Depuis le 9 novembre c'est parti pour trois mois en Inde ! La seule difficulté maintenant que j'ai une belle clé 3G pour m'éviter de courir à des heures indues dans les cyber-cafés indiens quand j'ai la chance d'être dans une région "électroniquement moderne" ce qui n'était certes pas le cas jusqu'à présent, c'est de trouver le temps pour raconter toutes nos aventures ! Je reprendrai depuis le début si j'ai le temps avec les dates adéquates mais là je suis obligée de laisser la date du jour car l'article que vous allez lire ci-dessous est du 17 novembre...
Avec le groupe du Cevied nous venons justement de passer une semaine au Jharkhand, état de l'Inde méconnu même par les Indiens qui demandent "où c'est ?". Il fait partie de l'ancien Bihar découpé en trois pour des raisons administratives et économiques, car le Jharkhand comporte une énorme majorité de peuples tribaux. Ceux-ci sont doucement en train d'être éliminés, six millions ont déjà été déplacés et trois autres vont l'être, par les sociétés minières qui grignotent, avancent, rongent avec patience leurs terres et leurs forêts où ils étaient tranquilles et ma foi, heureux d'y vivre... même si pour nous ça ne ressemble en rien au progrès. Voici donc cet article et à bientôt pour la suite - et le début - de nos aventures ! Et pour en rajouter sur cet article je pense qu'effectivement la mafia minière sait s'y prendre pour éviter... de se faire prendre. Et maintenant prenez votre atlas pour aller voir "Jharkhand" - "Ranchi" - "Gumla" où nous étions (le quart sud-ouest)
Avec le groupe du Cevied nous venons justement de passer une semaine au Jharkhand, état de l'Inde méconnu même par les Indiens qui demandent "où c'est ?". Il fait partie de l'ancien Bihar découpé en trois pour des raisons administratives et économiques, car le Jharkhand comporte une énorme majorité de peuples tribaux. Ceux-ci sont doucement en train d'être éliminés, six millions ont déjà été déplacés et trois autres vont l'être, par les sociétés minières qui grignotent, avancent, rongent avec patience leurs terres et leurs forêts où ils étaient tranquilles et ma foi, heureux d'y vivre... même si pour nous ça ne ressemble en rien au progrès. Voici donc cet article et à bientôt pour la suite - et le début - de nos aventures ! Et pour en rajouter sur cet article je pense qu'effectivement la mafia minière sait s'y prendre pour éviter... de se faire prendre. Et maintenant prenez votre atlas pour aller voir "Jharkhand" - "Ranchi" - "Gumla" où nous étions (le quart sud-ouest)
17/11/11 - 16 h 49 LA CROIX - MONDE
Une religieuse qui militait pour la reconnaissance des
droits des aborigènes assassinée en Inde.
Le mercredi 16 novembre, sœur Valsa John, 53 ans, connue pour son
combat en faveur des droits des aborigènes, a été assassinée à Pachwara, dans
l’état du Jharkhand situé dans le quart nord-est de l’Inde.
Originaire du Kerala, la religieuse appartenait à la congrégation des Sœurs
de la Charité de Jésus et Marie, congrégation d’origine belge fondée en 1803
par le P Triest. Profondément engagée dans la défense des aborigènes, auprès
desquels elle vivait depuis une vingtaine d’années, elle en avait adopté le
mode de vie.
En 2007, son action était devenue plus médiatique lorsqu’elle avait été
arrêtée pour avoir dénoncé la confiscation de terres appartenant aux Adivasis
(aborigènes) par la compagnie minière Panem Coal Company Limited, ainsi que le
déplacement forcé de l’ethnie santal et son exploitation
« inhumaine »
Victime de la « mafia minière »
Selon la police, sœur Valsa a été « bastonnée à mort » à son
domicile. Selon certaines rumeurs, elle aurait été victime d’un guet-apens,
voire d’une attaque des maoïstes, actifs au Jharkhand. La famille de la
religieuse est quant à elle intimement convaincue que la religieuse a été
victime de la « mafia » minière. Elle aurait en effet à maintes
reprises fait état des menaces de mort qu’elle recevait de la part de ceux qui
contrôlent l’exploitation des mines de charbon dans l’état. « La mafia
avait tenté à plusieurs reprises de la faire céder mais elle restait ferme dans
ses positions et demandait à ce que les revenus de la mine soient partagés avec
les Adivasis, affirme ainsi son frère. Sa vie était en perpétuel sursis ».
Cette opinion est largement partagée. Le Times of India titrait ainsi le
jour même de son assassinat : « Une religieuse du Kerala assassinée
par la mafia minière au Jharkhand ».
Le porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, le
P. Babu Joseph, a fait part de l’intention de l’Église de demander une
enquête de l’État. La Conférence indienne des religieux (CRI) par la voix de
son secrétaire général, Fr. Mani Mekkunnel, a de son côté affirmé :
« Les milliers de religieux de l’Inde sont en communion avec la famille et
la congrégation de sœur John, laquelle a fait le sacrifice de sa vie »
Une communauté chrétienne très active
Créé en 2000 à partir de l’état voisin du Bihard, le Jharkhand regorge de
bauxite, de fer et de charbon.
La population est essentiellement aborigène. Elle compte parmi eux 125 000
catholiques, soit plus de 4 % de la population, un pourcentage supérieur à
celle du pays (2,3 %). Les catholiques sont particulièrement nombreux sur
le plateau du Chotanagpur (Chota Nâgpur) qui couvre la plus grande partie de
l’état du Jharkhand. Mgr Telesphore Placidus Toppo, archevêque de Ranchi
depuis 1985 et président de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde de
2002 à 2008 appartient lui-même de l’ethnie ouraon. Il est le premier aborigène
d’Asie à avoir été élevé cardinal en 2003. Il est régulièrement la cible
des extrémistes hindous.
L’Église joue au Jharkhand un rôle socio-économique et culturel important
avec ses écoles, ses collèges, son université, ses cinq hôpitaux, ses nombreux
centres de soins, orphelinats et centres d’accueil.
À Ranchi, capitale du Jharkhand, la cathédrale Sainte Marie, construite au
début du XXe siècle avec l’aide de l’Église de Belgique, abrite la
dépouille du P. Constant Lievens (1856-1893), missionnaire jésuite belge
que l’Église aborigène révère comme « l’apôtre du Chotanagpur ». Tous
les ans, à l’occasion de la commémoration de sa mort, le 7 novembre, une
grande célébration rassemble des milliers de chrétiens. Une cause en
béatification a été introduite officiellement en 2001 par le diocèse de Bruges,
à la demande de celui de Ranchi.
Martine de Sauto (avec Église d’Asie)
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