jeudi 28 février 2013

Promenade en barque sur le Gange

Promenade on ne peut plus classique, déjà bien écrite et photographiée dans ce blog... Mais je rajoute quelques photos de ce jour, pourquoi s'en priver ?


Les couleurs, la foule, les palais décrépis sur les bords du Gange
les blanchisseurs dont la place est réduite ces jours ci avec la venue de tous les
sadhus qui ont installé leurs tentes après la Khumba Mela d'Allahabad
la vente "à l'abordage" des touristes naviguant sur le Gange
les femmes qui, après leur bain, font sécher leur sari à deux
les sadhus venant de la Khumba Mela se sont installés avec leurs tentes, leurs
plastiques, leur chilom et leur trident, signe de Shiva
Sadhu solitaire et décrépitude des monuments

mardi 26 février 2013

Un grand arati à Bénarès


Ambiance « Shiva ».

Tous les matins et tous les soirs sur le bord des fleuves en Inde, au lever et au coucher du soleil, on fait l’offrande du feu ou des cinq sens au fleuve. Cela peut être une cérémonie très intime, familiale ou théâtrale comme l’est celle de Bénérès sur cet endroit des ghats.

Ce soir c’est la fête, c’est la foule, c’est la folie sur les ghats de Varanasi (les escaliers qui sont le long du Gange à Bénarès).
Sur le fleuve une centaine de barques sont alignées, encastrées, imbriquées les unes dans les autres et remplies de centaines de pèlerins. On croirait qu’il y a aussi des gradins sur le Gange, bourrés à ras bord.
Des flashes crépitent, les petites coupelles avec bougie et fleurs traînassent le long de la rive ou filent à grand train en fonction des courants. La lune, à la couleur assortie aux néons du quai, s’affiche ronde dans le ciel noir dont les étoiles ont été tuées par l’orgie lumineuse.
Des sâdhus (renonçants) qui n’ont pas fait vœu de pauvreté photographient avec leur portable dernier cri la foule et les lieux de la cérémonie délimités par des rangées de lumignons.
Un Oooooommmm qui ne s’essouffle pas traîne sur l’harmonium pour marquer le début de la cérémonie. Les cloches tirées par des ficelles s’agitent en haut des portiques en bambou, les officiants secouent énergiquement leur propre clochette et la cacophonie est assurée par l’harmonium, le chanteur et les haut-parleurs grésillant au maximum de leur volume. L’ambiance mystique est assurée par un premier ballet de mouvements avec un bâton d’encens (l’odorat) dont la fumée légère virevolte au-dessus des têtes. Puis c’est au tour d’une rose, la vue, (tiens, c’est un nouvel ajout dans le cérémonial, ça devient romantique), puis le gros chaudron de charbon brûlant avec de l’encens qui dégage de vigoureuses fumées, assurent l’ambiance pour les photos tout en purifiant l’atmosphère.
Puis les grands chandeliers pyramidaux qui pèsent un poids considérable et qui permettent aux sept jeunes brahmanes officiants de se muscler un peu les biceps, se montent et se baissent au rythme des mantras. Les sâdhus vidéastes utilisent leur téléphone mobile pour filmer la cérémonie et peut-être ensuite la montrer à leurs frères de chilom au pied des Himalayas.
Pour continuer la séance de musculation, de petits chaudrons en bronze surmontés de la quintuple tête du cobra sacré sont élevés à deux mains aux quatre coins cardinaux.
Puis vient le tour des éventails en plumes de paon. Quelques jets de pétales d’œillets d’Inde finissent en pluie sur les barques en-dessous de l’estrade. Les conques retentissent et c’est au tour de grands balais-queue-de-cheval à dessiner en cadence le cercle de l’arati. Les moustiques et les éphémères virevoltent en rythme autour des lampadaires.
Prise par l’ambiance que provoque le gigantisme de la foule ce soir je suis surprise de l’arrêt de la cérémonie qui me semble raccourcie. Ai-je rêvé ou manqué des séquences ? Celle de l’eau avec les conques, celle du petit mouchoir qu’on agite… Mais c’est ça aussi l’impermanence. Pourquoi s’attendre au pareil, au semblable, puisque tout change. Sur un même endroit du Gange, l’eau qui passe n’est jamais la même.
Mais tous les swamis (enseignant religieux, qu'on pourrait traduire par "moine") que nous avons rencontré nous enseignent qu’il y a un lieu en nous qui est éternel, immortel, et tous les sages vous le diront ici. Un lieu où on est dans le bonheur…
Je vous souhaite de le trouver et d’y rester.
une vue partielle de la foule ce soir là... (photo Ronald Chrétien)

