne peuvent absolument pas pédaler, ils s’accrochent à l’arrière du vélo sur les sacs tant bien que mal dans les descentes et peinent en poussant dans les montées pour faire la route d’Hazaribagh à Ranchi et livrer leur marchandise le long du chemin. Ce sont tous des mineurs « illégaux » (voir sur mon blog notre visite dans les mines illégales de charbon en mars 2013) qui doivent casser les blocs de charbon brut puis les faire brûler pour qu’ils soient utilisables directement, ensuite il faut mettre tout ça en sacs, préparer et harnacher le vélo et partir ensuite. Tout cela leur prend trois jours. Ils tirent environ 600 roupies de leur chargement et doivent payer tous les mois deux mille roupies à la police locale pour qu’elle ferme les yeux sur ce trafic.

2 commentaires:

Danielle a dit…

Merci pour tes bons voeux mais surtout merci pour ce beau reportage qui ne peut que raviver la flamme de ceux qui se lamentent chez nous !
Pour toi une année 2014 pleine de partages et de dynamisme !
Bises
Danielle

bijoliane a dit…

Si ça peut raviver la flamme c'est déjà pas mal ! sinon ce sont des charters entiers qu'il faudrait organiser pour faire faire quelques prises de conscience... :-)
Merci Danielle !