Mon quartier

Je vous présente mon quartier, bien sympathique, tout près de Moti Mahal, la belle maison (haveli) dont on voit le dernier étage avec les bulbes et les colonnes. Ma chambre se situe dans une maison entre les deux arbres, au-dessus d'une boutique, bien tranquille, avec un petit balcon où je fais sécher mon linge.

Mais quand je ne veux pas faire de lessive, je m'adresse à mon voisin le blanchisseur, qui maintenant me fait un "indian price" pour mes vêtements, lavés et repassés à la perfection. Entre ma chambre et le blanchisseur, trônent les baffles gigantesques du voisin, marchand de CD, qui réjouit (quoi faire d'autre ?) tout le quartier de musique bollywood !

Couleurs du jour

Petit coup d'oeil en passant, il faisait chaud cette après-midi dans les petites rues resserrées du fort, la sieste semble bonne sur les pierres d'entrée de la voisine !

Mes potes !

C'était trop amusant de les voir assis sagement en train de boire leur thé en attendant les touristes et je n'ai pas pu résister à la tentation de prendre la photo. Le premier assis avec une moustache et une barbe imposante concourt pour le prix de "Mister Desert" et son oncle a déjà gagné le prix du plus beau rajpoute barbu et moustachu de la région. Il fait maintenant de la pub pour une marque de cigarettes appelées "Jaisalmer" !
Mais ça ne fait pas venir les touristes pour autant.

De mon balcon (suite)

Et voilà ! elle a failli se faire attraper ce matin la vache ! Les choux pommelés à souhait, reluisants sous le soleil matinal, les courgettes tendres et tentantes, les carottes si rouges de carotène... et l'oeil et le pied tournés vers les autres protagonistes qui tournent autour de la charrette si bien garnie ce matin, le marchand chasse la gourmande, pourtant bien maigre.

Fete Nat

La foule était présente pour admirer les scènettes présentées

Comme le chantait Brassens, le matin du 14 juillet je reste dans mon lit douillet... et c'est ce que j'ai fait en ce matin de fête nationale indienne le 26 janvier.... Mais je n'ai pas manqué le soir le festival folklorique donné dans le grand stade au pied de la citadelle illuminée. Une foule impressionnante pour voir le spectacle des enfants des écoles, danses traditionnelles avec les belles robes brillantes et chatoyantes du Rajasthan, danses disco type bollywood (à mes yeux une catastrophe pour les traditions) et chants patriotiques, drapeau levé. Tous ces enfants et ces ados qui ont dû se donner bien du mal pour répéter pendant des heures pour gagner la coupe (car en plus cela devient une compétition). Et mes oreilles d'occidentale, et mes yeux de spectatrice habituée à une certaine qualité de sons et de lumière, de souffrir en entendant la musique distordue ou morcelée, ne commençant pas en même temps que les acteurs, les projecteurs fusillant d'éclairs disco les danseuses éblouies. Un peu plus de préparation et d'organisation n'auraient pas nuit au spectacle...
La citadelle de Jaisalmer illuminée

De mon balcon

Ce matin, grand moment d'amusement à observer les vaches dans la rue qui suivent le marchand de légumes. Elles arrivent à 3 ou 4 doucement et encerclent mine de rien la carriole affriolante... Il faut reconnaitre que les légumes sont superbes, les choux-fleurs on ne peut plus appétissants, les carottes tentantes, mais les petits pois déjà plus difficiles à happer. Par quoi commencer ? Le marchand, lui, monte la garde, a vu la manoeuvre et en poussant des petits "hop-hop" arrive à les éloigner, sert la cliente, puis pousse la charrette 50 m plus loin, et le petit jeu recommence.

Premier jour en Inde

Pas de temps à perdre, cette fois çi je prends le soir même de mon arrivée le Jaisalmer Intercity Express. Ne pas se tromper sur le sens d'express, c'est celui qui s'arrête à toutes les gares, mais pour dormir une bonne nuit c'est pratique. Départ à 17.40, bien à l'heure et arrivée le lendemain à 13 h, juste 15 minutes de retard pour 921 km. La SNCF peut en prendre exemple. (pour le retard par rapport au temps du trajet, non pas pour la vitesse...).