lundi 25 février 2013

Voyage et destination


Le voyage est plus important que la destination

C’est reparti pour un nouveau tour indien ! Départ de Paris le 23 février avec un avion pour Vienne, Autriche, initialement à l’heure. Puis avec un retard d’une heure et demie. Sans conséquence si le transit pour attraper l’avion de Delhi est suffisant. Sans importance si les conditions météo sont satisfaisantes. Or ni l’une ni l’autre des conditions ne sont remplies : une heure pour le transit et une tempête de neige qui s’abat sur Vienne le matin. Mais nous gardons espoir car sur Vienne tous les vols sont retardés et seulement dix-huit départs par heure sont autorisés. Embarquement donc à 11 h 30 au lieu de 10 h avec notre avion pour Delhi toujours programmé à l’heure pour 13 h…
Installés dans l’avion nous attendons, attendons. Une voiture technique arrive et une grosse boite à outils en sort. Puis on entend des coups sourds, réguliers, qui durent… Tout simplement la porte de l’avion qui refuse de se fermer ! Un peu gênant en altitude… Donc encore une demi-heure de perdue et cette fois, plus la peine d’y croire. Le personnel nous laisse encore une lueur d’espoir en nous racontant les conditions météo à Vienne à croire que nous allons nous trouver nez à nez avec des ours polaires.
Nous atterrissons à 14 h 20 alors que notre bel oiseau s’envole pour Delhi, lassé de nous attendre… On a failli être à l’heure !
Maintenant il faut traverser l’aéroport à la recherche du « transfert desk » (bureau de transfert) à travers l’aéroport de Vienne étonnamment désert.. De transfert desk désert en transfert desk désert nous traversons de moins en moins gaillardement les longs couloirs, on se croirait dans un film d’espionnage, des ordinateurs sans personne derrière, des salles d’attente vides, que va-t-il se passer en haut de l’escalier ?
Une queue monstre ! Des centaines de personnes contenues le long d’un mur et qui attendent devant LE transfert desk ouvert ! On fait un grand tour en s’écartant d’eux comme de la peste pour essayer de voir directement ce qui se passe tout là-bas devant les bureaux… Tricheurs ! on se fait repérer ! et au bout d’une demi-heure quelqu’un demande s’il y a des vols pour Delhi, un espoir ? C’est juste pour nous faire monter à l’étage au-dessus et faire une queue qui durera… vous n’allez pas me croire : 5 heures ! nous nous répartissons l’attente, on vient apporter de l’eau et des biscuits aux pauvres rescapés des neiges, mais on ne se sent pas seul c’est déjà ça !
Enfin devant le bureau, mais 15 personnes à replacer dans un vol pour Delhi ce n’est pas si évident, surtout en fin de queue… le personnel est fatigué, les yeux rougis par l’ordinateur, mais notre jeune Eva est remarquable de gentillesse en nous trouvant un vol sur Zurich pour obtenir les places sur un vol Zurich-Delhi le lendemain après-midi. Dodo à Vienne dans un hôtel gigantesque pour les congrès.

