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petite ferme familiale et tranquille dans les environs de Pushkar |
Pushkar, jolie petite ville où la population a doublé en
vingt ans. De village tranquille où les Hindous venaient en pèlerinage pour la
pleine lune d’octobre novembre et où les bergers, nomades, éleveurs de chameaux
et de petits chevaux venaient vendre leurs bêtes, Pushkar est passé à une ville
où les agences de tourisme s’arrachent les lits disponibles à prix d’or pour la
fameuse foire aux chameaux. Certaines ont maintenant leur propre camp de tentes
de luxe pour leur clientèle qui vient se frotter aux gypsies et aux pickpockets
patentés. Et, troupeaux parmi les troupeaux, les touristes s’offrent une
promenade en charrette à dromadaire caparaçonné de pendeloques diverses pour
observer les tractations au marché des tissus, applaudir aux nombreux concours
proposés pour distraire les foules et s’endormir heureux au son des mantras
tonitruants des bords du lac.
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Vision de rêve de Pushkar et de son lac sacré |
Et puis il y a encore comme
acteurs cachés de cet élan touristico-économique, les dix mille tailleurs qui
s’acharnent sur leur machine à coudre, dans les étages, dans leur maison, les
ateliers à la campagne, entre janvier et mars pour la collection d’été et
septembre et novembre pour les fêtes de fin d’année. Des centaines de
stylistes, couturiers et couturières, boutiquiers, modélistes, commanditaires viennent
avec leurs croquis de mode pour faire reproduire leurs modèles pour pas cher
–mais mieux qu’en Chine.
Ensuite il y a les paysans qui
sont autour de Pushkar et qui proposent quelques chambres dans leur maison de
famille, lait frais garanti au petit déjeuner, légumes du jardin, et qui
offrent aux jeunes en manque de nature et de tranquillité un havre familial
avec « chai » (thé au lait aux épices) au moins trois fois par
jour !
Les familles qui nous accueillent
ce matin au cours de notre promenade découverte de la campagne cultivée de
Pushkar sont d’une gentillesse ineffable et d’un accueil sans détour. Ils nous
racontent leur vie, leur famille « élargie », les parents, frères,
sœurs, vingt-cinq personnes pour la deuxième ferme visitée qui travaillent aux
champs, une des belles-filles qui épluche ce matin les légumes et la grand-mère
qui retourne patiemment sur son feu de petit bois la chapati au millet et qui
nous sera destinée.
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la souplesse de la grand-mère... qui prépare les chapatis au millet |
Tous ont leur propre puits, creusé à environ une
quarantaine de mètres, mais tous se plaignent du manque d’eau. L’un nous
raconte en 1975 l’immense tempête et inondation qui avait submergé tous leurs
terrains et leur maison inhabitable pendant trois ans !
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le canal, récolteur des eaux pour les verser dans le lac. |
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le nouveau pont, tout éclairé la nuit... |
Un large canal de réception des
eaux de pluie court le long de la montagne sur 16 km pour éviter les
déperditions dans les terrains sableux des alentours et maintenant presque 90
% des eaux de pluie sont récupérées
afin d’alimenter le lac. Celui-ci a été creusé de 3 à 5 mètres pour un bon nettoyage
lors de ces dernières années où il était à sec. Un pont tout neuf apparaît
également dans le paysage. De bonnes améliorations « écologiques ».
En règle générale ils font deux ou trois récoltes par an. Ils ont récolté le millet, les lentilles, maintenant poussent le blé, les aubergines, les épinards, l'herbe pour les animaux, l'ail (ingrédient indispensable dans la cuisine indienne !), les pommes de terre et les gros radis blancs.
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La campagne et les cultures autour de Pushkar qu'on devine en arrière-plan |
Nous traversons des champs de
roses, les fameuses « roses de Pushkar » tellement odorantes, qui
sont transformées ici en sirop de rose, confiture de rose, eau de rose, huile
essentielle de rose, encens à la rose… De jeunes garçons courent nous en
cueillir une poignée dans leur propriété et nous les offre, mais visiblement
nous disent bien qu’ils les vendent 10 roupies pièce sur le marché et que c’est
même 50 en ville plus loin. Y a-t-il
jamais un acte désintéressé en Inde ?
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le temple rouge à Gayatri. En haut, sur la colline le temple de Savitri
où nous étions hier |
Notre déambulation pastorale se
poursuit jusqu’à un grand temple rouge que nous avons aperçu la veille du haut
de la colline de Savitri et qui nous avait intrigué par sa couleur rutilante.
Le brahmane gardien du temple dédié à Gayatri, nous accueille avec un air doux
et bienveillant et nous partageons un petit moment méditatif.
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les délicieux gâteaux à la cannelle, au chocolat ou à la noix de coco... |
Retour par les chemins parfois
défoncés, visiblement les canalisations d’eau sont en train d’être mises en
place et nous débarquons, invités gentiment par la boulangère (indienne) et son
mari dans leur petite cour de la « german backery » qui font de
délicieux gâteaux au chocolat, à la noix de coco et à la cannelle. Chaque fois
que je passe à Pushkar je viens me régaler avec le groupe et le monsieur nous
prépare une bonne boisson chaude ayurvédique pour digérer nos excès délicieux.
Puis du temps pour faire les
courses, des photos, profiter de la douce luminosité du soleil couchant au bord
du lac ou se ranger des motos qui filent à toute allure dans la rue principale
et sans ménagement pour nos oreilles.
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petit temple à Shiva au bord du lac |
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et un autre à Brahma...
Au début du village, un homme hors du commun qui se fait appeler Kikasso par dérision, mais qui est devenu célèbre quand même, au moins dans sa rue et propose ses dessins, peintures sur vieux papiers couverts de caractères hindis ou sur acrylique. Il aime surtout discuter avec les gens !Ce Sikh de 65 ans peint depuis 1970 après avoir quitté son travail à la banque pour exercer son art comme il en avait envie. Il raconte qu'il peint ce qu'il voit en méditation.
C'est toujours un bon moment que de discuter avec lui, sur ce qu'il fait, ce qu'il a envie de faire, et il se maintient en forme au fil des années. Chaque fois je trouve de quoi lui acheter quelques images, un Ganesh stylisé, un Bouddha qui lève les yeux au ciel d'un air étonné, un Shiva qui semble énervé...
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