Vers 6 h du matin, on me réveille, c'est Jodhpur ! Non, je dors, je vais à Jaisalmer ! Et je reste allongée bien au chaud sous ma couverture jusqu'à 8 heures. Les soldats, compagnons de "chambrée", sont descendus à Jodhpur avec leur énorme cantine d'armes et de munitions. On sent que le Pakistan n'est pas loin... Je regarde par la fenêtre et je m'aperçois qu'on roule dans le sens inverse de celui du départ, ce qui me fait bizarre, on ne roule plus du nord au sud, mais d'est en ouest, on a dû changer de sens à Jodhpur. Mais ce qui m'est encore le plus étrange c'est de passer de l'aeroport enneigé d'Helsinki au beau milieu du désert du Thar, quelques arbres, des huttes, un voile rouge qui garde paisiblement des biquettes noires. Ca y est en une nuit je suis arrivée dans l'Inde profonde.L'entrée de la citadelle de Jaisalmer le soir en arrivant

Nouveau depart pour l'Inde

Et oui, quand on aime on ne compte pas ! Et le 20 janvier départ au petit jour pour le TGV, direction Roissy-Charles de Gaulle. J'arrive largement en avance, puisque je pourrais enregistrer pour le vol pour Helsinki qui part avant le mien. J'ai le temps de prendre un croissant et deux grands verres d'eau chaude offerts gracieusement par la serveuse. La tisane au café à côté, dans l'aéroport est à 4.40 euros et le pot de rouge à 4.10. Et on se demande pourquoi la France vire à l'alcoolisme. 4.40 euros pour une tasse d'eau chaude et un sachet qui trempe dedans, il y a des erreurs à ne pas commettre. Embarquement à midi, après un petit coup de "chaud" à l'enregistrement des bagages. Sac plus valise = 29.6 kg ! Madame, je pars pour longtemps et j'ai mis plein de cadeaux pour mes amis ! En plus j'ai déjà enlevé hier soir, car je sentais bien qu'il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin, une bonne bouteille de Bordeaux. Et encore des soupes au velouté de homard, vous vous rendez compte du homard au beau milieu du désert, et j'en prive mes amis, alors faites un petit effort pour le reste s'il vous plait... Elle a dû sentir tout ça (surtout le homard) car après quelques questions sur mon bagage à main et ma proposition de délestage de quelques kilos de bouquins dans le sac à dos (ce qui entre nous soit dit, ne changeait rien au poids transporté par l'avion), elle m'a dit "bon, ca va, mais faites attention la prochaine fois !" Merci Madame je vous fais la bise...
Vol sans histoire jusqu'à Helsinki, difficile d'argumenter que de passer par la Finlande c'est le plus court chemin pour aller sur Delhi, mais regardez une carte c'est en ligne droite ! En passant au duty free je jette un coup d'oeil sur le caviar, 153 euros pour 28 grammes. Laisse tomber c'est pas pour toi, et puis il faut le conserver au froid. Peut-être une conserve de viande d'ours ou de renne pour un non-végétarien ?
Un engin élévateur vient nous arroser les ailes avant de partir d'un puissant jet de dégivrant, et c'est parti pour la nuit.

Le Bhoutan

Enfin des cartes ! et du sérieux, oui, cela permet de mieux s'imaginer ce petit royaume. Grâce à Wikipedia nous savons que le Bhoutan est situé dans l'est de la chaîne de l'Himalaya, enclavé entre l'Inde au sud, à l'est et à l'ouest et la Chine (Région autonome du Tibet) au nord. Il a une superficie de 46 500 km², à peu près équivalente à celle de la Suisse. Il est situé entre les latitudes 26° 45' 0 Nord et 28° 10' 0 Nord et entre les longitudes 88° 45' 0 Est et 92° 10' 0 Est. Il mesure environ 300 kilomètres dans sa plus grande longueur est-ouest, et seulement 170 kilomètres dans le sens nord-sud. Il possède 1 075 kilomètres de frontières terrestres avec ses voisins, 470 km avec la Chine et 605 km avec l'Inde.

Le nom local du pays, Brug-yul (souvent transcrit Druk Yul), signifie la « terre du dragon ». Il est aussi nommé Druk Tsendhen, « terre du dragon tonnerre », le son du tonnerre ou de la foudre étant interprété comme les grognements de dragons.

Les symboles nationaux sont pour l'arbre : le cyprès (cupressus corneyana), pour l'oiseau : le corbeau (corvus corax tibetanus) pour l'animal : le takin (budorcas taxicolor) que nous n'avons jamais pu rencontrer, une sorte de dahu, bovidé caprin avec des petites cornes, frère du gnou africain, et la fleur : le coquelicot bleu (meconopsis grandis).

La capitale est Thimphu, la population se monte à environ 700 mille habitants et l'altitude va de 180 m à 7550 m. On circulera en général plutôt autour de 2000 mètres. La religion nationale est le bouddhisme mahayana, la monnaie a un nom imprononçable : le ngultrum, (NU), qui a la même valeur que la roupie indienne, acceptée de partout.