Nous aurons juste trois heures de sommeil à Delhi, un peu cher la nuit à l’hôtel du coup, avant de se retrouver de nouveau à l’aéroport pour notre vol pour Bénarès, encore retardé, ça n’arrête donc pas !
Et pour en rajouter encore un peu dans nos déboires, une valise a disparu... et a filé sur Le Caire ! elle nous reviendra à Bénarès, à la dernière minute, pour la mettre dans le bus en partance pour la gare.
Et maintenant, notre train Bénarès-Haridwar qui vient d’être carrément annulé pour cause de Khumba Mela. Avec une simple annonce dans le journal du coin pour avertir les voyageurs. Ca c’est de la communication ! Vive la SNCF, je leur accorde une palme d’or à comparer à la compagnie indienne !
Vive la vie, vive l’aventure, ça forme la jeunesse, et là, qu’est-ce qu’on rajeunit !


les pistes de l'aéroport de Vienne le 23.02 et les chasse-neige qui n'arrêtent pas !

mercredi 20 février 2013

Dans le désert marocain

A Boudnib, dans la maison située en bout de village, le plaisir de la journée est de se caler dehors devant le mur bien réchauffé du soleil de la journée, et de regarder le désert qui s'offre là, immense, en face. Regarder les gens qui passent sur la piste pour aller chez eux, la voiture du facteur, la charrette du marchand de bouteilles de gaz, la voisine avec son bébé attaché dans son dos par une couverture bariolée, le voisin qui se hâte pour aller à la mosquée, les deux amies qui inlassablement font des aller-retours sur la piste en discutant, tantôt entre elles, tantôt avec leur téléphone.
en face de la porte, le désert... et les gens qui passent.

les montagnes d'un côté permettent d'arrêter le regard...
le village de Beni-Ouzim tel qu'on le perçoit en arrivant par la piste,
tellement parfaitement intégré dans le paysage qu'on ne le voit pas...
Plus dans la campagne c'est le moment des amandiers en fleurs, partout
et c'est un vrai bonheur !




Joyeux printemps ! ça va bientôt arriver !










mardi 19 février 2013

Trois semaines d'aventures marocaines

Un petit tour sur le blog juste pour donner quelques nouvelles avant de repartir.
Je rentre de trois semaines de repérage au Maroc pour proposer une semaine de promenades et de rencontres avec un "allumeur d'histoires" passionnant qui a quarante ans d'expérience de vie au Maroc. Nous sommes donc partis non pas à l'aventure mais dans sa famille de coeur marocaine.
Nous avons visité Marrakech en vitesse, discuté avec un herboriste compétent et commerçant qui savait si bien vanter sa fabuleuse crème à l'huile d'argan et à la verveine qu'on en mangerait presque...
les jolis pots colorés chez l'herboriste : la Sté Kamarus, au 118 face fontaine Mouassine
pas loin de mon ryad.
Je vous raconterai plus de choses un peu plus tard, c'est juste pour vous dire que je suis bien revenue, mais c'est pour mieux repartir mon enfant... et très rapidement, en Inde bien sûr !
En attendant quelques photos bien sûr de notre belle épopée, mais pour aujourd'hui je m'arrête à Marrakech.
le célèbre pavillon des jardins de la Menara, avec les montagnes enneigées.
Et bientôt la proposition d'une très belle semaine promenades et contes du 5 au 12 octobre 2013 dans ce sud-est marocain complètement ignoré des touristes et que j'aurai le plaisir de vous faire découvrir... et où vous serez reçu avec une chaleureuse attention par une grande famille traditionnelle.

Marrakech, la beauté des murs colorés au soleil d'hiver
Sur la célèbre place Jeema el-Fnaa, trois femmes tranquilles qui papotent
sur leur tabouret minuscule
Sur cette même place, les célèbres marchands de jus d'oranges
Je logeais dans un très joli petit ryad dans la médina, très discret, avec réveil
par le chant des oiseaux
et avec une belle chambre confortable : Dar Moulay Ali, voir leur site web :
riad-moulay-ali.com
et puis bien sûr le plaisir de la promenade dans le souk, avec les petites culottes
tout aussi colorées que les épices dans leurs grands pots
les paniers de paille tressée à côté d'une agence immobilière très locale...
et les sympathiques portées de théières en symphonie argentée.
la déambulation paisible dans la médina bien abritée du soleil
avec les beaux jeux d'ombre et de lumière
pour arriver dans un quartier excentré à trouver les tanneurs, mais qui n'ont pas
la célébrité de ceux de Fès. Par contre le travail est toujours aussi pénible et sale.