mardi 18 mai 2010

Le temps des grâces, film de Dominique Marchais

Hier soir, envie d'aller au cinéma, et puis à 20 h il y avait ce film à l'affiche, bon, encore un film sur les paysans, ça devient la mode... J'avais vu celui de Colline Serreau, solutions locales pour un désordre global, intéressant pour les entretiens, mais détestable pour moi au niveau de la façon de filmer, qui m'avait donné le mal de mer, un comble pour un film sur la terre. Mais cela donnait à réfléchir... et celui-ci vient enfoncer le clou, la terre est morte, ou quasiment et seule l'agriculture biologique va pouvoir nous sauver de la nourriture-pilule conçue par nos labos chéris qui feront des profits encore plus maxi... ça, c'est moi qui rajoute, mais quand il est dit que certains ne fabriquent que du blé qui n'est plus panifiable et qu'on est obligé de donner aux animaux, ça sert à quoi ? 
Bon, allez voir le film, on discutera après !
Un film à ne pas manquer, et ce qu'en dit Télérama :
CRITIQUE bien
Il y a dix ans encore, la faucille et le tracteur n'intéressaient pas les cinéastes. Puis des films se sont mis à pousser, le monde agricole devenant presque un genre, en même temps qu'un sujet poli­tique. Comparé à la trilogie Profils paysans, de Depardon, Le Temps des grâces, premier long métrage de Dominique Marchais, est davantage tourné vers l'avenir. C'est une enquête, patiente, butineuse. Une déambulation à travers champs, qui passe par l'Yonne, la Creuse, l'Indre.
Ce sont d'abord des agriculteurs qui témoignent. Ils racontent comment le nombre des exploitations a fondu avec les années, comment leur métier s'est transformé et a lui-même transformé la nature, la modification du paysage entraînant un déséquilibre de l'écosystème.
Aux agriculteurs s'ajoutent des paysagistes, des chercheurs, des ingénieurs agronomes, dont Claude Bourguignon, tempérament bien connu des vignerons. Tous pointent les ravages de l'agriculture intensive, le vieillissement précoce des sols, les effets désastreux de la disparition des haies. De coups de colère en analyses lumineuses, le film se fait militant, sans négliger sa vertu première : une célébration sentimentale de la campagne.
Car Le Temps des grâces est un film beau à voir, qui rappelle de loin l'écriture photographique de Jean-Loup Trassard. Qu'il s'agisse d'un pâturage traditionnel ou d'un champ parsemé de pylônes près d'un aéroport, une même poésie affleure. Le grand écrivain Pierre Bergounioux intervient à plusieurs reprises. L'entendre, avec sa langue arborescente, retracer des souvenirs, dire les paroles et les gestes qui se sont perdus, tout en ayant conscience de l'écueil passéiste, est un bain de jouvence. Le réalisateur cherche lui aussi, cerne, puise dans tel bocage ou tel chemin, sous un tunnel de verdure, ce qui ressemble à un sens caché. Il y a quelque chose du sourcier chez ­Dominique Marchais.
Jacques Morice
Télérama, Samedi 13 février 2010

dimanche 16 mai 2010

La nuit des musées

Samedi soir 15 mai, malgré le vent frisquet, que de monde dans Lyon... et que choisir pour passer la soirée ? Pour ma part, c'était les vestiges gallo-romains et une enquête policière digne de Sherlock Holmes qui était proposée aux nombreux visiteurs nocturnes.  Voici ce qui était proposé à leur perspicacité :
"A partir d'une scène de crime supposée (archéologique) les visiteurs se transforment en experts de Lugdunum. Ils doivent mener l'enquête, récolter des indices pour identifier la victime et retrouver les causes de la mort (accident, crime, suicide, mort naturelle?). Plusieurs spécialistes animeront des laboratoires et les aideront à résoudre cette affaire. Parmi ces spécialistes, ils pourront interroger un anthropologue, un paléopathologiste, un archéologue. Sauront-ils mener à bien leur investigation ?"
On pourrait croire que de vieux os ne savent pas parler... et bien nombreux sont ceux qui se sont rendus compte, même une fois mort et le squelette desséché, que nous ne pouvons pas cacher nos abcès dentaires, notre arthrose et autre infection osseuse... Les apprentis policiers se sont régalés à écouter les spécialistes présents leur apprendre comment reconnaître la dentition d'un adulte et celle d'un enfant, voir les séquelles de maladie sur le squelette, etc. Certains ont jeté l'éponge, soit parce qu'il y avait trop de monde, soit parce que leur intérêt était ailleurs... mais nombreux sont les passionnés qui ont obtenu en fin de parcours leur certificat de fin limier archéologue ! Une excellente idée que cette recherche policière dans un cadre de qualité, pour faire comprendre tout ce qu'on peut découvrir en faisant "parler les morts" !
Ceci était en lien avec l'exposition proposée POST MORTEM, Rites funéraires à Lugdunum (Lyon) du 27 novembre 2009 au 30 mai 2010.
Cette exposition est reconnue d'intérêt national par le Ministère de la Culture et de la Communication / Direction des Musées de France. Le label "exposition d'intérêt national " récompense chaque année les manifestations les plus remarquables par leur qualité scientifique, leurs efforts en matière de médiation culturelle et leur ouverture à un large public.

