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Déjà hier au Temple du Lotus de la religion Ba'haie, en plein midi tout était gris |
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Ce matin départ de Delhi sous un ciel embrumé et humide, qui
sentirait l’automne si nous n’étions pas en Inde… Nous allons rejoindre notre
minibus près de la place du marché dans le quartier de Pahar Ganj où pommes, bananes et oranges sont déjà en
train de se mettre en équilibre sur les étals. Le périphérique, les autoroutes
de dégagement nous sortent du centre ville pour nous amener presqu’au cœur de
Gurgaon la ville administrative et des affaires où sont concentrés les centres
d’appels téléphoniques. Nuit et jour, quinze mille personnes, casque sur les
oreilles et sourire aux lèvres, se nommant Peter ou Monica plutôt que de garder
Shiva ou Parvati, cherchent à vendre produits financiers ou assurances à des
Américains de Chicago ou des Anglais de Birmingham avec l’accent adéquat.
Arrêt à Dahruhera pour une galette aux pommes de terre et
yahourt au bord d’une autoroute en construction et là nous quittons la grande
voie Delhi-Jaipur pour entrer dans la campagne du sud de l’Haryana. Plus nous
nous éloignons de la capitale et plus le ciel vire au bleu et les routes aux
chemins vicinaux. Passage à Rewari, les marchés sont pleins, de même à Narnaul.
Et les briquetteries entre les deux sont vides… Personne sur les chantiers,
tout le monde sur le marché. Ce samedi est jour de pleine lune, jour de paye
pour les ouvriers et donc jour d’achat des fruits, légumes et autres nécessités
pour la quinzaine à venir, le jour de paye suivant étant celui de la lune
noire.
Nous arrivons vers 15 h 30 dans notre petite haveli décorée
de peintures rajasthani, agréable surprise pour le groupe qui ne s’attendait
pas à ce petit luxe. Nous allons ensuite visiter une très belle maison décorée,
la haveli des Modi, famille de 5 frères qui ont délaissé depuis longtemps leur
village de Jhunjhunun dans le Shekavati pour Bombay et le commerce de l’or. Le
gardien semble tout content de nous ouvrir les portes d’une cour intérieure,
qui redonne sur d’autres cours comme un emboitement de poupées russes.
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de la cour d'honneur (avec un spectacle prévu) à la cour des femmes, un emboitement de "cours gigognes" toutes décorées | |
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le chemin de fer à l'honneur avec le Blanc et son casque colonial |
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Les cours toutes décorées et encore bien entretenues |
Tout est
peint, pas trop abîmé, on distingue encore la Reine Victoria, les chemins de
fer, incongrus dans cette région où seuls circulaient les dromadaires des
caravanes des épices et de la soie, et de nombreuses fresques de Krishna qui
n’en finit plus de jouer des tours à ses bergères ou de jouer de la flûte pour
son amoureuse Radha.
Et puis nous voulons aller à l’arati au coucher du soleil au
temple de Rani Sati, mais en un quart d’heure, les boutiquiers ferment leur
rideau de fer, les vendeurs de bananes plient bagages, le marché qui était
animé se retrouve presque silencieux. Et on nous dit que de toute façon le
temple est fermé. Ah bon ? Et que toute la ville va s’enfouir dans une
obscurité et un silence bizarre et inaccoutumé pour un samedi soir. Les gens
nous disent « chandra, chandra » et oui la lune, mais quoi….
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Au temple de Rani Sati le début de l'éclipse de lune |
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au-dessus de l'entrée de notre haveli, la lune à moitié mangée... |
Oh ! elle commence à se déformer tout doucement, très lentement et nous
assistons à une éclipse de lune ! A partir de 18 h la lune se fait manger
doucement par l’ombre de la Terre en commençant par le bord gauche en bas et
quand nous la regarderons plus tard encore vers 21 h tout se sera déplacé vers
le haut, c’est un peu bizarre mais il doit y avoir une explication
scientifique.
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la lune qui a changé... |
En tout cas les Indiens eux, ne regardent pas car ils considèrent
que c’est une mauvaise énergie et après l’éclipse ils feront rituels et
purifications.
Mais samedi de pleine lune avec éclipse, on ne reverra pas cela de
sitôt… Merci l’Inde de nous procurer ces petites surprises
exceptionnelles !
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