De quoi vit-on au Bhoutan ? de l'agriculture et du bétail pour la grande majorité de la population. Il apparait cependant que 30 % de la population profiterait de près ou du loin du tourisme (agences, guides, chauffeurs, hôtellerie), car il faut avoir fait des économies pour voir cette petite Suisse bouddhiste ! Le tarif est en haute saison (ce qui signifie toute l'année sauf l'hiver où c'est glacial !!) de 220 US$ par jour. Il faut donc préparer son circuit, le donner à une agence locale, lui payer le tarif prévu et l'agence s'occupe de tout, le visa est délivré à l'arrivée dans le pays. Il ne vous reste plus ensuite qu'à admirer les paysages, les forteresses, les monastères, les peintures sur les maisons, la beauté des femmes, la prestance des hommes, à apprécier leur sens de l'écologie et de protection de la nature, à sentir la forêt (les 3/4 du territoire) et les esprits qui s'y cachent, à éviter le plat national composé de piments rouges et verts et de fromage, à prendre des photos des beaux zizis peints sur les maisons (ça demande une grande explication...) mais vous avez un exemple là-dessous :

Les randonnées pour monter faire ses dévotions dans certains monastères haut perchés, sont superbes et procurent admiration sans fin et courbatures de quelques jours.

C'est un pays où il vaut mieux s'instruire sur Guru Rinpoché (Padmasambhava) et sur Pema Lingpa si on veut comprendre quelques petites choses à ce pays de miracles, de mystères, de légendes, de récits incroyables ou invraisemblables.

A suivre...

Bhoutan central, le Bumthang

BUMTHANG
Bhumtang est le nom général pour les 4 vallées de Chumey, Chokhor, Tang et Ura dont l’altitude varie de 2600 à 4000m. Nous sommes passés au col bien tardivement mais c'était un délice d'admirer ce paysage sous la lune presque pleine. Ces quatre vallées sont parsemées de temples, de monastères, de drapeaux de prières et de stupas.

Partout où nous passons, les mythes et les légendes, les traditions et les supersititions locales semblent nous accompagner tout au long du chemin et donnent à ce pays une touche magique, impalpable et pourtant présente à chaque pas, à chaque tournant de la route.

Le tir à l'arc

Le tir à l'arc est le sport national du Bhoutan et chaque village a son terrain de tir. Les garçons s'entraînent dès leur plus jeune âge et les hommes vont sur le terrain de tir après le travail comme chez nous on va au café.

Les compétitions sont accompagnées habituellement d'un banquet et font partie intégrante de toutes les festivités locales. La tradition veut qu'on utilise des arcs en bambou mais les nouveaux arcs à poulies font leur entrée dans le royaume et j'ai pu voir toutes les sortes d'arcs au cours de mon voyage. Les équipes d'archers tirent sur une cible de 30 centimètres de diamètre à une distance de 120 mètres. Le terrain de tir à l'arc de Trongso. Une cible se trouve à chaque extrêmité du terrain. 120 mètres c'est long...

Le Bhoutan a envoyé deux compétiteurs pour le tir à l'arc aux Jeux Olympiques de 2008 (classement : 7e, il manquait les danseuses...)

Tireur avec un arc à poulies

Dans les compétitions, chaque équipe à son groupe de danseuses qui encouragent et soutiennent leur équipe et essaient de perturber l'équipe adverse par des chansons. Par contre, les femmes ne tirent pas à l'arc et nos questions par rapport à ça ont paru complètement incongrues ! Les femmes sont là pour danser pour les vainqueurs et en dehors de ça, leur place est à la cuisine et avec les enfants... Pas de sport pour ces dames ! sauf des danses traditionnelles.danse traditionnelle lors de l'inauguration du monastère de Gangtey

La forteresse de Trongsa

Et bien, si je veux vous faire apprécier le Bhoutan il faudrait que je me dépêche un peu avant de repartir en Inde très bientôt ! Le Bhoutan est devenu LE pays à la mode avec de bien nombreux documentaires à la télé depuis le couronnement du jeune roi du 6 au 8 novembre dernier.
Jigme Khesar Namgyel Wangchuck a été couronné roi du Bhoutan lors d’une cérémonie qui s’est déroulée dans la forteresse de Tashichodzong située dans la capitale du royaume à Thimphu.
Mais il y a eu aussi une cérémonie particulière dans le Bhoutan central, à Trongsa, au dzong absolument superbe qui est le chef-lieu du district mais qui était au 19e siècle la capitale du Bhoutan à cause de l'importance et du pouvoir de ses gouverneurs. Ce qui fait que les princes-héritiers du Bhoutan reçoivent le titre de Trongsa Penlop (gouverneur).

Le dzong se voit de très loin et il faut 30 minutes de route lorsqu'on le voit, là sur la photo, pour arriver à son entrée car le dzong se trouve sur un éperon qui s'avance dans la gorge de la rivière Mangdé et il domine la route du sud et de l'ouest.La vue à partir du dzong couvre des dizaines de kilomètres et rien ne pouvait autrefois échapper à la vigilance des guetteurs.
Chef d'oeuvre architectural, il comporte 23 monastères à l'intérieur ! et on ressent une impression de château de conte de fées quand on est à l'intérieur, tellement il y a de corridors, de cours, de balcons, de pièces à visiter...
La tour de guet de Trongsa, avec une architecture particulière, se trouve au-dessus et a été transformé en musée.