"En écho à l'exposition Post Mortem les danseurs de 3ème cycle contemporain du Conservatoire National de région proposent trois représentations sur la grande mosaïque au cours de cette nuit particulière. A travers le mystère d'un monde obscur, perpétuellement inventé, recréé, pour mieux accepter l'idée de perte, ou pour l'apprivoiser, le danseur se pose, se décompose, se compose, il se cache et se dévoile, il s'emmêle et se démêle, il sombre et resurgit. Traversé par la force de vie, et laissant résonner en lui les vestiges qui l'entourent, il met son pied dans les empreintes d'une civilisation disparue: Il danse pour ne pas mourir. "

C'était le spectacle offert aux visiteurs de cette nuit spéciale, et que j'ai trouvé de grande qualité. Danse fluide comme les jupes longues des danseuses,  tout de noir vêtues, glissant sur cette mosaïque romaine aux sons d'une musique ultra contemporaine, et qui nous a fait traverser l'Achéron dans la demeure d'Hadès...

mercredi 12 mai 2010

allez les gars, faites encore un petit effort !

L'Etat veut réduire de 10 % sur trois ans ses dépenses d'intervention, qui regroupent notamment des aides sociales comme le RSA, selon la lettre de cadrage budgétaire pour 2011-2013 envoyée par François Fillon aux membres du gouvernement.

Confirmant une information parue dans le quotidien Les Echos, le premier ministre écrit dans cette lettre : "Pour l'ensemble des dispositifs d'intervention, notre objectif doit être de réaliser le même effort que sur les dépenses de fonctionnement, soit une baisse en valeur de 10 %". Les dépenses d'intervention désignent notamment certaines aides publiques au développement, à l'agriculture et à l'emploi (contrats aidés), mais aussi des prestations sociales comme l'aide pour le logement (APL), le revenu de solidarité active (RSA) ou encore l'allocation pour adulte handicapé (AAH). Dans le budget 2010, elles s'élèvent à 67,6 milliards d'euros.

L'aide au logement ? pas de problème, vous avez de la peine à payer votre studio ? on va vous mettre sur le palier, on va même vous donner un balai, ça économisera le ménage dans l'allée. Et ne vous plaignez pas, il y en a combien en ce moment qui vivent dans un garage ? Juste un petit problème pour faire la vidange...
Vous êtes handicapé ? pas de problème, on va regrouper les aveugles et les paralytiques (tiens j'ai déjà entendu ça quelque part...), ça fera des économies sur les aides familiales.
Je propose qu'on fasse vivre tous les ministres dans leur garage, ils pourront quand même profiter, eux, des fauteuils de leur voiture, et le chauffeur pourra même leur ouvrir la porte le matin.
Je demande aux architectes d'aller vivre dans leur HLM, je veux que les sénateurs logent dans leur train, et les sous-préfets au beau milieu des champs, avec juste un vélo'v, allez soyons généreux, et un mois d'abonnement gratuit. Je demande aux footballeurs d'avoir le salaire d'un professeur des écoles, et qu'ils ne rouspètent pas pendant les entraînements, sinon on supprimera les alloc. Je demande à ce que toutes les transactions boursières soient juste amputées de 1 % pour loger les femmes battues, les mères célibataires sans emploi, les ados fugueurs et les cadres chômeurs abandonnés par leur femme. Que tous les salaires supérieurs à cinq mille euros mensuels versent 1 % pour l'agriculture biologique, j'exige que le loto soit redistribué aux dix-mille premiers quel que soit le nombre de numéros trouvés, que toutes les machines à sous redistribuent 95 % de l'argent qu'elles reçoivent, et avec tout ça, et juste ça, vous allez voir si on ne les récupère pas les 67 milliards d'euros et si l'économie ne va pas repartir...
Voilà, pas besoin de prendre la mitraillette, restons cools, non-violents et compatissants... pas besoin d'aller piller le tronc des églises, regardons juste les bénéfices des banques et des laboratoires pharmaceutiques et qu'ils aillent les réinvestir dans les panneaux solaires en Afrique, les médicaments pour le palu et la lèpre et les salaires des cueilleuses de thé.
Mais il y a quand même des jours où on se dit que les politiques marchent sur la tête et ne font rire personne.

Allez, mais si... on vous aime !

La caravane amoureuse

Et j'ai oublié de vous dire les dates de cette fabuleuse caravane ! Et ne tardez pas à lire le journal de bord, cela vous rendra heureux, tous les jours, et même plus ! Cliquez ici !

