Le gouvernement indien donne gratuitement des cartes aux plus pauvres (en-dessous du seuil de pauvreté c'est-à-dire ceux qui vivent avec au maximum un euro par jour et un seul repas par jour) afin qu'ils puissent avoir du riz, de la farine et du sucre quasiment gratuitement (2 roupies le kilo) tous les mois pour survivre. Ces cartes passent par l'intermédiaire de fonctionnaires pas toujours honnêtes, (on pourrait même dire certains corrompus jusqu'à la moelle) qui, soit revendent ces stocks au prix normal, soit font payer les cartes de rations. Les femmes du groupe 1 m'ont dit que le fonctionnaire de leur village leur demandait 500 roupies pour acheter cette carte gratuite. Comment payer une telle somme quand on gagne de 15 à 50 roupies maximum par jour ? Et de fait, ne pouvant avoir ces cartes, elles ne peuvent pas manger correctement avec leur famille et deviennent encore plus pauvres.
Avec l'expérience de la marche et les contacts pris, je pense qu'elles sauront, au retour, s'organiser et lutter de façon non-violente pour faire valoir leurs droits. Personne ne les aident, elles ne savent ni lire ni écrire, et la chaine de corruption est longue...
Mais je vais leur dire le résultat d'une lutte dans un village du sud où les pauvres avaient été privés de rations pendant plusieurs mois : les distributeurs de rations ont dû payer 1 000 roupies à chaque porteur de carte et doivent leur donner du riz gratuitement pendant les 6 prochains mois. Si cela pouvait faire jurisprudence !
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