samedi 13 novembre 2010

Patola de Patan

Les fils de la trame sont colorés selon le processus du tie and die (teindre en nouant)
les fils de la chaine sont préparés sur le métier à tisser
Patola représente un type de tissu de soie, principalement en sari puisque c'est une spécialité indienne. Typique du Gujarat et de la ville de Patan où il y avait au XIIe siècle 700 familles faisant des "Patola", après la 2e guerre mondiale cet art est tombé en désuétude et seules deux familles actuellement continuent de perpétuer la tradition de ce tissage très spécial.

Avant de tisser le sari toutes les couleurs doivent être mises en place et faire déjà le dessin sur le fil de chaîne. Et le même processus doit être mis en place sur le fil de trame. Le travail des couleurs sur les fils est tellement précis que le dessin se fait automatiquement lors du tissage. Le fait de colorer séparément les fils de chaine et les fils de trame est appelé "double Ikat". Les couleurs et le tissage sont absolument identiques sur l'envers comme sur l'endroit.
Les fils de chaîne et de trame sont colorés selon le principe du "tie and die" et ce processus prend environ deux mois à deux mois et demi. Pour tisser un sari de cinq mètres cinquante il faut le travail de 4 à 5 artisans pendant 4 à 5 mois. Et le coût est bien sûr, proportionnel au temps de travail. Il faut compter environ 350 euros pour un sari.Les couleurs sont naturelles ou chimiques selon la demande du client. Ce sont de riches bourgeoises des grandes métropoles indiennes, femmes d'industriels ou de commercants qui commandent ce genre de sari. Un sari Patola dure entre 80 et 100 ans et sa valeur augmente au fil du temps. Il est considéré comme un vrai trésor pour celles qui peuvent en posséder un.
Le gouvernement indien encourage cet artisanat unique et un timbre de 5 roupies en l'honneur du Patola de Patan a été mis en vente en novembre 2002. Des expositions en Inde et en Grande-Bretagne mettent régulièrement ce tissage exceptionnel à l'honneur.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai eu la chance de visiter l'un des derniers ateliers de fabrication de Patola à Patan en février 2013.Un travail d'artiste en réalité avec des techniques très codifiés.J'ai pu admirer des saris merveilleux, dont les prix le sont tout autant, et qui ne sont plus accessibles d'après le patron de l'atelier qu'aux riches épouses des hommes des émirats....
Bonne journée.

bijoliane a dit…

merci pour votre commentaire ! quand je suis passée en 2010 les prix étaient d'environ 600 euros pour un sari... avec un an de fabrication, ce qui met le prix du sari par cher au jour de travail payé !