Slovénie, Serbie, Bulgarie, Turquie, Syrie, Liban
15 avril au 06 juin 2010 

 

samedi 17 avril 2010

Martine Aubry en Inde


Martine Aubry et PV Rajagopal

Que voilà donc une bonne nouvelle ! La première Secrétaire du Parti Socialiste est arrivée lundi 12 avril à New Delhi, pour passer quelques jours en Inde. Un déplacement informel, qui marque son premier voyage à l’étranger depuis son élection à la tête du PS, en dehors des frontières européennes.
La première secrétaire a rencontré des chefs d'entreprise, des intellectuels et artistes, parmi lesquels le plasticien Subodh Gupta, le représentant d'une fédération (Ekta Parishad) de défense des paysans sans terre PV Rajagopal, ainsi que plusieurs personnalités du Parti du Congrès. C'était le premier voyage à New Delhi pour Martine Aubry, qui s'est déjà rendue à plusieurs reprises dans le sud de l'Inde, notamment à Mumbai.
 Je trouve qu'elle a bien du courage pour aller en Inde à cette époque où il fait 42° à Delhi et où elle n'a peut-être pas pu partir à temps. S'est-elle  fait coincer comme des milliers d'autres personnes par les nuages de cendre dans les couloirs aériens ? La réponse est oui !
Lire l'article dans aujourdhuilinde.com en cliquant sur le titre

jeudi 1 avril 2010

Un petit musée intéressant : le Thar Heritage Museum à Jaisalmer

Laxmi Narayan Khatri a une passion pour conserver tout ce qui appartient au patrimoine du désert du Thar, que ce soit le folklore, l'histoire, l'architecture. Il a écrit un petit livre "Jaisalmer Folklore, History & Architecture" et a ouvert un petit musée près de Gandhi Chowk à Jaisalmer qu'il aime faire visiter aux touristes et ses commentaires culturels sont passionnants. Vous y trouverez des exemplaires de fossiles marins datant de millions d'années quand la mer était à la place du désert actuel, des documents et anciens manuscrits concernant la vie économique, la poste, les dieux hindous, des instruments de cuisine, des ornements traditionnels de chameaux, tout ce qui concerne la vie culturelle et traditionnelle de cette région.
Une pièce est réservée à l'opium.
Un cultivateur dans son champ de pavots (culture officielle d'état) pas encore mûrs, au Rajasthan.
En Inde, seul pays donc où la récolte de l'opium destiné à l'industrie pharmaceutique est autorisée,  pour la fabrication de la morphine, le pavot est cultivé principalement dans le Madhya Pradesh, au Rajasthan et en Uttar Pradesh. Des quotas de production doivent être respectés par les producteurs qui sont tenus d'obtenir des rendements minimaux de 34 kilogrammes par hectare pour conserver leur licence.
Offrir de l’opium est une tradition dans le désert du Thar. Sans opium l’hospitalité n’est pas complète. Que ce soit pour un mariage ou toute autre occasion de réjouissance, ce n’est jamais parfait sans opium.
Normalement les gens prennent de l’opium sous forme sèche et solide en morceau ou sous forme liquide, une gorgée, mélangée avec du safran.
 On raconte que du temps où l’état de Jaisalmer était le « Bhati Rajput » (c’est-à-dire le temps où régnaient les guerriers du désert), ces guerriers prenaient de l’opium avant d’aller à leur dernier combat. Grâce aux effets excitants de l’opium, ils avaient plus d’enthousiasme.
Durant les batailles, après avoir été blessés par des attaques à l’épée ou à la lance, les guerriers étaient alors capables de combattre jusqu’à leur dernier souffle.

L’opium est un jus tiré d’une sorte de pavot. C’est une drogue puissante utilisée dans le passé  (et dont on redécouvre toutes les propriétés médicinales actuellement) pour diminuer la douleur et aider les gens à dormir. Les amateurs d’opium le garde précieusement dans une petite boîte appelée « thesariya ».

Dans les villages, pour l’arrivée d’un invité ou un mariage ou toute autre festivité, des gens venant présenter leurs condoléances lors d’un décès dans une famille, il est de tradition d’offrir de l’opium aux invités. Les hôtes offrent très respectueusement l’opium en inclinant la tête et gardant l’opium dans leurs deux mains. On dit qu’il faut offrir l’opium avec respect même à ses ennemis.

Dans le désert, même les dromadaires mangent de l’opium. Ils peuvent ensuite parcourir de longues distances lourdement chargés.

Selon les indications données dans le livre « Raghunath Singh Ka Muk dama » (1936) aux pages 54-56 par Sagar Mal Gopa, combattant pour la liberté (sous-entendu, de l’Inde), à Jaisalmer on traitait 800 kg d’opium par an. Tout ce qui était fait à côté était du trafic illégal.

Aujourd’hui, l’utilisation de l’opium est interdite par le gouvernement mais dans les villages la tradition d’offrir de l’opium est toujours vivante.
La pièce dans le musée réservée à la cérémonie de l'opium et aux instruments utilisés.
 Le « bhang » est une substance différente de l’opium et est tirée d’un arbre et non du pavot. Il y a une « bhang shop » autorisée par le gouvernement, à Jaisalmer, au marché près de la première porte du fort. On peut y déguster du bhang lassi (yaourt battu) et des bhang cookies, dosés plus ou moins fortement.