Les lieux saints en Inde sont
innombrables. Tout baigne dans le divin. Et même le ventilateur qui tourne
au-dessus de ma tête fait « Ram, Ram, Ram » et murmure, même un peu
trop fort parfois, le nom de Dieu.
Notre dernier voyage s’est ancré
dans cette tradition de pèlerinages à l’infini, de contacts quotidiens avec la
Source, ce qui Est. Et du coup nous apercevons notre bonne vieille France dans
un état de déliquescence spirituelle qui nous fait poser la question : où
est la Réalité ?
C’est pour cela que je viens en
Inde, pour me faire secouer chaque fois, me faire mettre un rappel à l’ordre,
une contravention qui me dit que je suis allée trop vite dans la traversée de
la Vie.
la grande statue de Shiva à la sortie de Haridwar (photo Michèle Hennequin) |
Chacun vit le divin à sa façon, chacun trouve son dieu qui
lui correspond et qui va l’amener à un « plus haut » ou « plus
intérieur ». Regarder le Gange qui coule, mettre une petite corbeille avec
une bougie sur l’eau, assister à la cérémonie du soir avec les haut-parleurs
hurlant les mantras, avec, je ne vais pas dire « la foule en délire »
mais participative car concernée profondément, magiquement, simplement par
cette offrande du feu à l’eau, verser du lait sur le lingam de Shiva, tourner
autour d’un arbre sacré, tout ici est symbole, ouverture, offrande, conscience
de l’acte.
la foule à la cérémonie de l'arati sur les bords du Gange à Haridwar |
Verser de l'eau et du lait sur les symboles de Shiva au petit matin au pied de l'arbre sacré... |
Dévotion matinale avant de partir à l'école |
dans le regard du Gange |
Solitude et Grâce |
Bien sûr il y a aussi tout ce
qu’on lit dans les journaux, les viols des femmes, la terreur islamiste, la
mortalité infantile la plus importante de cet endroit du globe, le combat
contre la dot des filles qui ruine les familles, la corruption politicienne.
Nous savons tout cela.
Mais pourquoi tant de gens qui
viennent en Inde en repartent en ayant eu une autre vision d’eux-mêmes ?
Bien sûr peut-être pas tous les touristes, pas tous ceux qui ne quittent
brièvement leur car climatisé que pour prendre la photo de ces femmes aux saris
si chatoyants, de ces enfants à qui l’on donne des bonbons et qui ont des
bouilles si ravissantes mais qui ne pourront ensuite jamais se payer le
dentiste au cas où.
Mais j’imagine que quand même,
tous auront été un peu touchés au fond d’eux-mêmes, sentis quelque béatitude
dans un temple à Shiva et Shakti, éprouvés quelque détachement par rapport au
monde matériel en regardant les pèlerins de tous âges qui n’hésitent pas à
marcher des centaines de kilomètres pour chercher de l’eau du Gange dans les
contreforts himalayens.
La vérité est Une, les chemins sont multiples. (photo Ronald Chrétien) |
2 commentaires:
Je viens fréquemment faire un tour sur le site qui me permet de partir aussi; merci pour les voyages.
C'est beau ; j'aime aussi les observations et réflexions.
Bonne continuation en Inde.
Cordialement
Chantal
@Chantal, c'est toujours agréable de savoir que quelqu'un vous lit et aime, parce que j'y passe du temps et que ça me fait plaisir également ! nous voyageons donc un peu ensemble et c'est tant mieux ! Un grand merci !
Enregistrer un commentaire