Publié le jeudi 10 juin 2010 à 08H33 - Nice-matin
Un octogénaire cagnois victime d'une bavure policère?
Un Cagnois a été réveillé en pleine nuit par un incendie qui s'est déclaré à proximité de son domicile. L'octogénaire qui a alerté les forces de l'ordre arrivées aussitôt sur place, porte plainte contre la police pour "violences aggravées" sur sa personne
Avant-hier après-midi, un résident cagnois de 80 ans, ancien confrère de Nice-Matin, était entendu au commissariat de Cagnes-sur-Mer dans le cadre d’une affaire peu banale. « Une affaire de rébellion qui n’est pas admissible », selon le commissaire de Cagnes, Gilles Goudard. « Une bavure », jure de son côté Robert Buson.
Les faits remontent au 3 juin. Cette nuit-là, l’octogénaire, qui réside avenue Victor-Hugo, est réveillé vers 5 heures du matin par des bruits sourds. De sa fenêtre, il aperçoit une fumée noire : une voiture commence à brûler à 20 mètres à peine, sur l’avenue du Parc.
Il compose le 17 (la police) et le 18 (les pompiers), puis sort de chez lui « en pyjama et charentaises ». « J’ai regardé à l’intérieur de la voiture. Il n’y avait heureusement personne. Et je l’ai poussée un peu pour que le feu, qui avait déjà roussi la haie à côté, ne se propage pas à la dizaine de véhicules en stationnement », rapporte Robert Buson. Une explosion le fait alors reculer. .
« Je fais une photo pour Nice-Matin »
La police nationale arrive sur place, puis les pompiers. Robert Buson va alors chercher son appareil photo. « Je fais une photo pour Nice-Matin », a-t-il répondu aux policiers nationaux qui lui demandent de reculer. « Ce monsieur les a envoyés balader ; il a voulu forcer le périmètre de sécurité, alors que c’était dangereux », argumente le commissaire. Notre ancien confrère nie avoir élevé la voix et s’être rebellé et déclare qu’au moment où il prenait les photos, « le feu était déjà circonscrit » (ce qui apparaît, en effet, sur les clichés : ndlr). Il dit avoir été saisi brutalement par le col par un des policiers, puis menotté et avoir ensuite chuté sur le trottoir.
« Les fonctionnaires ont voulu le repousser, d’abord gentiment, puis, comme il se débattait, ils l’ont repoussé de façon un peu plus virulente. Et il est tombé en essayant de se soustraire», se défend le commissaire.
« En tombant, j’ai heurté le sol de la tête et me suis mis à saigner. Le policier m’a relevé, en criant “ debout, debout ”, et il m’a poussé dans le véhicule de la police nationale. Je l’ai alerté que j’étais en mauvaise santé et sous anticoagulant, mais en vain », rapporte notre ancien confrère qui est alors conduit au commissariat.
Après lui avoir enlevé les menottes, on le fait attendre sur un banc « pendant une demi-heure ». « Quand on a vu qu’il était blessé, on a appelé les pompiers qui l’ont transporté aux urgences de la Fontonne » déclare Gilles Goudard.
Sur son rapport, le médecin urgentiste a délivré 5 jours d’ITT. Robert Buson souffre d’un traumatisme crânien qui lui occasionne des maux de tête. Et les menottes lui ont laissé des vilaines traces aux poignets.
Mais surtout le sentiment d’avoir été traité comme un « vulgaire malfaiteur », alors « qu’il a agi en citoyen ».
Entendu avant-hier pendant près de 3 heures au commissariat de Cagnes, il se dit meurtri «par les propos qui figurent sur le procès-verbal établi par le policier après les faits».
« Il a écrit qu’il m’avait menotté parce que j’avais tenté de prendre la fuite ». Robert Buson a déposé plainte pour « violences aggravées ». Plainte aussitôt transmise au procureur de la République qui a ordonné une enquête. Un autre commissariat en a été saisi.
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