Laxmi Narayan Khatri a une passion pour conserver tout ce qui appartient au patrimoine du désert du Thar, que ce soit le folklore, l'histoire, l'architecture. Il a écrit un petit livre "Jaisalmer Folklore, History & Architecture" et a ouvert un petit musée près de Gandhi Chowk à Jaisalmer qu'il aime faire visiter aux touristes et ses commentaires culturels sont passionnants. Vous y trouverez des exemplaires de fossiles marins datant de millions d'années quand la mer était à la place du désert actuel, des documents et anciens manuscrits concernant la vie économique, la poste, les dieux hindous, des instruments de cuisine, des ornements traditionnels de chameaux, tout ce qui concerne la vie culturelle et traditionnelle de cette région.
Une pièce est réservée à l'
opium.
Un cultivateur dans son champ de pavots (culture officielle d'état) pas encore mûrs, au Rajasthan.
En Inde, seul pays donc où la récolte de l'opium destiné à l'industrie pharmaceutique est autorisée, pour la fabrication de la morphine, le pavot est cultivé principalement dans le Madhya Pradesh, au Rajasthan et en Uttar Pradesh. Des quotas de production doivent être respectés par les producteurs qui sont tenus d'obtenir des rendements minimaux de 34 kilogrammes par hectare pour conserver leur licence.
Offrir de l’opium est une tradition dans le désert du Thar. Sans opium l’hospitalité n’est pas complète. Que ce soit pour un mariage ou toute autre occasion de réjouissance, ce n’est jamais parfait sans opium.
Normalement les gens prennent de l’opium sous forme sèche et solide en morceau ou sous forme liquide, une gorgée, mélangée avec du safran.
On raconte que du temps où l’état de Jaisalmer était le « Bhati Rajput » (c’est-à-dire le temps où régnaient les guerriers du désert), ces guerriers prenaient de l’opium avant d’aller à leur dernier combat. Grâce aux effets excitants de l’opium, ils avaient plus d’enthousiasme.
Durant les batailles, après avoir été blessés par des attaques à l’épée ou à la lance, les guerriers étaient alors capables de combattre jusqu’à leur dernier souffle.
L’opium est un jus tiré d’une sorte de pavot. C’est une drogue puissante utilisée dans le passé (et dont on redécouvre toutes les propriétés médicinales actuellement) pour diminuer la douleur et aider les gens à dormir. Les amateurs d’opium le garde précieusement dans une petite boîte appelée « thesariya ».
Dans les villages, pour l’arrivée d’un invité ou un mariage ou toute autre festivité, des gens venant présenter leurs condoléances lors d’un décès dans une famille, il est de tradition d’offrir de l’opium aux invités. Les hôtes offrent très respectueusement l’opium en inclinant la tête et gardant l’opium dans leurs deux mains. On dit qu’il faut offrir l’opium avec respect même à ses ennemis.
Dans le désert, même les dromadaires mangent de l’opium. Ils peuvent ensuite parcourir de longues distances lourdement chargés.
Selon les indications données dans le livre « Raghunath Singh Ka Muk dama » (1936) aux pages 54-56 par Sagar Mal Gopa, combattant pour la liberté (sous-entendu, de l’Inde), à Jaisalmer on traitait 800 kg d’opium par an. Tout ce qui était fait à côté était du trafic illégal.
Aujourd’hui, l’utilisation de l’opium est interdite par le gouvernement mais dans les villages la tradition d’offrir de l’opium est toujours vivante.
La pièce dans le musée réservée à la cérémonie de l'opium et aux instruments utilisés.
Le « bhang » est une substance différente de l’opium et est tirée d’un arbre et non du pavot. Il y a une « bhang shop » autorisée par le gouvernement, à Jaisalmer, au marché près de la première porte du fort. On peut y déguster du bhang lassi (yaourt battu) et des bhang cookies, dosés plus ou moins fortement.