Entre Jaisalmer et Jodhpur

La route entre Jaisalmer et Jodhpur s'avère sans surprise maintenant que la route est large et bien goudronnée. Les troupeaux de chèvres traversent bien sûr toujours au moment où nous arrivons, mais nous commençons à avoir l'habitude (et le chauffeur surtout !) de voir du bétail partout et faire ce qui lui plait. Un petit troupeau de dromadaires sont en train de "brouter" avec leurs petits chamelons qui ne doivent pas avoir plus de deux-trois jours, le petit blanc arrive tout juste à se mettre sur ses pattes pour têter sa mère. Nous voyant arrêtés sur le bord de la route, un car de touristes français stoppe également et là bien sûr, discrétion oblige, le troupeau s'empressa de partir un peu plus loin fuyant la célébrité future.

Le car de touristes français à la poursuite des chameaux. On a toujours envie d'être
les seuls à faire des photos que les autres ne feront pas, mais bon !
C'est drôle de voir aussi l'envers du décor !

Chargement du sable de la dune au son d'une radio tonitruante.
Alors que les femmes s'occupent de leurs quelques chèvres
les hommes chargent à la pelle leur tracteur

et le groupe, nostalgique des pistes enneigées, grimpe au somment de la dune
pour avoir le plaisir de la glissade

La région est grande productrice de grès
et les découpes des blocs sont impressionnantes... pour le bruit !

Pour les détails techniques : une grande roue crantée (disqueuse) dure deux ans pour deux mille m2 de coupe et le changement de la disqueuse coûte environ 515 euros. Il faut changer les crans de la roue tous les trois jours et cela coûte 90 euros. Sachant que le pied carré de grès est vendu environ 25 centimes d'euros calculez le temps d'amortissement de la machine et la marge bénéficiaire sur l'année.... il faut bien profiter de ses restes de prof de commerce ! Trêve de plaisanterie, il y a environ 4 ans une terrible grève eut lieu au Rajasthan, le gouvernement, propriétaire du sol en-dessous d'un mètre à partir de la surface avait décidé d'arrêter toutes les exploitations de mines et de carrières ! Des milliers d'emplois en jeu et les ouvriers se sont battus et ont gagné... On se bat de partout, au Jharkhand contre les mines qui privent de ressources les peuples tribaux, au Rajasthan contre le gouvernement qui veut supprimer les carrières qui privent les locaux de leur emploi. Quoi qu'on fasse, la vie est dure.

visite au pas de course dans le petit musée de Mandore avec quelques statues
où les parents passent rapidement devant avec leurs enfants

mais il y a suffisamment de dieux et de héros pour leur expliquer la mythologie.

 

En fin d'après-midi nous partons en minibus sur Mandore l'ancienne capitale, arrivons à temps pour visiter le musée qui recèle quelques belles statues des 9e, 11e, 17e siècles, une série d'amusantes saynètes de la vie quotidienne, le marchand d'épices, l'instituteur et sa classe, le coiffeur, le porteur d'eau, statuettes de terre peinte pleines d'enseignements sur la vie du siècle passé. Nous "enfilons" la galerie des portraits des maharajahs du Marwar à toute vitesse, l'employé fermant les lumières au fur et à mesure de notre avancement, juste le temps d'apprécier les magnifiques boucles d'oreilles, les pierres précieuses portées par les souverains, leur profil à la moustache imposante ou la rose délicate tenue à la main par l'un d'entre eux, avec un petit coup d'oeil sur leur généalogie imposante.

Puis nous partons dans mon petit coin préféré, celui que je chéris entre tous, les cénotaphes des maharanis... L'entrée est occupée par de nombreux camions, des voitures, des caisses, encore un film qui va se tourner dans ces lieux magiques ! Effectivement et avec en vedette Karishma Kapoor  qui viendra jouer la chanson finale du film (qui on peut imaginer finira bien...). Malgré les fils éclectriques qui courent partout, les caisses de costumes entassées, la magie joue toujours...

Le ciel est superbe, la lumière splendide, la température douce
et chacun profite de l'instant présent...